Les crevettes ont le cœur dans la tête de Marion Michau

Publié le par mademoisellechristelle

Les crevettes ont le cœur dans la tête de Marion Michau

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Ce que dit la quatrième de couv’ : « Je m'appelle Marion, je fais 1m70 (en talons) et 52 kilos (en rêve). Je suis née en 1980 - une année détestable pour le bordeaux et franchement pas terrible pour Joe Dassin qui est mort pendant les grandes vacances - et je suis célibataire, mais ça, vous oubliez, ça ne devrait pas durer : je suis enfin décidée à trouver l'homme de ma vie... seulement les mecs bien, c'est pas comme les métros, il n'en passe pas toutes les quatre minutes. »

Il y a quelques jours, je dînais dans un resto branchouille avec des potes. Un DJ mixait des musiques de vieux films, le vin était délicieux, le burger à la truffe aussi. Je venais de finir un long métrage vampirisant, mais j'étais en vacances jusqu'au 1er septembre. Deux mois consécutifs ! Je n'avais pas vécu ça depuis l'école. J'étais bien, détendue, en confiance, quand, tout à coup, Tim a dit :
- Au fait, qui va au mariage de Ben ?

Ce que j’en pense : Après avoir lu un pavé de 500 pages sur la Révolution française, j’avais besoin d’une lecture un peu plus légère..

Dans « les crevettes ont le cœur dans la tête », nous suivons les aventures de Marion, trentenaire célibataire. Marion est un mélange de « Bridget Jones » et de « Sex & the city » à la sauce parisienne (certainement une sauce hors de prix mais so chic). Elle a le vertige perchée sur ses hauts talons, utilise le shopping comme un remède à tout (quoi, c’est pas la solution à tout problème ?), fume comme un pompier, boit jusqu’à s’en étourdir, sort avec ses copines les louves et assume sa vie dé célibataire décomplexée.

Seulement voilà, le célibat c’est bien, mais ça ressemble parfois à une traversée du désert, surtout à trente ans. Marion a bien eu quelques histoires auparavant mais aucune n’a fonctionné. Il était donc grand temps de présenter quelqu’un aux fêtes de famille.. (#florilègedeclichés : « Et les amours, ça en est où ? » « Je ne comprends pas pourquoi une fille comme toi reste célibataire » « Tu dois être trop difficile, tu devrais revoir tes exigences à la baisse »).

Voir sa famille, c'est vraiment la dernière chose à faire quand on vient de quitter le gendre idéal sans raison médicale. S'il collectionnait des fœtus d'animaux ou qu'il nous fouettait avec des orties, là oui, on pourrait annoncer tranquillement sa rupture à ses proches. Mais si on a quitté LE wondermec simplement parce qu'il bossait beaucoup ou qu'il tardait un peu à nous enceinter, il faut s'attendre à être traitée comme la fille qui vient de lâcher un boulot de P-DG parce que la machine à café tombait trop souvent en panne...

Sur sa route vers la conquête de l’Homme, elle croisera de nombreux spécimens. Ceux-là, on les connait toutes : du beau gosse qui dégrafe votre soutien-gorge rien qu’en vous regardant et sur lequel l’inscription « connard » est écrite en lettres d’or sur son front, au mec un peu moins beau gosse, avec un peu moins d’allure, mais beaucoup plus gentil et respectueux (le mec normal, quoi).

Va-t-elle finalement trouver chaussure à son pied ?

Tu sais ce qu'il va se passer ? Il va te faire du charme, bien sûr, c'est un putain de comédien, il est dressé pour ça. Tu vas y croire parce que t'es morte de faim, et c'est parti pour des mois. Je te connais, à chaque fois qu'il va t'envoyer un pauvre texto, ça va mettre dix balle dans la machine. T'as envie de ça ? T'as encore envie d'en chier ?

Soyons honnêtes : j’ai adoré ce livre ! Je ne lis que très peu de « chick lit » d’habitude mais j’ai beaucoup apprécié le style drôle et hyper frais de Marion Michau.. elle a le swagg littéraire ! Ses anecdotes m’ont valu plusieurs fous rires et je ne me suis détachée que difficilement de ma lecture (seul un sommeil profond à des heures indécentes de la nuit nous a séparé). J’ai également beaucoup apprécié la forme de journal intime qui apporte une touche originale au récit.

Je ne peux que le recommander à toutes les trentenaires célibataires (et aux autres) ! Je me suis moi-même parfois reconnues dans les (més)aventures amoureuses de Marion.

Les crevettes ont le cœur dans la tête de Marion Michau

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« Les crevettes ont le cœur dans la tête » c’est aussi un portrait de la génération Y, de laquelle je suis issue. Dans le livre, les hommes sont réfractaires voire carrément allergiques à l’engagement. Ils s’investissent à fond dans leur carrière et n’ont que peu de temps à donner à l’être aimé. Les femmes quant à elles sont indépendantes et libérées. Elles sont conscientes de leur pouvoir de séduction et n’hésitent pas à prendre les devants dans une relation.

La génération Y, c’est aussi la génération du « désir ». Hommes et femmes désirent choisir leur vie de sans que personne ne décide à leur place. En couple, ils désirent être « libre ensemble ».  C’est un peu ce que j’ai ressenti dans le livre.

Enfin, je dois l’avouer, je n’ai pas bien compris le lien entre l’histoire et  le titre du roman : certes les crevettes ont anatomiquement le cœur dans la tête.. Mais où le mettre sinon ?

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

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