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La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : 1932. Violet Speedwell est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Méprisées dans les journaux, tolérées par les familles malgré une condescendance exaspérée, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l'avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s'installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d'assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. En s'arrêtant dans la cathédrale un jour qu'elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs. Violet, qui n'était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l'amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés. En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent : Hitler arrive au pouvoir en Allemagne... Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n'a d'autre choix que de s'affirmer. Son histoire s'inspire de celle de Louisa Pesel, la fondatrice du cercle des Brodeuses de la cathédrale de Winchester.

« Chut ! »
Violet Speedwell plissa le front. On n’avait pas à lui faire chut ; elle n’avait rien dit.

Ce que j’en pense : Coup de coeur

1932. Violet Speedwell a 38 ans et toujours célibataire. Elle est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s'installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d'assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. C'est parmi le cercle des brodeuses de la cathédrale qu'elle arrivera à tisser de nouveaux liens. Elle y trouvera l'amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés.

"Jane Austen était morte à l'âge de quarante et un ans sans mari ni enfants, seulement une sœur dévouée. Violet n'avait même pas cela, et elle n'avait certes pas plusieurs romans à son actif. Il ne lui restait que trois ans pour rattraper Miss Austen en termes de créativité."

J'ai adoré ce roman qui parle d'un sujet assez inédit à savoir le célibat des jeunes femmes après la première guerre mondiale et le regard de la Société sur ces femmes ; regard que l'on peut d'ailleurs complètement transposer à aujourd'hui ! Violet est un personnage très touchant auquel je me suis beaucoup identifiée.

Le roman aborde un autre sujet inédit à savoir l'homosexualité féminine et les préjugés qui en découlent, mais je n'en dirais pas plus pour ne pas divulgâcher 😉

Et que dire du talent d'écriture de Tracy Chevalier ! L'histoire est fluide, elle se lit facilement, il n'y pas beaucoup d'actions certes, mais Tracy Chevalier a le don de rendre l'ordinaire extraordinaire.

Je suis sous le charme ! A lire absolument !

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

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Presque toutes les femmes de Héléna Marienské

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Une dépression sévère, il y a deux ans. Un chagrin sans fond m’avait emplie toute, qui me clouait au lit. Étrangement, lorsque je me suis redressée, mon premier désir a été de terminer le texte que je peaufinais depuis des années : un récit intime centré sur les femmes de ma vie. Tout y était, les zigzags et les impasses, les abandons et les pardons. Tout était écrit mais rien ne fonctionnait. Je donnais à voir le même éternel sourire pour avancer guillerette dans le récit, prête à amuser mon monde. Le drame de ma mère était passé sous silence, la malédiction familiale tournait à la farce, et ma bisexualité restait dans un placard. Les histoires d’amour n’étaient que joyeuses saynètes. J’avais touché le fond : il était temps d’arracher le masque. Alors j’ai tout repris. »

Dans cette autobiographie traversée de passions et de détresses, Héléna Marienské raconte une vie passée à l’ombre des femmes, figures familiales ou rivales, autant que dans leur lumière, celle des femmes désirées ou follement aimées. Chacune à sa manière lui aura révélé celle qu’elle est : une femme libre, qui abrite résolument en elle plusieurs autres. Nous, peut-être ?

J’ai vingt-huit ans. En ce temps de grand trouble, une femme me guide, enfin. Elle m’a déjà évité plusieurs murs vers lesquels je fonçais, tout droit. Je confie une attirance pour une femme encore. Mme Michelangeli, lacanienne orthodoxe, m’interrompt :
- Vous plaisantez ? Les lesbiennes sont des perverses. Tenez-vous en éloignée.
Je ne négocie pas, j’obéis. J’arrête les femmes comme on arrête une drogue.

Ce que j’en pense : (Presque) toutes les femmes de sa vie...

J'ai toujours pensé qu'il fallait beaucoup de courage pour publier son histoire et la faire lire au grand public. Et il en faut encore plus pour se montrer telle que Hélèna Marienské le fait dans cette autobiographie : authentique, passionnée, éprise de liberté, parfois fragile, parfois battante, exaltée, entière au demeurant.

"Presque toutes les femmes" raconte chapitre par chapitre une partie des femmes qui ont marqué l'histoire de l'auteure : des figures familiales, des rivales, des femmes désirées ou follement aimées. Chacune à sa manière, et à différents moments de sa vie, lui aura permis de révéler ses parts d'ombre ou de lumière pour finalement mieux comprendre qui elle est.

Sous des allures de femme guillerette, se cache une personnalité avec des blessures à vif,  une dépression sévère, une histoire familiale que  l'on cache comme on cache la poussière sous le tapis, une bissexualité passée sous silence ; une personnalité recouverte par un masque de bienséance.

«Ça ne va pas être simple, cette vie. Pas simple à raconter non plus. Moi qui mens toujours, par réflexe pavlovien pour échapper à l'inquisition maternelle, mais aussi par habitude acquise et cultivée — jeu, amour de la fiction — comment dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité je le jure?»

Publié dans Littérature

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