Tropique de la violence de Natacha Appanah

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Tropique de la violence » est une plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.
Marie
Il faut me croire. De là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien. Quand je regarde le fond de la mer, je vois des hommes et des femmes nager avec des dugongs et des cœlacanthes, je vois des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers. De là où je vous parle, ce pays ressemble à une poussière incandescente et je sais qu’il suffira d’un rien pour qu’il s’embrase.
Ce que j’en pense : « Tropique de la violence » a pour cadre l’île de Mayotte, 101ème département français, située dans l’archipel des Comores. Loin d’être une ile paradisiaque, Mayotte connait un important taux de pauvreté et une immigration clandestine de masse, notamment de jeunes femmes avec leurs enfants.
Marie est une jeune infirmière issue de la métropole qui n’arrive pas à avoir d’enfant. Alors, lorsqu’une très jeune migrante africaine lui cède son bébé, Marie y voit un signe. Et ce signe est d’autant plus fort que le petit garçon a un œil vert et un œil marron ; « le fils du Djinn » comme on dit à Mayotte. Mais qu’importe. Marie garde l’enfant qu’elle appelle Moïse et l’élève comme son propre fils.
Lorsqu’il apprend la vérité sur ses origines, toutes les certitudes et les croyances de Moïse s’effondrent. « Pourquoi aurais-je plus de chance que les autres ? » se dit-il. « J’aurais dû être un enfant comme les enfants des rues et non pas un privilégié, comme je l’ai été toute ma vie ».
Afin de se rapprocher de ses origines, Moïse tente de comprendre qui il est, d’où il vient et qui sont les siens… Mais cette quête de sens a un prix : violence, drogue, pauvreté, peur, espoirs perdus, impuissance, résignation. Le lecteur est plongé dans une atmosphère intense, volcanique, à fleur de peau… une étincelle peut suffire à tout faire exploser.
Dans cette île où un habitant sur deux a moins de dix-huit ans, est-ce que tout est joué d’avance quand on n’est « pas bien né » ?
« Gaza c’est Cape Town, c’est Calcutta, c’est Rio. Gaza c’est Mayotte, Gaza c’est la France ».
Voilà ce que j’appelle un chef d’œuvre, tout simplement. J’ai senti mon cœur se serrer au bout de dix lignes. J’ai été accroc, dès le début. Cette histoire restera gravée dans ma mémoire et me marquera pour très longtemps encore…
Ma note : 4/5
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