Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

litterature

Fugitive parce que reine de Violaine Huisman

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Ca ne voulait rien dire d’abord, maniaco-dépressive. Ou si, ça voulait dire que maman pouvait monter dans les tours, des tours que je visualisais aux angles d’un château fort, des donjons, au sommet desquels j’imaginais maman grimper à toute allure, et d’un bond plonger au fin fond des cachots ou des catacombes, enfin là où il faisait froid et humide. Maman avait donc disparu du jour au lendemain. »

 

A travers des yeux de petite fille, la narratrice raconte son enfance tumultueuse auprès d’une mère rayonnante, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais la plume de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit au rêve et à la liberté.

Le jour de la chute du mur de Berlin, l’année de mes dix ans, tandis que défilaient sur les écrans du monde entier des images d’embrassades, de larmes, de joie, de bras déployés en signe de victoire, des ribambelles d’hommes et de femmes en liesses devant des monticules de pierre, des éboulis, des nuées de poussière, nous autres, Français, assistions à cet évènement historique au détour des fondus enchaînés sur le visage sévère du présentateur du journal de 20 heures, lequel nous avait tacitement invités à passer à table – pour ceux qui passaient à table – c’est-à-dire ceux d’entre nous qui suivaient un rituel familial et pour qui le JT avait remplacé le bénédicité ou constituait une sorte de prière républicaine, un rite séculaire conforme à la laïcité de notre patrie[...]

Ce que j’en pense : si j’ai trouvé la première partie de ce livre un peu trop descriptive, la seconde et la troisième partie, quant à elles, m’ont touché en plein cœur : elle est bouleversante, dérangeante, solaire et émouvante.

 

« Elle », c’est Catherine, la mère de l’auteure. Catherine est une femme magnifique, gracieuse, longiligne, à faire pâlir les plus belles femmes de Paris. Mais Catherine est maniaco-dépressive. Elle ne sait vivre que dans l’excès. Elle a des crises de colère pendant lesquelles elle hurle contre ses filles, les insulte parfois, puis revient la bouche pleine de mots d’amour et les étreint en leur chuchotant doucement qu’elle les aime plus que tout.

Le père travaille beaucoup, est peu présent, rend visite le soir. C’est lui qui a l’argent, lui qui a le pouvoir. Et au milieu de tout ça, deux petites filles qui assistent impuissantes à la chute de leur mère et se serrent la main tous les soirs avant de s’endormir…

 

« Fugitive parce reine » raconte l’histoire d’une mère à travers les yeux de sa fille. Une mère rayonnante, une reine, mais une mère avec des défaillances et de graves séquelles qu’elle essaiera de combler toute sa vie. La fille va partir à la recherche des origines du mal.

Fruit d’un désamour, Catherine se construira seule, entre ses hospitalisations, ses maris, ses amants, ses amantes, ses crises, l’alcool, les cigarettes, les crises encore. Les mots sont percutants, vous mettent mal à l’aise, vous révoltent, mais vous touchent immanquablement.

 

L’écriture de Violaine Huisman est lumineuse et respire l’amour inconditionnel qu’elle porte à sa mère. Et cet amour-là, le vrai, il m’a transpercé le cœur…

 

Bien évidemment, ce roman m’a fait penser au roman de Delphine de Vigan, « Rien ne s’oppose à la nuit » qui a également pour thème la relation mère-fille et où les deux mères ont toujours revendiqué le droit au rêve et à la liberté. Elles en ont toutes deux payé le prix…

 

 

Ma note : 3,75/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Passe-moi le champagne, j'ai un chat dans la gorge de Loïc Prigent

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Ils sont de retour. Encore mieux habillés, encore plus déconnectés. Mais attention : « Tu crois que je suis à côté de la plaque mais ce n’est pas toi qui décides où est la plaque » ! Les poètes du hors-sol. Les timbrés du premier rang des défilés de mode. Tout un monde souvent parisien, toujours à la pointe, jamais épuisés. Loïc Prigent revient avec le dernier bulletin de santé de ses petits camarades du monde de la mode.

