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California Girls de Simon Liberati

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : En 1969 j’avais neuf ans. La Famille Manson est entrée avec fracas dans mon imaginaire. J’ai grandi avec l’image de trois filles de vingt ans défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée sur le front. Le contraste entre leur jeunesse et ce qu’on leur reprochait fut ma première confrontation au mal. Des droguées… voilà ce qu’on disait d’elles, des droguées qui avaient commis des crimes monstrueux sous l’emprise d’un gourou qu’elles prenaient pour Jésus Christ.

 

Ce fait divers a marqué un tournant historique : la fin de l’utopie des années 60.

 

California Girls couvre trente-six heures de la vie de la Famille Manson au moment où elle passe à l’acte. Mon but a été que tout paraisse aller de soi comme dans un roman alors que le moindre geste s’est vraiment accompli il y a bientôt cinquante ans.  J’ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour exorciser les terreurs enfantines et j’ai revécu seconde par seconde le martyr de Sharon Tate.

La mort de Gary Hinman racontée par Sadie ressemblait à une cérémonie bouddhiste, un truc marrant… Elle en avait parlé à Leslie à cause du dentifrice qu’elles venaient de voler dans une épicerie avant d’aller faire les poubelles.

Ce que j’en pense : Il faut avoir le cœur bien accroché pour venir à bout de « California girls ». L’atmosphère est pesante, les faits sont sordides, il y règne une certaine puanteur, on se sent sale… et tout cela en raison de la folie d’un homme, Charles Manson.

 

Le 8 août 1969, sur les hauteurs de Hollywood. Le vent est doux, l’atmosphère est parfumée par les bougainvilliers qui fleurissent dans les rues, la ville s’endort paisiblement dévoilant du haut des collines son tapis de lumières.

 

Ce soir-là, quatre individus décident d’entrer par effraction dans une Villa située sur Cielo Drive. Ce qu’ils recherchent ? Tuer des porcs. Pour quelle raison ? C’est leur gourou, Charles Manson, qui le leur a ordonné (« death to pigs ! »).

 

A l’intérieur de la maison, se trouvent l’actrice Sharon Tate, épouse de Roman Polanski et trois de ses amis. Tous vont être massacrés dans des circonstances atroces.

Sharon Tate, alors enceinte de huit mois, écope de 16 coups de couteau, l’inscription « pig » sera écrite avec son sang sur la porte d’entrée ; Jay Sebring, son coiffeur, sera tué de 2 balles et achevé de 7 coups de couteau ; Wojciech Frikowski, un producteur et ami polonais sera abattu de 2 balles et achevé avec des coups de cross de revolver ; Abigail Folger qui tentera de s’échapper, sera tuée par 28 coups de couteau. Enfin, Steve Parent, qui rendait visite au gardien, sera tué par 4 balles de revolver.

 

Les détails chirurgicaux vous gênent ? Alors n’ouvrez pas ce livre. On y revit les faits de l’intérieur, coup de couteau par coup de couteau, goutte par goutte de sang, meurtre par meurtre.

 

Certes, je conçois que Simon Liberati ait fait un excellent travail de documentation et de synthèse, mais il pousse beaucoup trop le niveau de détails. J’ai eu parfois la nausée en lisant le livre. J’en suis ressortie angoissée, stressée, persuadée que des hippies fous allaient forcer la porte de chez moi pour me zigouiller aussi.

 

Âmes sensibles s’abstenir…

Avec le recul, on peut se demander comment l’influence d’un seul homme a suffi pour faire perdre la raison à ces jeunes gens. Si l’on replace les choses dans leur contexte, je comprends que dans les années 70, les jeunes passent leur temps à danser dans la rue, prendre du LSD et coucher avec n’importe qui.

Ils sont donc une proie facile pour une personne comme Charles Manson et ses idées tordues. Doit-on tout mettre sur le compte de la drogue ? Où sont donc passés leur libre arbitre et leur liberté de conscience ?

 

J’ai du mal à tirer une conclusion sur ce livre car je comprends mal où veut en venir l’auteur. La fin du livre n’en est pas une et ne m’a pas éclairé sur ce point. Si Simon Liberati avait écrit pour exorciser ses démons, il m’aura enfoui de mauvais souvenirs dans la tête.

 

Ma note : 2,5/5

Publié dans Littérature

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La première fois que j'ai été deux de Bertrand Jullien-Nogarède

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Le scooter de Tom nous emporta loin du monde. Mes bras entouraient sa taille et je laissai ma tête reposer doucement sur son épaule. Je ne crois pas avoir été plus heureuse qu'à cet instant. Juste une fille comme les autres. Il avait suffi qu'un anglais à cravate surgisse de nulle part pour que mes pieds ne touchent plus le macadam. J'étais vraiment folle amoureuse ...

