Ca peut pas rater ! de Gilles Legardinier

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ :  - J’en ai ras le bol des mecs. J’en ai plus qu’assez de vos sales coups ! C’est votre tour de souffrir !

 

Et là, trempée, titubante, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d’un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu’au fond des enfers.

 

La gentille Marie est morte. C’est la méchante Marie qui est aux commandes. Désormais, je renvoie les ascenseurs. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m’étouffe, la haine me consume.

Il fait nuit, un peu froid. Je frissonne dans l’air humide. C’est sans doute la proximité du canal le long duquel je marche sans savoir où je vais. Pourtant, la météo hivernale n’est pas la seule à m’inciter à rentrer la tête dans les épaules et les mains dans les poches. En réalité, c’est surtout en moi que j’ai froid. J’ai beau fouiller au plus profond de mon être, je n’y détecte plus la moindre étincelle de chaleur. Je suis un surgelé errant. C’est le début d’une ère glaciaire et je connais au moins une espèce qui risque d’en faire les frais.

Ce que j’en pense : Voici le retour de l’auteur à la couverture féline dans ma bibliothèque. J’étais déjà fan de « Demain, j’arrête » ; vu le teaser de la quatrième de couv’ de « Ça peut pas rater ! », je m’en léchais les babines…

 

Pour être honnête, j’ai été un peu déçue par ce roman. J’ai franchement ri lorsque j’ai lu « Demain, j’arrête », mais j’ai souris de temps en temps lorsque j’ai lu « Ça peut pas rater ! ».

 

Marie vient de se faire larguer par son mec qui lui demande de quitter leur petit nid d’amour asap, limite en la mettant en demeure par courrier recommandé. Là, toutes ses illusions sur les hommes s’écroulent comme un château de cartes. Et alors qu’elle se croit au plus mal, elle se rend compte que son emploi au sein d’une fabrique de matelas (et celui de ses collègues) est menacé.

Au top de sa forme, elle décide d’en faire baver à son ex, de laisser au placard son côté gentil et de ne plus se laisser marcher sur les pieds. Heureusement, elle fera plusieurs rencontres qui vont lui redonner foi en l’existence et redonner confiance dans les hommes (elle recevra notamment des lettres d’amour anonymes).

 

Tout d’abord, j’ai trouvé les personnages un peu manichéens et l’histoire un peu trop évidente. L’ex est un chouïa trop goujat à mon goût, sa maitresse a un côté un peu trop bimbo et Marie a un côté un peu trop « bonne poire ». Quant à l’intrigue sur l’auteur des lettres anonymes, la lectrice que je suis a (trop) facilement deviné le fin mot de cette histoire, ce qui rend la fin du roman beaucoup plus fade car trop prévisible.

 

Certes, les romans de Gilles Legardinier sont des lectures légères qui font du bien à l’âme. Je ne peux donc pas m’attendre à du Descartes et ce n’est pas ce que je recherchais non plus. Mais il manquait un petit « je ne sais quoi » pour que je puisse adhérer totalement.

Je comprends que ce roman puisse susciter l’enthousiasme chez certains lecteurs, et l’auteur a l’air tout à fait sympathique et plein de bonnes intentions. Mais avec cet opus, il ne m’a pas convaincue et j’en suis navrée…

 

Ensuite, l’histoire souffre de quelques longueurs que j’ai d’ailleurs allègrement sautées. Marie, le personnage principal tourne souvent en rond lorsqu’elle se met à réfléchir sur son existence : « les mecs (et surtout Hugues) sont tous des salauds… mais qui peut bien être l’auteur des lettres que je reçois ?... mais si je reste enfermée, je ne risque d’attirer personne… ah finalement certains garçons sont des belles personnes (mais Hugues est un salaud !)… mais si reste enfermée et timide, je vais rester toute seule toute ma vie… Hugues est vraiment un enfoiré…. Kevin n’est pas l’auteur des lettres anonymes alors qui est-ce ?… ».

C’était assez pénible de l’entendre ressasser les mêmes problèmes à chaque fois et sur plusieurs pages... J’espère d’ailleurs pour mes proches que je ne suis pas aussi égocentrique lorsque je suis déprimée !

 

Enfin, ne soyons pas totalement négatifs. Parmi les longueurs se cachent tout de même de très beaux passages qui m’ont émue et qui, comme Marie, m’ont donné envie de croire à nouveau. Et pour cela, ce roman m’a fait du bien.

 

Finalement, est-ce que « Ça peut pas rater ! » ? … en fait… si… un peu….

 

Ma note : 2,75/5

 

Publié dans Littérature

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