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Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary-Ann Shaffer & Annie Barrows

Publié le par mademoisellechristelle

le-cercle-des-eplucheurs-171323 LL’histoire : Janvier 1946. Juliet Ashton est un écrivain à succès en manque d’inspiration. Un beau jour, elle reçoit une lettre d’un certain Dawsey Adams, habitant de l’ile de Guernesey (île anglo-normande). Dawsey est en possession d’un livre ayant appartenu à Juliet et dans lequel figuraient ses nom et adresse.

 

Depuis cette lettre, Juliet et Dawsey vont entreprendre une correspondance ensemble et vont faire connaissance l’un avec l’autre. Dawsey va notamment lui révéler qu’il fait partie d’un club littéraire au nom bien singulier, « le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » ; il va également lui raconter l’histoire de ce groupe de lecture ainsi que celles de ses membres, avec qui Juliet va nouer une très forte amitié par correspondance.

 

Puis, vient le jour où elle se rendra elle-même à Guernesey pour faire connaissance avec ses nouveaux amis.

 

Ce que j’en pense : voilà un livre qui n’est pas extraordinaire mais qui mérite d’être lu.

 

J’ai choisi de le lire un peu par hasard en fouinant sur les étagères de la médiathèque de ma ville. Je sais que « le cercle littéraire des amateurs d’épluchure de patates » est un grand classique de la blogosphère avec des avis généralement très positifs.

 

images.jpgA dire vrai, je me méfiais un peu de tous ces avis positifs car, je dois l’avouer, le titre ne me donnait aucune envie de le lire et me donnait plutôt l’impression d’un bouquin somnifère (le vrai nom du cercle est d’ailleurs « le cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patate de Guernesey ».. Mouais, pas très sexy quand même..). Mais bon, je me suis lancée et.. grand bien m’en a pris !

 

Les deux auteurs Mary Ann Shaffer (la tante) et Annie Barrows (la nièce) ont choisi de rédiger leur roman sous la forme épistolaire, style complètement délaissé par les auteurs contemporains. Pour ma part, cela ne m’a absolument pas dérangé, ni empêché de comprendre l’histoire ou de m’attacher aux personnages. Il faut également savoir que Mary Ann Shaffer est malheureusement décédée peu après avoir su que son livre allait être publié.

 

J’ai trouvé les personnages du roman vraiment tous attachants chacun à leur manière et j’ai eu, tout comme Juliet, envie de faire connaissance avec chacun des membres du cercle littéraire. J’avais même l’impression qu’ils ont réellement existé tellement ils sont authentiques ! C’est néanmoins le personnage de Juliet que j’ai préféré en raison de son dynamisme, son humour et surtout son côté « Madame Folledingue ».

 

L’histoire est vraiment très simple (la fin est d’ailleurs évidente à deviner) et n’appelle pas à mon sens de grands sujets de réflexion chez le lecteur. Elle se déroule au lendemain de la seconde guerre mondiale et décrit comment les habitants de l’île de Guernesey ont dû se reconstruire après la dure occupation allemande mais surtout, comment la littérature les a rapprochés. C’est une histoire pleine d’humanité, d’amitié et de solidarité entre les habitants de ce petit bout de terre.

 

guernesey-cecile-lelong-copie-1.jpgOn est très vite happé par le roman et l’on veut à tout prix tourner les pages à toute vitesse pour connaitre la suite. C’est le genre d’histoire qui me fait un peu penser à une vieille comédie musicale du style « la mélodie du bonheur » (le genre avec des gentils très gentils et des méchants très vilains pas beaux) où l’on sait pertinemment que tout cela se terminera par un « happy end ».

 

Je conseille donc ce livre à tous car il constitue un excellent moment de détente entre deux lectures un peu plus profondes. En ce qui me concerne, je qualifierais « le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patate » de jolie parenthèse littéraire enchantée.

 

Il ne reste donc plus qu’à vous laisser envoûter..