C’était juste avant les vacances de la Toussaint…
Nous suivions le cours de Mme Bulot, notre prof de maths. J’ai évidemment oublié le thème de son interminable jactance. Mme Bulot fait partie des enseignants qui en font trop. Elle explique trop mal, elle s’énerve pour un rien, elle parle sans arrêt… C’est sa nature. De mon côté, je ne retiens rien en maths. Mes profs successifs ont souvent attribué mes mauvais résultats à la paresse. C’est faux. La vérité, c’est que je me fous des maths comme d’une guigne !

Ce que j’en pense : oh tristesse, oh déception… A force de voir ce bouquin sur instagram, je me suis dit qu’il devait en valoir la peine. Bien mal m’en a pris, car j’en ai été fort déçue…

 

J’ai toujours accordé une attention particulière aux romances écrites par des hommes. Moi qui essaie de percer le mystère masculin depuis des années, je me dis que ce genre de lecture pourrait m’y aider. Ce livre était donc l’occasion d’étancher ma soif de savoir…

 

Karen est une lycéenne de 17 ans vivant en banlieue éloignée de Paris. De nature discrète, elle déteste se faire remarquer et encore moins par les garçons de son âge qui ne pensent qu’à exhiber leurs muscles. Alors quand arrive Tom, un nouvel élève de son lycée venu tout droit de Londres, Karen est immédiatement intriguée. Mieux même : elle est subjuguée.

D’autant plus que Tom a beaucoup de charme et… beaucoup de points communs avec Karen. La magie opère immédiatement entre eux. Karen est sur un petit nuage. Mais le cœur et la tête de Tom sont restés à Londres, où il retournera sur un coup de tête. Va-t-il pour autant s’éloigner de Karen ?

 

Comme l’intrigue le laisse deviner, cette histoire d’amour entre Tom et Karen (non mais franchement, quelle idée de choisir des prénoms pareils) est saupoudrée d’une bonne couche de mièvrerie ; c’est de la guimauve entourée de chocolat. Impossible dans la vraie vie, car Tom aurait aussitôt oublié Karen une fois la gare du Nord dépassée et se serait déjà connecté sur Tinder avant de traverser la Manche.

 

L’histoire tourne beaucoup en rond et le personnage de Karen, la narratrice, est très autocentrée. Elle est aussi extrêmement indécise : « je suis amoureuse de Tom »… « mais où cette relation va-t-elle nous mener ? »… « je suis tellement bien dans ses bras »… « ça ne durera pas, il est trop bien pour moi »…

 

On dirait qu’elle ne peut pas profiter du bonheur. Pendant 10 lignes, je veux bien, mais pendant 100 pages, j’ai l’impression d’être schizophrène. Elle me rappelle Anastasia Steele, l’héroïne de « Cinquante nuances de Grey ». C’est le même genre d’héroïne et le même genre de « prince charmant » : charismatique, prévenant, cultivé et… avec un portefeuille bien rempli ! Hey hey, malines les petites !

C'était la première fois que Tom m'appelait "ma petite chérie". J'en fus surprise et touchée. Personne ne m'avait jusqu'alors appelée "ma petite chérie". Il en est des privilèges comme des poissons rouges : leur utilité reste à définir, mais on en est pas moins content au début ! Quand j'entends des adultes se donner toutes sortes de sobriquets amoureux, je trouve évidemment ça totalement ridicule. J'ai raison, d'ailleurs. Rien n'est plus bête. Mais "ma petite chérie", c'est quand même trop mignon. C'est mon petit nom cucul à moi. Après tout, j'ai bien le droit à mon morceau de guimauve à moi. L'amour a des vertus aphrodisiaques qui nous rendent de toute façon assez crétins pour ne plus vous amuser de situations qui nous faisaient hurler la veille. J'étais peut-être tout simplement en train de devenir adulte...

Le point positif c’est le côté « musical » du roman car l’auteur fait sans cesse référence à la musique (rock) ; tellement que la bande son du livre est fournie à la fin. En effet, notre ami Tom fait évidemment partie d’un groupe de rock rebelle trop cool dont il est le chanteur. Et bien évidemment, il ne manquera pas d’inviter sa groupie préférée (alias Karen) à son concert. Comment ça, vous avez dit cliché ?