Diagnostic : - Des gens avec un bon sens hors du commun : « Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge. » - Des gens qui connaissent très bien les maux des autres : « Elle a une allergie à la simplicité. » - Des gens qui savent éviter les obstacles avec simplicité : « Je file à mon déjeuner au Ritz. Je vous laisse gérer la crise, je reviens vers 16 h. » - Des gens qui n’ont pas le temps : « J’avais tellement faim j’ai oublié d’instagrammer mon repas. » - Des gens compréhensifs : « En tout cas on apprécie tous que tu attendes le soir pour pleurer. C’est un super progrès. » Et, quoiqu’en en dise ou en pense, des gens qui ne se font pas d’illusions : « Tu es belle. - Tu ne dis ça que quand je porte mon sac Chanel. »

 

 

Ce que j’en pense : Les voici de retour ! Et cette fois, ils sont mieux habillés, mais plus perchés que jamais !

 

Qui ? Je veux bien entendu parler des oiseaux rares de la volière dorée et glamour de la mode et dont Loïc Prigent nous offre ici la crème de la crème des pépiements. Alors bienvenue dans un univers où on boit du champagne comme de l’eau (« passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge »), où les gens sont simples (« elle habite à New-York mais elle fédexe ses robes à Paris pour le pressing »), bienveillants (« ses talons sont plus longs que sa mini-jupe »), et avec de vrais débats philosophiques (« tu préfères avoir de l’or ou du wifi ?).

 

Comme pour son premier opus (J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste), je me suis régalée à lire ces petites citations à la fois drôle et décalées issues de la planète fashion. C’est léger, c’est excentrique, c’est délicieusement sarcastique… vous reprendrez bien une petite coupe ? ;)

 

Ma note : 4,5/5

 

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Désolée, je suis attendue d'Agnès Martin-Lugand

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.

Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

Quatre mois que je me tournais les pouces : vive les stages de fin d’études ! Avec le recul, je comprends mieux pourquoi j’avais réussi à trouve le mien à la dernière minute. Contrairement à tous mes camarades d’école de commerce, prêts à turbiner comme des malades, je ne l’avais pas cherché dans l’idée de me défoncer pour décrocher mon premier CDI.

Ce que j’en pense : ce livre fut un véritable coup de cœur !

 

Yaël est une working girl ultra-ambitieuse qui travaille comme interprète pour une agence de renom. Les vacances, très peu pour elle ! La jeune femme ne se laisse aucun moment de répit et gère sa vie personnelle comme elle gère ses dossiers au bureau, au grand détriment de sa famille et de ses amis qui voient Yaël se détruire petit à petit à cause de son addiction au travail.

Mais les remparts qu’elle s’est construits pourraient bien s’écrouler face au passé qui refait surfait et qui lui rappelle qui elle était avant…

 

J’ai adoré cette lecture et notamment le personnage de Yaël en qui je me suis complètement identifiée (nous avons certains traits en commun). Son histoire m’a donc beaucoup touché.

J’ai été sous le charme de la plume d’Agnès Martin-Lugand que j’ai trouvé très douce, lumineuse et bienveillante à l’égard de ses personnages.

 

Je ne peux donc que vous recommander chaudement ce roman tellement réconfortant pour l’hiver !

 

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Les Dieux voyagent toujours incognito de Laurent Gounelle

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Imaginez : vous êtes au bord du précipice. A l’instant fatidique, un homme vous sauve la vie. En échange : votre engagement à faire tout ce qu’il vous demandera. Vous acceptez et vous voilà embarqué dans un incroyable voyage où tout semble vous échapper.

 

Plus qu’un roman, une réflexion sur soi-même qui nous invite à prendre notre destin en main.