 

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Et pour finir, une petite citation : « C'est ce que j'aime dans la lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous mène à un autre livre, dans lequel vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers un troisième livre. Cela fonctionne de manière géométrique, à l'infini, et c'est du plaisir pur ». 

 

Ce billet intègre dans le challenge de Géraldine

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Publié dans Littérature

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L'amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder

Publié le par mademoisellechristelle

l'amour dure trois ansL’histoire : Marc Marronnier est un chroniqueur mondain et un écrivain d’une trentaine d’années qui va connaitre une vie amoureuse plutôt chaotique, mais on ne peut plus banale de nos jours.

 

Plus jeune, il rencontre Anne. C’est le coup de foudre. Un coup de foudre instantané et partagé. Anne est comme ces princesses parfaites et gracieuses avec de longs cheveux blonds qu’on ne demande qu’à épouser (vous savez, les filles douées en amour !). Marc en tombe immédiatement amoureux et l’épouse peu de temps après. Précipité, me direz-vous ? Mais quand on s’aime, pourquoi attendre ? La stupidité passion n’attend pas !

 

La première année, entre Marc et Anne c’est l’amour fou, l’extase : un regard et on se comprend, on n’arrête pas de se toucher, de s’embrasser, de faire l’amour, de rire pour rien.. bref c’est une histoire d’amour comme dans les films au cinéma (quoi, comment ça, ça n’existe pas ?).

 

La deuxième année, les choses changent.. un peu. La passion se transforme en tendresse, mais on trouve ça normal. On se touche un peu moins, on s’embrasse un peu moins, on fait un peu moins l’amour, mais on trouve ça normal. Et puis, Marc prend peu à peu conscience qu’il y a de jolies filles qui passent dans la rue, mais il se retient de les regarder.

 

La troisième année, il ne se gêne plus pour regarder les jolies filles qui passent dans la rue. D’ailleurs, il le fait de plus en plus souvent. Il sort plus souvent aussi, le soir surtout, cela lui donne une excuse pour ne plus parler quand ils se retrouvent tous les deux. Puis vient l’instant où il ne supporte plus le contact avec Anne (le simple fait d’une main posée sur sa cuisse lui produit le même effet qu’un gant Mappa en train de le toucher).

 

Et puis, il y a une rencontre, une autre femme.. Alice. Ah.. Alice.. Et depuis, Alice, tout bascule..

 

frederic-beigbeder.jpgCe que j’en pense : je ne suis pas particulièrement fan de Frédéric Beigbeder mais il est vrai que j’avais beaucoup entendu parler de ce roman à l’époque où il a été adapté au cinéma. Alors, quand je l’ai vu, bien en évidence dans les rayons de la Fnac, je me suis dit : « pourquoi pas », mais sans plus de conviction.

 

Je dois avouer que j’y ai vraiment découvert une très belle plume. Le style de Beigbeder est concis, froid, cynique et avec un brin d’humour. Il m’a beaucoup plu. Beigbeder a su analyser et décortiquer la vie d’un couple atypique à la manière d’un chirurgien. C’est simple, précis et ça se lit vite. Mais je ne parle ici que de la forme.

 

Quant au fond, c’est une autre histoire.

 

Frédéric Beigbeder tente de convaincre son lecteur que l’amour (entendez par là le mariage) dure trois ans. Et pour cela, il a une théorie déjà bien élaborée.

 

Tout d’abord, il tente de démontrer que l’amour a une date de péremption grâce à des arguments scientifiques. Il paraitrait donc que nous serions tous scientifiquement programmés à aimer trois ans. C’est hormonal. Après trois ans, les hormones qui sécrètent les sentiments amoureux cessent d’agir, c’est foutu, on n’aime plus.