 

Ce genre de bouquin me fait m’interroger sur la place de la femme dans le roman d’amour. Sommes-nous ces choses fragiles qui attendons qu’un mâle dominant vienne nous impressionner avec sa culture et son argent ? En plein phénomène « me too » et alors que les femmes prennent de plus en plus le pouvoir, j’ai l’impression que cette histoire est en décalage avec son temps…

 

 

Ma note : 2/5

Publié dans Littérature

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Les brumes de Sapa de Lolita Séchan

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Immanquablement, chaque année, l’urgence de repartir me reprenait et je retournais voir Lo Thi Gom. Je sautais dans un avion pour Hanoï, un train de nuit pour Lao Caï, un bus pour Sapa. Et enfin je retrouvais Gom, là-haut dans les brumes des montagnes. C’était à la fois une fuite et un retour… l’enracinement et l’errance.

Nous vivons tous dans une cage. Celle de notre histoire, de notre famille. Parfois nous nous échappons pour 3 minutes d’envol. Et ces 3 minutes de fausse liberté sont plus précieuses que tout.

Ce que j’en pense : Partir à la recherche de soi : beaucoup y ont pensé, peu l’ont fait. Lolita Séchan, elle, a sauté le pas et est partie se perdre (pour se retrouver) dans les ruelles vietnamiennes.

 

Sur place, aucune illumination sur sa quête de soi, mais elle fait la rencontre de sa vie en la personne de Lo Thi Gom, une fillette issue d’une minorité (les Hmong) pour qui elle a un véritable coup de foudre amical. Les deux filles vont échanger leur vision du monde (leurs relations avec leurs familles, leurs rapports aux garçons, leurs destinées) et vont s’apprivoiser avec pudeur et sincérité.

 

Une rencontre, deux mondes opposés, deux destins qui vont se lier, deux âmes sœurs qui vont se trouver : le calcul est vite fait, c’est le coup de cœur assuré !

 

Bien plus qu’un simple voyage initiatique, « les Brumes de Sapa » sont une confrontation entre tradition et modernité avec deux visions opposées : celle de Lolita à la recherche d’authenticité, et celle de Lo Thi Gom à la recherche de modernisme. Le lecteur assistera d’ailleurs à « l’occidentalisation » du Vietnam que l’on perçoit au fur et à mesure des voyages de Lolita chaque année et découvrira la façon dont les habitants appréhendent ces bouleversements.

 

J’ai trouvé intéressant d’apprendre qui étaient les Hmong et quel était leur rôle dans l’histoire du Vietnam. Il s’agit d’un peuple nomade qui vit dans les montagnes du Vietnam et qui a servi d’indic aux américains pendant la guerre.

Les vietnamiens ont gardé cette rancœur qui fait désormais partie des mœurs, mais tolèrent les Hmong car ils attirent les touristes grâce à leur art. Lors du premier voyage de Lolita, on apprend que les Hmong n’ont accès ni aux soins, ni à l’éducation. Quel plaisir de pouvoir enrichir sa culture en lisant !

Je ne suis pas experte en bande dessinée mais j’ai trouvé que les dessins en noir et blanc de Lolita Séchan étaient très délicats et d’une grande sensibilité. J’ai lu quelque part que l’auteure avait mis cinq années avant d’aboutir à cette autobiographie… Je salue donc le travail accompli et le courage qu’il lui a fallu pour se dévoiler comme elle le fait : tout en subtilité.

 

Merci à @deslivresetmoi pour la découverte !

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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L'amour est simple

Publié le par mademoisellechristelle

On dit souvent que l'amour est compliqué. Je ne suis pas d'accord. Je trouve que l'amour est simple. 

L'amour est simple comme bonjour ; l'amour est simple comme "pourrais-je avoir ton numéro de téléphone?" ; l'amour est simple comme "je souhaiterais faire ta connaissance" ; l'amour est simple comme "je veux prendre soin de toi" ; l'amour est simple comme un "je t'aime". Il n'y a rien de compliqué à prononcer ces phrases.

Alors pourquoi est-ce si difficile d'aimer ? Sans doute à cause des barrières que l'on s'est construites : peur de l'échec, peur de souffrir, peur d'être heureux... Alors qu'il serait si simple de se laisser aller.

En revanche, si tomber amoureux est facile, faire l'amour encore plus... Rencontrer quelqu'un qui allume ton âme est exceptionnel. Et c'est ce qui fera toute la rareté de cette personne. 

Définitivement, l'amour n'est pas compliqué : ce sont les gens qui le sont.

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