 

 

La nuit douce et tiède m’enveloppait. Elle me prenait dans ses bras, me portait. Je sentais mon corps de dissiper en elle. J’avais déjà le sentiment de flotter dans les airs.

Encore un pas…

Je n’avais pas peur. Du tout. La peur m’était étrangère, et si son nom me venait à l’esprit, c’était juste parce que j’avais craint son apparition au point qu’elle avait hanté mes pensées ces derniers jours. Je ne voulais pas qu’elle surgisse et me retienne, qu’elle gâche tout…

Un petit pas…

Ce que j’en pense : je sais bien que j’arrive après tout le monde, mais ceci est mon premier roman de Laurent Gounelle ; pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, Laurent Gounelle est un auteur français qui écrit des romans portant sur le développement personnel et la psychologie. « Les Dieux voyagent toujours incognito » est l’un de ses best-sellers.

 

Il raconte l’histoire d’Alan, un jeune homme de 24 ans plutôt timide et effacé. Lorsque sa petite amie le quitte, Alan décide de mettre fin à ses jours en sautant de la Tour Eiffel. Alors qu’il est sur le point de se jeter dans le vide, un inconnu le convainc de renoncer à son geste. En échange, Alan s’engage à accomplir des « missions » qui lui seront dictées par cet homme. Alan décide d’accepter et s’embarque malgré lui dans un voyage où tout semble lui échapper.

 

Cette histoire aborde plusieurs thèmes : la quête du bonheur, la confiance en soi et le fait de reprendre en main son destin. Ce sont d’ailleurs les trois objectifs des exercices imposés à Alan (certains d’entre eux mériteraient d’être reproduits en ce qui me concerne).  

En somme, sa théorie consiste à dire que pour trouver le bonheur, il faut se changer soi-même et non les éléments extérieurs de notre vie… Facile à dire… mais Laurent Gounelle nous donne les clés pour y arriver.

 

Ce fut globalement une bonne lecture. Les pistes de réflexion données par l’auteur sont intéressantes même si elles n’ont pas chamboulé mon existence. Comme dans beaucoup de livres de développement personnel que j’ai pu lire, chacun connait déjà les grands principes qui y sont évoqués mais je trouve qu’une petite piqure de rappel de temps en temps, histoire de se remettre le cerveau en place, ne fait jamais de mal !

 

Et pour la petite histoire, le titre du livre (qui n’a rien à voir avec le contenu) est un petit clin d’œil à Albert Einstein qui disait que : « le hasard est en réalité Dieu qui se ballade incognito ».  

 

 

Ma note : 3,5/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Avant toi de Jojo Moyes

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l'Angleterre dont elle n'est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l'accueil glacial qu'il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l'accident qui l'a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n'a que quelques mois pour le faire changer d'avis.

 

De la maison à l’arrêt de bus, il faut compter cent cinquante-huit pas, mais cela peut monter jusqu’à cent quatre-vingts pour quelqu’un qui n’est pas pressé, par exemple quelqu’un chaussé de talons hauts ou de plates-formes. Ou de chaussures achetées dans une friperie, ornées d’un papillon sur le devant mais qui ne tiennent pas vraiment au niveau du talon – ce qui explique d’ailleurs qu’elles étaient disponibles au prix défiant toute concurrence de 1,99 livre.

Ce que j’en pense : attention, je vous préviens, sortez les mouchoirs ! Il vous en faudra pour venir à bout de cette jolie love story.

 

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l'Angleterre dont elle n'est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à Will Traynor, un jeune homme de trente-cinq ans devenu tétraplégique suite à un accident.

Dans sa vie d'avant, Will était un jeune homme brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et un voyageur invétéré. Seulement voilà : Will veut en finir avec la vie car il ne la supporte plus dans son fauteuil. Lou a six mois pour le faire changer d’avis.