 

« Un moustique dure une journée, une rose trois jours. Un chat dure treize ans, l’amour trois. C’est comme ça. Il y a d’abord une année de passion, puis une année de tendresse et enfin une année d’ennui. La première année, on dit : Si tu me quittes, je me tue. La seconde année, on dit : Si tu me quittes, je souffrirai mais je m’en remettrai. La troisième année, on dit : Si tu me quittes, je sabre le Champagne ». 


Vous ne croyez pas à la théorie scientifique ? Qu’à cela ne tienne ! Beigbeder vous fait partager sa propre expérience et vous raconte comment et pourquoi l’amour dure trois ans. Et pour cela, il se sert de l’exemple de Marc et d’Anne.

 

A travers leur histoire, il va décortiquer et commenter les travers d’un couple « clé en main ». Il nous montre les pièges dans lesquels beaucoup de couples tombent et les illusions dans lesquels ils se bercent.. jusqu’à tomber dans le gouffre de l’indifférence.

 

 

«Notre génération est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. Après, on zappe. Comment voudriez-vous qu’on reste toute sa vie avec la même personne dans la société du zapping généralisé ? Dans l’époque où les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n’ont jamais été aussi interchangeables ? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception à la schizophrénie générale ? » 

 

A ce sujet, je voudrais pousser un « coup de gueule » concernant le personnage de Marc Marronnier.

 

Marc Marronnier fait partie de cette génération que l’on appelle « génération Y ». Comme beaucoup d’hommes de sa génération, Marc est un homme plutôt lâche, qui préfère fuir les problèmes plutôt que de les affronter et trouver une solution (comme un homme, un vrai). Mais surtout, Marc est égoïste et terriblement égocentrique : il fait passer son désir avant celui des autres sans jamais penser aux conséquences de ses actes.

 

Il me rappelle un peu le personnage de Nicolas dans La jouissance de Florian Zeller (pour lire mon billet, c’est ici).

 

l-amour-dure-trois-ans-proust-bourgoin.jpgNon mais sérieusement, qu’est-ce que c’est que cette génération d’adulescents qui ne sont pas matures pour un sou, ne savent pas prendre leurs responsabilités, fuient à toute berzingue devant l’engagement et sont, selon la définition de Florian Zeller des jouisseurs, c’est-à-dire qu’ils ne pensent qu’à profiter de l’instant présent et font passer leur désirs avant ceux des autres ?

 

On voit d’ailleurs de plus en plus de bouquins traiter et décrypter les problèmes de couples que rencontre notre fameuse génération Y, et les personnages masculins ont toujours ce même visage d’adulescent qui refuse de se projeter dans l’avenir et d’affronter les problèmes, parce que c’est aussi une manière de vieillir.

 

Où sont les passés les hommes, les vrais ?

 

Pour ma part, je n’ai pas été totalement convaincue par les théories de Beigbeder mais peut c’est peut-être parce que je suis incroyablement optimiste et une incorrigible rêveuse en ce qui concerne l’amour.

 

Je conseillerais donc ce livre à tous les désabusés de l’amour ainsi qu’à tous ceux qui ont perdu foi en l’amour, après une grosse déception. Et en plus, il y a même une toute petite lueur d’espoir à la fin du livre.

 

 

« J’ai appris que pour être heureux, il faut avoir été très malheureux. Sans apprentissage de la douleur, le bonheur n’est pas solide. L’amour qui dure trois ans est celui qui n’a pas gravi de montagnes ou fréquenté les bas-fonds, celui qui est tombé du ciel tout cuit. L’amour ne dure que si chacun en connaît le prix, et il vaut mieux payer d’avance, sinon on risque de régler l’addition a posteriori. Nous n’avons pas été préparés au bonheur parce que nous n’avons pas été habitués au malheur. Nous avons grandi dans la religion du confort. Il faut savoir qui l’on est et qui l’on aime. Il faut être achevé pour vivre une histoire inachevée. »

 

Mais qu’il dure trois heures, trois jours, trois mois ou trois ans, l’amour, le plus compliqué des sentiments, restera l’un des principaux sujets de littérature et ce, à mon avis, pour toujours.

