Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

litterature

Je pense trop de Christel Petitcollin

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Qui pourrait penser qu'être intelligent puisse faire souffrir et rendre malheureux ? Pourtant, je reçois souvent en consultation des gens qui se plaignent de trop penser. Ils disent que leur mental ne leur laisse aucun répit, même la nuit. Ils en ont marre de ces doutes, de ces questions, de cette conscience aiguë des choses, de leurs sens trop développés auxquels n'échappe aucun détail. Ils voudraient débrancher leur esprit, mais ils souffrent surtout de se sentir différents, incompris et blessés par le monde d'aujourd'hui. Ils concluent souvent par : " Je ne suis pas de cette planète ! " Ce livre propose des cours de mécanique et de pilotage de ces cerveaux surefficients.

 

Ce que j’en pense : As-tu déjà pensé que tu avais un mental trop envahissant ?

Moi oui. Je suis sans cesse en train de me poser des questions sur l'Univers, moi, les autres, mes sentiments, les sentiments des autres, le monde qui m'entoure, ce qui fait tourner le monde, le pourquoi du comment, le sens de la vie, même un tout petit détail peut prendre des proportions incroyables dans ma tête.

Mon mental ne me lâche presque jamais, je pense tout ce que je fais, je rumine sans cesse tout ce que je ressens, et j'ai parfois la tête tellement pleine que cela en devient une souffrance. Ajoutez-y une hypersensibilité et cela fait un sacré mélange !

Si comme moi tu as ce genre de préoccupations, alors ce livre est fait pour toi. L'auteure s'est spécialisée dans l'étude de la surefficience mentale. Elle est autrice de nombreux ouvrages et également conférencière.

Dans "Je pense trop", elle nous offre des clés pour comprendre comment fonctionne la surefficience mentale et comment canaliser un mental envahissant. Je me suis clairement reconnue dans certaines descriptions, et dans d'autres moins. Néanmoins, j'ai trouvé que ce livre offrait des clés intéressantes et je compte bien en garder quelques unes pour m'aider dans mon quotidien.

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Tout le bleu du ciel de Mélissa da Costa

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Petiteannonce.fr : Émile, 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.

Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, avec le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme, qui a pour seul bagage un sac à dos, un grand chapeau noir, et aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naît, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.

Petitesannonces.fr
Sujet : Recherche compagnon(ne) de voyage pour ultime escapade
Auteur : Emile26
Date : 29 juin 01 : 02
Message :
Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) d’aventure pour partager avec moi ce dernier périple.
Itinéraire à valider ensemble. Alpes, Hautes-Alpes, Pyrénées ? Voyage en camping-car avec passages en randonnées (sac à dos et tente à porter). Condition physique convenable à avoir.

Ce que j’en pense : Alerte au coup de cœur

"Tout le bleu du ciel" raconte l'histoire d'Emile, un jeune homme de 26 ans qui se sait condamné en raison d'un Alzheimer précoce. Les médecins ne lui donnent plus que deux ans à vivre. Afin d'échapper à un protocole médical auquel il a promis de participer, Emile passe une petite annonce pour trouver un compagnon pour un voyage en camping car dans les Pyrénées. Et c'est Johanne, une jeune femme assez lunaire et taciturne, qui répond à son annonce.

Ensemble, ils vont partager leur quotidien au cours de cet "ultime" voyage qui ne sera pas de tout repos en raison de la maladie d'Emile. Malgré cela, des liens vont se nouer entre Emile et Johanne et ce périple pourrait bien changer à tout jamais le cours de leurs vies.

Soyons clairs : j'ai a-do-ré ce roman. Ce que j'ai aimé par dessus tout, c'est la capacité de l'auteure à nous raconter une histoire (j'adore les auteurs/autrices qui savent "raconter une histoire") : et quelle histoire ! L'émotion est présente à chaque page !

Il y a beaucoup de sensibilité, d'humanité et de lumière dans l'écriture de Mélissa da Costa. La nature, les paysages des villages qu'ils visitent sont également très présents (du coup, j'ai terriblement envie de les visiter moi aussi).