 

En choisissant ce livre, je m’attendais à une histoire d’amour un peu « cul-cul la praline » entre le beau et riche jeune homme devenu aigri à cause de son handicap et la jeune et jolie jeune fille (qui ne se rend pas compte de sa beauté) qui vient des quartiers pauvres et qui va apporter de la fraîcheur au jeune homme et à sa famille froide et coincée. Au final, c’était certes un peu « cul-cul » et cliché... mais qu’est-ce que ça m’a fait du bien ! Soyons honnêtes, les histoires d'amour ça fait toujours rêver, surtout quand c'est bien écrit !

 

Je me suis laissée embarquée avec plaisir dans cette jolie romance qui a pour toile de fond… l’euthanasie et le droit à mourir, thème très peu utilisé en littérature et pas très romantique, j'en conviens. Ce livre amène une réflexion sur la place du handicap dans la société et surtout, sur le droit des personnes en situation de handicap de disposer de leur corps.

 

Vous l’avez compris, « avant toi » était globalement une bonne lecture, malgré quelques longueurs. Je sais qu’un film adapté du roman est sorti et j’ai hâte de le voir. Et vous, vous l’avez vu ?

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Paris, New York ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu'elle faisait, car c'était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l'école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l'Opéra de Paris ; mais comme elle était pauvre et que son labeur ne suffisait pas à la nourrir, elle ni sa famille, elle posait aussi pour des peintres ou des sculpteurs.

 

Parmi eux, il y avait Edgar Degas.

Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Washington, Paris, Londres, New-York, Dresde ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu’elle faisait, car c’est déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l’école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l’Opéra de Paris, et ce qui fait souvent rêver nos petites filles n’était pas un rêve pour elle, pas l’âge heureux de notre jeunesse.

Ce que j’en pense : «La petite danseuse de quatorze ans » est un essai qui raconte l’histoire du modèle qui a servi à Edgar Degas pour réaliser la sculpture qui porte le nom du roman.

 

Nous nous retrouvons donc dans le Paris des années 1880, dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler les romans de Zola, avec des familles pauvres et des enfants contraints de travailler pour nourrir tout le monde. On y apprend que les petits rats de l’Opéra de Paris ne sont pas les danseuses étoiles d’aujourd’hui.

En effet, il s’agissait surtout de très jeunes filles issues de familles pauvres, qui devaient travailler très dur, et étaient « exposées » à des Messieurs bien plus âgés qui « choisissaient » ensuite leur danseuse. Je vous laisse en tirer les conséquences que vous souhaitez…

 

A travers cette sculpture, Degas désirait mettre en exergue une vérité que la société choisissait délibérément ignorer. La petite danseuse de quatorze ans représente donc ces jeunes filles menant une existence misérable et réduite à l’état d’esclave dans l’indifférence la plus totale.

 

Cette sculpture s’inscrit dans le prolongement des dénonciations faites par les écrivains de l’époque (Les Misérables de Victor Hugo, Germinal de Zola etc…) sur la condition humaine.

 

Cet essai fut intéressant mais ne m’a pas transcendé, sans doute parce qu’il faisait suite à une série de lectures un peu lourdes… Je crois que j’ai définitivement besoin d’un peu de légèreté dans mes prochaines lectures !

 

Ma note : 1,75/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Journal de L. de Christophe Tison

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Ce roman est le journal intime d'un personnage de fiction. Plus d'un demi-siècle après la publication des carnets de son ravisseur par Vladimir Nabokov, Lolita se livre enfin. L'adolescente la plus célèbre de la littérature raconte son road trip dans l'Amérique des années 50, ses ruses pour échapper à son beau-père, ses envies de vengeance, ses amours cachées, ses rêves de jeune fille.

 

Hum
(Août 1947-Août 1948)

J’ai tellement transpiré que ça me dégouline encore dans le dos, la voiture était brûlante. On a roulé toute la journée vers l’ouest jusqu’à ce que le soleil devienne une grosse boule de feu à l’horizon.
Un orifice sanglant, a dit Hum, sanglant et dégoûtant. Puis il m’a fait tout un cours sur l’attraction-répulsion, les planètes et les atomes qui tournent les uns autour des autres en parlant aussi des gens qui s’attirent et se repoussent… Toi, tu es mon petit soleil doré, et blanc là où c’est caché, disait-il.