 

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Et pour finir, une petite citation : « Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu'à toi, avec l'effet contraire. Je pense à toi quand je te vois et aussi quand je ne te vois pas. J'aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n'y arrive pas. Si tu connais un truc pour t'oublier, fais le moi savoir. Je viens de passer le pire week-end de ma vie. Jamais personne ne m'a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d'attente. Qu'y a-t-il de plus affreux qu'une salle d'attente d'hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre? Est-ce humain de me faire ça? En plus, dans ma salle d'attente, je suis seul, il n'y a pas d'autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magazines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J'ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Etre amoureux c'est cela : un mal de ventre dont le seul remède, c'est toi. J'ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie ».

 

 

Le film est plutôt fidèle au livre mais j’ai, pour ma part, adoré l’ajout du personnage de l’éditrice joué par Valerie Lemercier

 

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Les oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson

Publié le par mademoisellechristelle

les-oranges-ne-sont-pas-les-seuls-fruits-copie-1.jpgL’histoire : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits » raconte l’enfance et l’adolescence de Jeanette, une petite fille adoptée par un couple de missionnaires chrétiens alors qu’elle n’était qu’un bébé.

Jeanette va grandir au sein de la communauté religieuse à laquelle appartiennent ses parents et au sein de laquelle la religion est omniprésente et sa pratique extrémiste très rigoureuse.

La mère de Jeanette est un membre actif de la communauté et elle est obsédée par les pêcheurs. Ses voisins en constituent d’ailleurs de parfaits exemples dans la mesure où ils passent leurs journées à forniquer, dimanche compris (ils iront en enfer, c’est sûr) !

C’est la mère de Jeanette qui va s’occuper de son éducation morale, scolaire et religieuse (son père étant constamment en retrait et castré par sa femme).

Pour vous donner une idée du personnage, la mère de Jeanette vit dans un monde psychorigide où la fantaisie n’est pas permise, et qu’elle dirige d’une main de fer. Dans ce monde, les loisirs, la distraction, les sentiments (sauf ceux à l’égard de Dieu) ne sont pas permis (c’est pêché).

Dans son monde de petite fille, Jeanette ne connait que la Bible et les références moralistes et religieuses qui lui sont données par sa mère. Imaginez donc le choc lorsqu’elle met les pieds pour la première fois à l’école publique.. Jeanette sera d’ailleurs très vite mise à l’écart par ses petits camarades d’école en raison de son appartenance religieuse.

A l’adolescence, lorsqu’elle fera la connaissance de Mélanie, le monde de Jeanette va s’écrouler. La jeune fille connaitra alors ses premiers bouleversements et va se rendre compte qu’elle éprouve de l’amour pour son amie. L’amour qu’une femme éprouve pour une autre femme, un amour interdit. Elle va ressentir pour la première fois le bonheur d’aimer, mais ce bonheur lui est interdit par sa mère religion.

Lorsque les membres de sa communauté découvriront son homosexualité, ils tenteront d’abord de l’exorciser puis la rejetteront. Jeanette enverra alors valdinguer tous les préceptes religieux que lui a transmis sa mère et son monde psychorigide afin de retrouver sa liberté.

Et c’est là que les problèmes vont commencer..

egliseCe que j’en pense : quand j’ai sorti mon carnet pour y prendre des notes à la lecture des premières pages, je me suis dit que c’était plutôt bon signe. Et je ne me suis pas trompée, loin de là !

Mais avant de vous confier mon avis sur le livre, lassez moi faire un rappel sur ce que sont les missionnaires chrétiens.

Un missionnaire chrétien est une personne de foi chrétienne qui décide de faire connaître Jésus-Christ et son message, soit par la prédication directe de la « Bonne nouvelle » des évangiles, soit par des œuvres caritatives, éducatives ou autres.