Je me suis immédiatement attachée aux deux protagonistes dont l'histoire nous est racontée avec beaucoup de bienveillance. Qu'il s'agisse d'Emile qui choisit de s'échapper pour finir sa vie en profitant de chaque instant, plutôt que cloué sur un lit d'hôpital ; ou de Johanne à laquelle on va s'attacher de plus en plus au fur et à mesure où l'on va découvrir son histoire et les raisons incroyables qui l'ont poussée à répondre à l'annonce d'Emile.

Je ne regrette vraiment pas d'être allée au bout de cette petite briquette (plus de 800 pages en poche) car ce livre me laissera un excellent souvenir ; comme un beau voyage vers la lumière et l'apaisement.

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Mon mari de Maud Ventura

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : C'est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d'une relation apaisée: ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l'émeu guère. Pour se prouver qu'il ne l'aime plus - ou pas assez - cette épouse se met à épier chaque geste de son mari comme autant de signes de désamour. Du Lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.

On rit, on s'effraie, on se projette et l'on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page.

Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari.
J’aime mon mari comme au premier jour, d’un amour adolescent et anachronique. Je l’aime comme si j’avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n’avions aucune attache, ni maison, ni enfants. Je l’aime comme si je n’avais jamais été quittée, comme si je n’avais rien appris, comme s’il avait été le premier, comme si j’allais mourir dimanche.

Ce que j’en pense : C'est l'histoire d'un couple parfait avec un package complet : la belle maison en banlieue bien tenue, deux beaux enfants épanouis, une vie sociale remplie, la réussite professionnelle du mari et sa femme qui l'aime éperdument. Elle l'aime tellement qu'elle est obsédée par son mari. Elle est terrorisée à l'idée qu'il la quitte pour une femme plus jeune. Elle épie ses moindres faits et gestes. Elle fouille dans ses affaires et dans son ordinateur. Tous les jours, elle inscrit dans un carnet ses "fautes" : quand il ne l'a pas embrassé pour lui dire bonne nuit, quand il a regardé de trop près une serveuse etc... qu'elle lui fait payer par des punitions savamment étudiées : enlever sa main quand il lui prend, le tromper avec un autre homme pour le tester etc...

J'ai adoré cette histoire avec ce personnage principal complètement folle mais tellement fascinante. Le personnage de la femme m'a énormément fait penser au personnage de Bree Van de Kamp : le genre de femme à l'allure parfaite, hyper control freak, une beauté froide qui cache en réalité une personnalité machiavélique et torturée.

L'histoire est courte mais complètement addictive, on est tension à chaque page et on a tellement envie de connaitre la fin (et quelle fin !) ! Pour un premier roman, c'est vraiment une réussite !

A écouter avec la chanson "Amoureuse" de Véronique Sanson : "Quand je suis loin de lui... Je n'ai plus vraiment toute ma tête... Et je ne suis plus d'ici...Oh! je ne suis plus d'ici... Je ressens la pluie d'une autre planète."

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Vous ne verrez plus de Julien Secheyron

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Un matin d’octobre 2014, on annonce à Julien, 37 ans, qu’il va perdre la vue… en trois mois.

Il vient de déclencher une maladie génétique rare pour laquelle il n’existe pas de traitement. Bientôt, les objets se mettent à lui échapper, les visages, à s’effacer. La chute est vertigineuse. Julien est devenu ce qu’on appelle « malvoyant », il ne perçoit plus le monde qu’à travers le cul d’une bouteille.

Combatif, il continue pourtant à avancer sans relâche. Grâce aux soignants et à la sympathie des bonnes volontés qu’il s’attire, il apprivoise son nouveau handicap. Tenace, il parvient même à entrer dans un protocole de recherche, pour, prouesse miraculeuse, recouvrer une partie de sa vision.

Voici le témoignage émouvant, drôle aussi, d’un jeune homme pragmatique qui se retrouve « plongé » dans le flou. D’un type qui se raccroche fermement à son médecin, à la science et à la présence de son entourage. C’est aussi l’histoire, à la fois intime et universelle, du dernier au revoir d’un fils à son père.

Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
- Concrètement, vous ne voyez déjà plus de l'œil gauche. En ce moment, votre œil droit compense, mais vous allez le perdre rapidement aussi, dans les semaines à venir. Ne vous arrêtez pas à ce que vous voyez aujourd'hui : vous ne verrez plus. C'est à dire que vous allez perdre la vue, Monsieur Secheyron. Ce sera brutal et irréversible.

Ce que j’en pense : Un matin d'octobre 2014, Julien, 37 ans, apprend qu'il va perdre la vue en trois mois à cause d'une maladie génétique rare pour laquelle il n'existe pas de traitement. L'annonce est brutale, les conséquences sont irréversibles, la chute est vertigineuse. Julien devient ce que l'on appelle mal voyant. Sa vie entière doit être repensée : comment travailler sur ordinateur, retirer de l'argent au distributeur, aller boire un café ou même marcher dans la rue quand on ne perçoit plus le monde qui nous entoure ?

Julien nous raconte son histoire avec beaucoup d'humour et d'authenticité : celle d'un jeune homme cartésien qui a perdu ses repères,  d'un frère, d'un fils et d'un compagnon qui a pu compter sur le soutien de son entourage, d'un patient combatif qui s'est accroché lors de la rééducation, qui a toujours cru en la médecine et à la science, et qui est parvenu à participer à un protocole de recherche qui l'a aidé à recouvrer une partie de sa vision.

Son histoire m'a énormément touchée : j'ai eu du mal à retenir mes larmes notamment lorsqu'il évoque sa famille, et particulièrement son père, dont il a appris qu'il était atteint d'un cancer. Son témoignage est universel car son quotidien est le nôtre, mais c'est également est une belle leçon de courage et de résilience dont nous avons tous à apprendre.

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : 1932. Violet Speedwell est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Méprisées dans les journaux, tolérées par les familles malgré une condescendance exaspérée, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l'avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s'installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d'assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. En s'arrêtant dans la cathédrale un jour qu'elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs. Violet, qui n'était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l'amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés. En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent : Hitler arrive au pouvoir en Allemagne... Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n'a d'autre choix que de s'affirmer. Son histoire s'inspire de celle de Louisa Pesel, la fondatrice du cercle des Brodeuses de la cathédrale de Winchester.

« Chut ! »
Violet Speedwell plissa le front. On n’avait pas à lui faire chut ; elle n’avait rien dit.

Ce que j’en pense : Coup de coeur

1932. Violet Speedwell a 38 ans et toujours célibataire. Elle est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s'installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d'assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. C'est parmi le cercle des brodeuses de la cathédrale qu'elle arrivera à tisser de nouveaux liens. Elle y trouvera l'amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés.

"Jane Austen était morte à l'âge de quarante et un ans sans mari ni enfants, seulement une sœur dévouée. Violet n'avait même pas cela, et elle n'avait certes pas plusieurs romans à son actif. Il ne lui restait que trois ans pour rattraper Miss Austen en termes de créativité."

J'ai adoré ce roman qui parle d'un sujet assez inédit à savoir le célibat des jeunes femmes après la première guerre mondiale et le regard de la Société sur ces femmes ; regard que l'on peut d'ailleurs complètement transposer à aujourd'hui ! Violet est un personnage très touchant auquel je me suis beaucoup identifiée.

Le roman aborde un autre sujet inédit à savoir l'homosexualité féminine et les préjugés qui en découlent, mais je n'en dirais pas plus pour ne pas divulgâcher 😉

Et que dire du talent d'écriture de Tracy Chevalier ! L'histoire est fluide, elle se lit facilement, il n'y pas beaucoup d'actions certes, mais Tracy Chevalier a le don de rendre l'ordinaire extraordinaire.

Je suis sous le charme ! A lire absolument !

