Les loyautés de Delphine de Vigan

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d’innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révèlerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ?

Les loyautés

Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres – aux morts comme aux vivants -, ce sont des promesses que nous avons murmurées et dont nous ignorons l’écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d’ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires.

Ce que j’en pense : sans surprise, j’ai lu, dévoré et adoré le dernier roman de Delphine de Vigan, « Les loyautés ».

 

Dans son livre, il n’est pas question de « la » mais « des » loyautés : la loyauté que l’on doit aux êtres chers, à ceux qui ne font que croiser notre route, ou tout simplement la loyauté que l’on se doit à soi-même. Les loyautés sont des liens intimes et invisibles qui vous unissent et vous contraignent au silence. Parce qu’avouer, c’est trahir.

Le roman raconte l’histoire de quatre personnages qui sont liés par un lien de loyauté. Hélène, professeur de SVT dans un collège, sent que l’un de ses élèves, Théo, est en état de souffrance ; Hélène était elle-même une enfant en état de souffrance et elle a le pressentiment de retrouver un peu d’elle-même dans l’attitude de Théo. Son ami Mathis connait la vérité mais choisit de se taire par loyauté. En réalité, le mal être de Théo est lié un problème familial qu’il préfèrera taire par loyauté pour ses parents. Enfin, Cécile, la mère de Mathis fait une découverte capitale sur son mari et se demande s’il faut garder le secret par loyauté.

 

Leurs destins s’entremêlent à un moment de leur vie où chacun d’entre eux est en situation de détresse et d’isolement. Ils ont besoin d’un lien très fort et les loyautés sont des liens de confiance qui puisent leur origine au cœur même de notre humanité. Ces loyautés font d’ailleurs de nous des frères humains. Mais alors… jusqu’où peut-on aller par loyauté ? Et à quel prix ?

 

Le roman met également en avant les violences silencieuses dont sont tour à tour victimes les quatre personnages. Comment lutter contre ces souffrances silencieuses dans une société où l’on doit sauver les apparences à tout prix ? Ainsi, je trouve que les problématiques des protagonistes reflètent complètement leur époque.

 

« Les loyautés » est un roman très court, mais très dense à fois. De nombreux sujets y sont concentrés et on pourrait passer des heures à débattre sur chacun d’entre eux. Et je me dis qu’il faut avoir un sacré talent d’écriture pour arriver à faire passer autant d’émotions en aussi peu de mots.

 

Bref, vous l’avez compris : j’ai pris énormément de plaisir à lire ce roman. L’intrigue est très bien menée et on a du mal à le lâcher et à le refermer. Delphine de Vigan fait partie de mes auteures préférées et dont j’aime suivre les dernières sorties. Je lui renouvelle ici mes loyautés.

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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