Cette mission est d’initiative personnelle ou, plus souvent, soutenue et mandatée par un groupe religieux (congrégation religieuse) ou Église chrétienne. L'« annonce de l'Évangile » s’adresse à des personnes, des groupes sociaux, ou des pays, où le Christ est inconnu ou méconnu (Source : Wikipedia).

Alors imaginez un peu la confusion qui a pu régner chez ses adorateurs de Jésus lorsqu’ils ont découvert une lesbienne parmi eux !

Homosexualité et religion : en voilà un sujet qui fâche ! Surtout en ces temps où le mariage homosexuel et l’homoparentalité déchirent la France en deux.. Déjà à l’époque où elle a envoyé son manuscrit aux maisons d’éditions (le livre est sorti en 1985), l’auteur raconte que ces dernières étaient plutôt frileuses à l’idée de publier son livre.

Alors, par où commencer ce billet ?

A travers son roman, Jeanette Winterson nous ouvre les portes de la vie en communauté religieuse, et plus particulièrement chez les missionnaires chrétiens.

cendrillon-kiss-blanche-neige.jpgLa communauté de Jeanette vit dans un monde où toute passion est proscrite et où règnent la raison et la volonté de Dieu. L’amour passionnel n’y a pas sa place : aussi bien celui d’une mère pour sa fille, que celui d’une femme pour son mari ou pire, celui d’une femme pour une autre femme.

On peut remarquer que les femmes tiennent une place prédominante au sein de la communauté et donc, pendant toute l’enfance de Jeanette. Ce sont elles qui gèrent le foyer et la famille, les hommes  sont quasi absents. Ce sont elles également qui organisent la vie de la communauté : elles préparent les diverses manifestations et les évènements auxquels participe la communauté et les animent.

Bref, Jeanette a vécu constamment entourée par des femmes fortes et a toujours connu des hommes plutôt lâches et observateurs de leur propre existence. D’ailleurs, hommes et femmes ne se côtoient pas : chacun reste à sa place.

Même si Jeanette a grandi dans un monde à part, on sent qu’elle n’a pourtant pas eu une enfance malheureuse. Elle a simplement connu d’autres joies et fait d’autres découvertes que les autres enfants de son âge.

Ambersweet_oranges-copie-1.jpgJeanette est une petite fille plutôt curieuse qui cherche à comprendre comment fonctionnent les choses. C’est d’ailleurs sans doute cela qui aura causé sa perte au sein de la communauté.

Le titre qu’elle a donné au livre, « les oranges ne sont pas les seuls fruits » vient du fait que le seul fruit que sa mère lui donnait à manger étaient des oranges. Visiblement, sa fille a choisi un autre chemin..

Le livre est divisé en huit chapitres qui reprennent les huit premiers livres de la Bible. Sa lecture a vraiment été très agréable et je me suis très vite attachée au personnage de Jeanette dont j’ai aimé les réflexions et la force de caractère.

Enfin, je dois vous confesser que, tout au long du livre, j’avais cru à une réelle autobiographie tellement l’écriture semblait sincère et « sentait le vécu ». Puis lorsque je l’ai refermé pour la dernière fois, j’ai lu la quatrième de couverture : « Tout semble vrai dans ce récit personnel mais tout est inventé, réécrit, passé au tamis de la poésie et de l'humour ».

Mince alors, j'y avais vraiment cru.

 

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Et pour finir, une petite citation : « Vous singez les hommes », avait dit ma mère avec dégoût. Or c’est justement si j’avais singé les hommes qu’elle aurait eu tout le loisir d’être dégoutée. Les hommes, pour moi, ça trainait à la maison, ça n’avait pas d’intérêt, mais c’était tout à fait inoffensif. Je n’avais jamais éprouvé le moindre sentiment pour eux et, mis à part le fait que je ne portais jamais de jupe, je ne voyais rien d’autre en commun entre eux et moi ».

 

J'ai trouvé par hasard l'adaptation à l'écran du livre mais elle me parait euhhh.. comment dire.. elle me fait peur.. 