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Presque toutes les femmes de Héléna Marienské

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Une dépression sévère, il y a deux ans. Un chagrin sans fond m’avait emplie toute, qui me clouait au lit. Étrangement, lorsque je me suis redressée, mon premier désir a été de terminer le texte que je peaufinais depuis des années : un récit intime centré sur les femmes de ma vie. Tout y était, les zigzags et les impasses, les abandons et les pardons. Tout était écrit mais rien ne fonctionnait. Je donnais à voir le même éternel sourire pour avancer guillerette dans le récit, prête à amuser mon monde. Le drame de ma mère était passé sous silence, la malédiction familiale tournait à la farce, et ma bisexualité restait dans un placard. Les histoires d’amour n’étaient que joyeuses saynètes. J’avais touché le fond : il était temps d’arracher le masque. Alors j’ai tout repris. »

Dans cette autobiographie traversée de passions et de détresses, Héléna Marienské raconte une vie passée à l’ombre des femmes, figures familiales ou rivales, autant que dans leur lumière, celle des femmes désirées ou follement aimées. Chacune à sa manière lui aura révélé celle qu’elle est : une femme libre, qui abrite résolument en elle plusieurs autres. Nous, peut-être ?

J’ai vingt-huit ans. En ce temps de grand trouble, une femme me guide, enfin. Elle m’a déjà évité plusieurs murs vers lesquels je fonçais, tout droit. Je confie une attirance pour une femme encore. Mme Michelangeli, lacanienne orthodoxe, m’interrompt :
- Vous plaisantez ? Les lesbiennes sont des perverses. Tenez-vous en éloignée.
Je ne négocie pas, j’obéis. J’arrête les femmes comme on arrête une drogue.

Ce que j’en pense : (Presque) toutes les femmes de sa vie...

J'ai toujours pensé qu'il fallait beaucoup de courage pour publier son histoire et la faire lire au grand public. Et il en faut encore plus pour se montrer telle que Hélèna Marienské le fait dans cette autobiographie : authentique, passionnée, éprise de liberté, parfois fragile, parfois battante, exaltée, entière au demeurant.

"Presque toutes les femmes" raconte chapitre par chapitre une partie des femmes qui ont marqué l'histoire de l'auteure : des figures familiales, des rivales, des femmes désirées ou follement aimées. Chacune à sa manière, et à différents moments de sa vie, lui aura permis de révéler ses parts d'ombre ou de lumière pour finalement mieux comprendre qui elle est.

Sous des allures de femme guillerette, se cache une personnalité avec des blessures à vif,  une dépression sévère, une histoire familiale que  l'on cache comme on cache la poussière sous le tapis, une bissexualité passée sous silence ; une personnalité recouverte par un masque de bienséance.

«Ça ne va pas être simple, cette vie. Pas simple à raconter non plus. Moi qui mens toujours, par réflexe pavlovien pour échapper à l'inquisition maternelle, mais aussi par habitude acquise et cultivée — jeu, amour de la fiction — comment dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité je le jure?»

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

La femme révélée de Gaëlle Nohant

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux. Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, emportant quelques affaires, son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie au risque de tout perdre ?

Vite dépouillée de toutes ressources, désorientée, seule dans une ville inconnue, Eliza devenue Violet doit se réinventer. Au fil des rencontres, elle trouve un job de garde d’enfants et part à la découverte d’un Paris où la grisaille de l’après-guerre s’éclaire d’un désir de vie retrouvé, au son des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. A travers l’objectif de son appareil photo, Violet apprivoise la ville, saisit l’humanité des humbles et des invisibles.

Dans cette vie précaire et encombrée de secrets, elle se découvre des forces et une liberté nouvelle, tisse des amitiés profondes et se laisse traverser par le souffle d’une passion amoureuse.

Mais comment vivre traquée, déchirée par le manque de son fils et la douleur de l’exil ? Comment apaiser les terreurs qui l’ont poussée à fuir son pays et les siens ? Et comment, surtout, se pardonner d’être partie ?

Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité. Une fois encore, Violet prend tous les risques et suit avec détermination son destin, quels que soient les sacrifices.