Ce que j’en pense : « Journal de L. » est un immense coup de cœur, une claque que je me suis prise en pleine figure alors que je ne m’y attendais pas.

 

Dans son livre, Christophe Tison raconte l’histoire fictive de la Lolita de Nabokov et se place du point de vue de cette dernière. Lolita, c’est cette jeune nymphette aux manières aguicheuses  qui fait fantasmer les vieux libidineux, et surtout son beau-père qui, après s’être débarrassé de la mère de Lolita, va l’emmener faire le tour des Etats-Unis et abuser d’elle chaque soir.

 

Certains passages sont très difficiles, voire très sombres, je vous préviens. Sous la plume de Christophe Tison, Lolita est un personnage fascinant et touchant. Elle est un objet de désir pour les hommes, une adversaire à jalouser pour les femmes. Elle est aussi une jeune fille dont on a volé l’enfance, et qui en gardera des séquelles d’un point de vue émotionnel.

Lolita voudrait qu’on l’aime, mais elle ne sait pas comment faire. Alors elle ne dit jamais non aux hommes, telle une jolie petite poupée docile. Parce qu’elle pense que ça leur fera plaisir et qu’elle recevra leur amour en retour. Mais l’amour, ça n’est pas ça Lolita…

 

Le pari était osé, mais Christophe Tison l’a relevé avec brio. Son écriture est intelligente, fine et franche. J’ai adoré.

 

On l’appelait Dolorès, Lo, Dolly ou Lolita. Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Elle était surtout une jeune fille qui cherchait à être aimée…

 

Ma note : 4,5/5

 

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

Amour et amitié de Jane Austen

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « De tous les talents ordinairement en possession de mon sexe j’étais la maîtresse. Au couvent, mes progrès avaient toujours été plus grands que ne le permettait l’instruction reçue, les connaissances dont je disposais étonnaient chez quelqu’un de mon âge, et je surpassai bientôt mes maîtres.

Toutes les vertus susceptibles d’orner un esprit se retrouvaient dans le mien. Il était le lieu de rencontre de toutes les qualités et de tous les sentiments élevés.

Mon seul défaut, s’il mérite ce nom, était de posséder une sensibilité trop vive, prompte à s’émouvoir de toutes les afflictions de mes amis, des personnes de ma connaissance, et plus encore des miennes.

LETTRE I. ISABEL A LAURA

Que de fois, en réponse à mes demandes répétées de bien vouloir donner à ma fille le récit complet des malheurs et des aventures qui ont marqué votre existence, ne m’avez-vous pas dit : « Non, mon amie, jamais je ne satisferai à votre requête avant d’être certaine de ne plus connaître quelque chose d’aussi effroyable. » Assurément, le moment en sera bientôt venu. Vous avez aujourd’hui cinquante-cinq ans. Si l’on peut dire d’une femme qu’elle a n’a plus rien à redouter de la persévérance opiniâtre de soupirants fâcheux et des cruelles persécutions de pères obstinés, ce doit être lorsqu’on atteint un âge comme le vôtre.

ISABEL

Ce que j’en pense : si vous êtes fan de Jane Austen, je vous conseille la lecture de « amour et amitié ».

 

Ne vous attendez pas à un roman comme « orgueil et préjugés » et « raison et sentiments » ; il s’agit d’une nouvelle écrite sous la forme épistolaire. L’intérêt de cette courte nouvelle réside dans le fait de découvrir les premiers écrits de Jane Austen.

En effet, cette dernière n’a que 14 ans quand elle l’écrit et l’on sent déjà les prémices d’un grand écrivain. C’est drôle, c’est grinçant, c’est moqueur et très divertissant ! Idéal pour une belle soirée d’hiver heart

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, vêtu de son caleçon fétiche, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Il ouvre. Scarlett Johansson. Il a vingt ans, il est garagiste. Elle a vingt-six ans, et quelque chose de cassé.

