L'équilibre du monde de Rohinton Mistry

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Voici le grand roman de l'Inde contemporaine, réaliste, foisonnant, inspiré.

L'histoire se déroule au cours des années 1970 et 1980. Dans le même quartier vivent des personnages venus d'horizons très divers : Ishvar et Omprakash, les deux tailleurs - des «intouchables». Dina, la jeune veuve, qui, pour survivre, se lance dans la confection à domicile. Maneck, descendu de ses lointaines montagnes pour poursuivre ses études. Shankar, le cul-de-jatte, exploité par le maître des mendiants. Bien d'autres encore...

A travers les heurs et malheurs de leurs existences, Rohinton Mistry brosse une fresque qui est à la fois l'odyssée d'une nation et une parabole de la condition humaine. Un roman fleuve, qui nous emporte irrésistiblement

Dina Dalal se permettait rarement de jeter sur son passé un regard triste ou amer, ou de se demander pourquoi les choses avaient tourné comme elles avaient tourné, la privant de l’avenir brillant que tout le monde lui prédisait quand elle faisait ses études, quand elle s’appelait Dina Schroff. Et s’il lui arrivait de plonger dans ces pensées moroses, elle se forçait à en émerger rapidement. A quoi bon remâcher la même histoire, se disait-elle – par quelque biais qu’elle la prenne, elle finissait toujours de la même façon.

Ce que j’en pense : le premier mot qui me vient à l’esprit est : MAGISTRAL !

Auteur anglophone né à Bombay, Rohinton Mistry signe avec « l’équilibre du monde », une saga digne des plus grands classiques de la littérature. Elle retrace l’histoire de l’Inde des années 70 à 80 et de la population qui la compose.

On y croise mendiants, intouchables, ouvriers, étudiants, bourgeois ou encore fonctionnaires véreux qui forment une sorte de « cour des miracles ». Cette population, classée par castes, vit au rythme des conflits internes : affrontements entre hindous et musulmans, état d’urgence, contrôle des naissances etc…

Parmi cette myriade de personnages, quatre sont mis en valeur. Dina est une veuve ne pouvant plus exercer son métier de couturière. Pour pouvoir survivre, elle embauche deux tailleurs : Ishvar et son neveu Omprakesh qui appartiennent à la catégorie des intouchables, et elle loue une chambre à Maneck, qui étudie à l’université.

Leur vie est loin d’être facile : il y a la faim bien sûr, mais également la saleté, la vétusté, la précarité et l’injustice. Dehors les mendiants sont entassés dans la rue et s’organisent en bande ; ceux qui essaient de s’en sortir peinent à se loger, à se nourrir et à se soigner ; au-dessus de tout cela, le premier ministre de l’époque : Indira Gandhi (jamais nommée dans le roman), figure impériale ridiculisée par la plume de l’auteur.

Et ce sont toutes ces histoires compilées qui donneront le (dés)équilibre du monde.

A travers le récit, le lecteur ne devine pas seulement l’Inde : il la voit évoluer sous ses yeux, il la respire et écoute la complainte de ses enfants. Malgré les 882 pages, on n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer tant les descriptions sont réalistes et l’histoire des personnages touchante.

De la tristesse en passant par l’émerveillement, « l’équilibre du monde » ne vous laissera pas indifférent.

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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N
Très très grand livre, j'ai adoré. Quel souffle! Le style est un peu basique, mais c'est peut-être aussi ce qui apporte du dynamisme au récit. Un excellent roman en tout cas.
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