Ce que j’en pense : Un agréable moment de lecture...

Nous sommes dans les années 50. Eliza Donnelley est une américaine qui fuit son pays et vient se réfugier à Paris dans un hôtel de passe. Elle laisse derrière elle son mari, son fils et son histoire,  et prend une nouvelle identité : à Paris, elle devient Violet Lee. Pourquoi fuit-elle ? Qu'a-t-elle à cacher ? Et surtout, pourquoi abandonne-t-elle son enfant ?

Nous apprendrons au fil du roman à connaitre Eliza et elle nous révèlera au fur et à mesure ses secrets un peu à la manière d'une photo que l'on développe dans une chambre noire. L'écriture de Gaëlle Nohant en fait un personnage attachant et pour qui j'ai éprouvé de l'empathie. Mais je n'en dirai pas plus pour ne pas "spoiler".

Côté ambiance, le roman nous plonge dans l'effervescence du Paris d'après guerre : les bistrots, les concerts de jazz à Saint-Germain des prés... mais également au cœur de Chicago dans les dernières années de la ségrégation raciale avec la lutte des noirs pour faire valoir leurs droits civiques.

J'ai vraiment pris plaisir à suivre Eliza dans ses aventures et à comprendre les raisons de son exil. Car c'est bien de l'exil dont il est question dans ce roman. L'histoire des Etats-Unis et la ségrégation raciale occupent également une grande place. L'auteure racontera notamment l'histoire de ses familles noires aux revenus modestes obligées de débourser des fortunes pour se loger dans des taudis minables loués par de véritables escrocs sans aucun principe.

J'ai un peu moins accroché à la fin de l'histoire mais ça n'est qu'un point de vue personnel.  "La femme révélée" reste néanmoins une bonne lecture.

Ma note : 3/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Le consentement de Vanessa Springora

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. A treize ans, dans un dîner, elle rencontre G. , un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l'attention qu'il lui porte.

Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin " impérieux " de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables.

Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire.

V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.

" Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre " , écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.

Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse.

Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.

Ce que j’en pense : Je l'ai enfin lu...

Vous vous rappelez de ce livre qui a tant fait polémique ? J'avais très envie de le lire à l'époque mais j'ai préféré attendre un peu pour pouvoir me faire ma propre opinion et me détacher de tout le tapage médiatique que sa sortie a suscité. Le lire aujourd'hui m'a permis de prendre plus de recul et ne pas me laisser influencer par les diverses critiques que l'on a pu entendre.

"Le consentement" raconte l'histoire de V., 14 ans, qui tombe amoureuse de G., un célèbre écrivain de trente ans son ainé. G., qui la séduit  ouvertement, va exercer sur elle une emprise qui laissera sur la jeune fille une marque quasi indélébile. Plus qu'une relation "anormale", le roman dénonce également le milieu littéraire qui passe sous silence le comportement honteux de cet écrivain qui affiche publiquement et décrit clairement dans ses romans son attirance pour les très jeunes filles et les très jeunes garçons.

Wahou ! Quelle claque ce roman ! Je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été scotchée ! Par la qualité de l'écriture, tout d'abord. Le récit de Vanessa Springora est magnifiquement bien écrit : il est authentique, les sentiments qu'elle éprouvait à l'époque sont décrits avec beaucoup de recul et de maturité, il n'y a aucun passage inutile, l'histoire est fluide, on a du mal à lâcher ce roman une fois commencé. Une vraie merveille littéraire.

Ce qui m'a scotché également, c'est l'espèce de complaisance et l'hypocrisie qui règne dans le milieu littéraire face au comportement de cet espèce de prédateur ! Comment peut-on éditer les récits de relations amoureuses entre un homme et des petits garçons âgés de 11 ans ! Là vraiment, ce silence me dépasse ! Surtout venant d'un milieu d'érudits !

Il faut une sacrée dose de courage pour publier un texte comme cela, surtout compte tenu du protagoniste principal. Bravo et merci à Vanessa Springora pour ce récit si touchant et écrit si intelligemment !