 

 

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Au bonheur des ogres de Daniel Pennac

Publié le par mademoisellechristelle

au-bonheur-des-ogres-couv.jpgL’histoire : Benjamin Malaussène est l’ainé d’une famille nombreuse dont les enfants sont tous nés de pères inconnus et d’une mère démissionnaire (mais qui chérit tout de même ses bambins.. de loin). Aussi, pour assumer sa famille nombreuse, Benjamin Malaussène exerce une profession peu commune : il est bouc émissaire.

Son job consiste à jouer les faux employés chargé du contrôle technique dans un grand magasin. Aussi, lorsqu’un client mécontent vient se plaindre, c’est Benjamin qui se fait engueuler. Et il se fait tellement bien réprimander par son patron, que le client finit par prendre pitié de lui et retire sa plainte. Et voilà, le tour est joué !

A son grand désarroi, le côté bouc émissaire de Benjamin ne passe pas inaperçu.

Il va tout d’abord attirer l’attention d’une jeune et charmante journaliste qu’il tentera de séduire. Mais surtout, il va attirer l’attention d’un tueur fou qui fera exploser non pas une, ni deux, mais cinq bombes dans le grand magasin où il travaille (visiblement, il n’y avait pas encore le plan Vigipirate à l’époque).

Mais au fait, pourquoi en veut-on tellement à Benjamin Mallaussène ?

Ajoutez à cela une sœur perchée dans les astres, une autre qui photographie plus vite que son ombre, un frère qui met le feu à son lycée et une petite sœur mineure et enceinte, et vous obtiendrez une partie du monde loufoque et déjanté dans lequel nous entraine Benjamin Mallaussène.

Ce que j’en pense : avant, il y avait les boucs émissaires.. aujourd’hui, il y a les procédures judiciaires en responsabilité (quoi, comment ça, un chat ne se met pas au micro-onde pour le sécher?!?).

Etrange profession que celle de Benjamin Mallaussène : bouc émissaire, c’est vraiment peu commun.. tout comme l’histoire de ce roman !

au bonheur des ogresEn effet, « Au bonheur des ogres » entre à mon avis dans la catégorie des ovnis littéraires avec ses personnages complètement déjantés et son histoire qui part dans tous les sens. Ce roman est d’ailleurs tellement différent de ses congénères que je n’ai pas du tout accroché à la première partie du livre, précisément en raison de ce décalage. J’ai même failli abandonner à plusieurs reprises !

Finalement, j’ai choisi de persister et j’ai vraiment bien fait car la deuxième partie du livre est prenante, car elle est rédigée comme un roman policier à suspens.

Les personnages sont loufoques et excentriques, tout comme l’univers dans lequel nous plonge l’auteur. Je dois reconnaitre que tous les enfants de la fratrie Mallaussène sont vraiment attachants et, comme Benjamin, on a envie de les protéger face aux dangers de la vie.

Enfin, je dois avouer que j’ai été plutôt déçue par la plume de Daniel Pennac. A vrai dire, je m’attendais à beaucoup plus de poésie et de tendresse dans l’écriture, à plus d’humour aussi (rire toute seule dans le métro à 8 heures le matin alors qu’il fait un temps tout gris dehors fait partie des petits bonheurs de la vie). C’est d’ailleurs peut-être parce que je m’attendais à quelque chose de précis que j’ai été déçue.

Bref, j’ai trouvé que la lecture de « Au bonheur des ogres » fut sympathique, mais ne m’a pas totalement convaincue. Il me reste donc deux tomes pour changer d’avis..

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Et pour finir, une petite citation : « Les horaires de la vie devraient prévoir un moment, un moment précis de la journée, où l'on pourrait s'apitoyer sur son sort [...] un moment parfaitement libre, une plage déserte où l'on pourrait mesurer l'étendue du désastre. Ces mesures dans l'œil, la journée serait meilleure, l'illusion bannie, le paysage clairement balisé ».

 

Publié dans Littérature

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