Arthur Dreyfuss aimait les gros seins.

Il s’était d’ailleurs demandé, si d’aventure il avait été une fille, et parce que sa mère les avait eus légers, sa grand-mère lourds, du moins dans le souvenir des étreintes asphyxiantes, s’il les aurait eus gros ou petits.

Ce que j’en pense : si vous étiez un garagiste de vingt ans vivant au fin fond de la Somme, que feriez-vous si Scarlett Johansson frappait un jour à votre porte ? C’est la drôle d’histoire qui est arrivée à Arthur Dreyfuss le soir du 15 septembre 2010.

 

Impossible de vous en dire plus sans gâcher la fin du livre ! Tout ce que je peux vous dire, c’est que plus on avance dans l’histoire, plus on a envie d’en connaître le fin mot, de cette histoire !

Ce n’est pas mon Delacourt préféré même si je lui reconnais tout de même des talents d’écriture indéniables. Grégoire Delacourt maitrise définitivement l’art et la manière de garder son lecteur en haleine et de terminer son livre avec une fin abracadabrantesque.

 

Bon, maintenant je m’en vais retirer mon vieux jogging et le remplacer par une nuisette sexy, histoire d’être prête si jamais Bradley Cooper viendrait à sonner à ma porte ce soir…

 

Ma note : 2,75/5

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

La vengeance du pardon d'Eric Emmanuel Schmitt

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt, avec un redoutable sens du suspens psycho- logique, explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences.

 

Comment retrouver notre part d’humanité quand la vie nous a entraîné dans l’envie, la perversion, l’indifférence et le crime ?

Si l’on imaginait le paradis terrestre sous la forme d’un village, ce serait Saint-Sorlin.

Le long des rues pavées qui dévalaient la pente douce jusqu’au fleuve, chaque façade constituait un jardin. Pendant que les glycines suspendaient leurs lampions mauves aux étages, les géraniums flambaient aux fenêtres, la vigne illuminait les rez-de-chaussée, les digitales fusaient derrière les bancs, tandis que des brins de muguet pointaient entre les pierres, compensant leur taille menue par un puissant parfum.

Ce que j’en pense : A quoi sert le pardon ? Il soulage la conscience de certains, permet à d’autres d’avancer ou encore permet de renouer un lien. Le pardon fait partie de notre humanité, jusqu’à ce que l’on soit face à « l’impardonnable ». Comment retrouver notre part d’humanité quand la vie nous a entraîné dans l’envie, la perversion, l’indifférence et le crime ?

 

Le pardon est quelque part une belle vengeance, qui place celui qui pardonne dans une position de supériorité par rapport à celui qui est pardonné. Associer « vengeance » et « pardon » est antinomique et pourtant les deux notions sont étroitement liées.

Doit-on tout pardonner à ceux qui nous ont offensés ? C’est l’exercice auquel vont s’essayer les personnages des quatre nouvelles de ce recueil ; ils vont rencontrer dans leur histoire de vie « l’impardonnable » et y répondre avec leur humanité.

 

Ce livre n’est pas mon préféré de l’auteur donc mon avis sera bref. « La vengeance du pardon » fut une lecture agréable. Comme à son habitude, Eric-Emmanuel Schmitt ramène une notion philosophique à la hauteur du grand public et nous fait nous interroger sur les méandres de notre humanité.

 

Toutefois, j’en attendais mieux. C’est l’inconvénient quand on a adoré les romans passés de certains auteurs ; on attend peut-être trop des nouveaux opus et on ressort parfois déçu. Tant pis. Nous prendrons un prochain rendez-vous, Monsieur Schmitt J

 

Ma note : 2,5/5

 

Publié dans Littérature

Partager cet article
Repost0

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>

Archives