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Fille de Camille Laurens

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen.

"Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles", répond-il.

Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?

L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.

FILLE, nom féminin
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.
2. Enfant de sexe féminin.
3. (Vieilli.) Femme non mariée.
4. Prostituée.

Ce que j’en pense : Etre fille, c'est ne pas être un garçon...

L'histoire en bref : Laurence Barraqué est née dans les années 1960 à Rouen. Très tôt elle comprend, à travers le langage et l'éducation de ses parents, que la position des filles est inférieure à celles des garçons. Cette pensée va se prolonger au fur et à mesure où la petite fille va finalement devenir une femme. Puis Laurence va devenir mère d'une fille à son tour dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?

Dans son roman, l'auteure met en lumière, de manière très intelligente, le rapport d'inégalité existant dans la société entre les femmes et les hommes. Ce déséquilibre existe dans le langage dès la naissance. "Une fille, c'est bien aussi".

Il est également dans le langage des parents de Laurence : "Vous avez des enfants ? demande le monsieur. — Non, dit mon père. J’ai deux filles."

Très vite, la petite Laurence comprend la position de la femme dans la société et ce que la société attend d'elle : "L’équivalent de la virginité pour la fille, chez le garçon c’est l’expérience. La valeur est inversement proportionnelle dans un couple : elle ignare, lui savant, c’est le principe."

J'ai vraiment trouvé la vision de l'auteure très intéressante et parfois même très juste sur la condition de la femme. Le fait que la position d'infériorité se soit glissée dans le langage ou les expressions courantes, dans les comportements et même dans la culture (relisons les paroles de certaines chansons), sans que cela ne choque personne est tout de même incroyable ! Certains passages sont très percutants !

Heureusement, les mentalités ont changé aujourd'hui même s'il subsiste de nombreuses inégalités entre les femmes et les hommes à travers le monde. Le combat continue !

Ma note : 3/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Fermer les yeux d'Antoine Renand

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Un enquêteur à la retraite, hanté par une erreur qu’il estime avoir commise quinze ans plus tôt.

Un jeune auteur, considéré comme le plus grand spécialiste français des tueurs en série.

Une brillante avocate, dévouée à la défense d’un homme victime, selon elle, d’une effroyable injustice.

Ensemble, ils devront débusquer le plus insaisissable des prédateurs.

Lorsque Justine ouvrit les yeux, une lumière vive filtrait par les volets de sa chambre. Il devait être au moins dix heures. Aucun son, aucune voix ne lui parvenait ; l’étage semblait désert. Sa mère était certainement descendue au café-restaurant afin d’aider son père pour le service.

Ce que j’en pense : Après avoir lu "l'empathie" (un des meilleurs polars que j'ai lus), j'ai décidé de lire le deuxième roman d'Antoine Renand et il est vraiment excellent !

L'histoire en bref : en 2005, une petite fille est violée et assassinée. Le gendarme Tassi, en charge de l'enquête, arrête un jeune homme "un peu simplet" et lui fait avouer le viol et le meurtre de la petite fille. Quinze ans plus tard, Tassi est à la retraite mais un meurtre présentant de nombreuses similitudes le fait reprendre du service. Aurait-il arrêté la mauvaise personne quinze auparavant ? Aidé d'un jeune auteur et d'une brillante avocate, il pourrait bien mettre en lumière une énorme erreur judiciaire.

J'ai dévoré ce roman ! Le rythme est très soutenu, difficile de le lâcher une fois ouvert ! Les personnages sont plutôt bien travaillés notamment le serial killer dont les agissements font froids dans le dos. J'ai d'ailleurs fait l'erreur de lire cette histoire la nuit, ce qui m'a valu de ne dormir que d'un œil (au cas où le serial killer du roman s'infiltrerait chez moi pour me faire subir le même sort qu'à ses victimes).

Et cette fin !!! Elle est tout simplement incroyable !

Voilà un thriller efficace que je vous recommande les yeux fermés !

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>

Archives