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Les apparences de Gillian Flynn

Publié le par mademoisellechristelle

les apparencesL'histoire : Nick et Amy forment un couple moderne, très cool, dans le vent, top « in ». Lui : plutôt beau gosse charmeur option baratineur à tendance légèrement machiste. Elle : la blonde parfaitement proportionnée, très riche, intelligente, douce et patiente.

Tous deux perdent leur job en raison de la crise de 2008 et se voient contraints de quitter New-York (la ville trop cool) pour une petite bourgade du Missouri (la ville trop plouc) afin de se rapprocher de la mère de Nick, alors atteinte d'un cancer.

La vie s'écoule paisiblement dans le Missouri jusqu'au jour du cinquième anniversaire de mariage de Nick et Amy. En effet, lorsque Nick rentre à la maison, il retrouve son salon sans dessous-dessous mais surtout, il ne retrouve plus aucune trace de sa femme..

S'en suit alors une chasse à l'hommela femme effrénée, mais au cours de laquelle Nick aura bien des surprises..

Ce que j'en pense : les apparences sont-elles trompeuses ? Faut-il se méfier des apparences ? Comment sauver les apparences ? C'est autant de questions que peut se poser le lecteur avant d'ouvrir le bouquin de Gillian Flynn.

Ma première impression sur le livre que tout le monde décrit comme ZE POLAR de l'année dernière est une impression de.. lenteuuuuuuuurrrrrr.. Non mais allo quoi ?!?

L'histoire est vraiment longue à se mettre en place : on s'ennuierait presque autant que les personnages eux mêmes, coincés dans cette petite ville perdue du Missouri ! De plus, l'auteure s'enterre dans des détails et des descriptions qui n'ont franchement pas grand intérêt. Mais surtout, on ne comprend pas où l'auteure veut en venir.. Bien sur, on émet des hypothèses (la mienne s'est révélée être presque juste) mais bon.. on marche un peu dans le brouillard.

Et soudain, au bout de 300 pages (sur 700 pages, il faut en vouloir quand même),patatras !!! Un coup de théâtre surgit, et on ne peut plus quitter des yeux le livre !

suspens.jpegEt c'est là qu'on comprend que l'auteure s'est jouée de nous, que la lenteur du début n'était qu'une technique : Gillian Flynn (la malicieuse) souhaitait indubitablement susciter l'ennui chez son lecteur et faire baisser son attention.. pour mieux l'entourlouper !

Les apparences sont définitivement trompeuses : on se rend compte que les détails qui nous ont profondément ennuyés au début étaient en fait d'une importance capitale afin de nous mettre sur la piste du dénouement de l'histoire..

Les thèmes abordés par Les apparences tournent autour du couple et de la relation conjugale : les secrets dans un couple, la jalousie, la vengeance et quelques pincées de manipulation façon schizophrène.. Bref, un cocktail vraiment explosif pour un livre qui vous tient véritablement en haleine.

Méfiez-vous des apparences : Amy et Nick ont bien des choses à cacher l'un à l'autre. L'histoire va révéler les petits secrets et les gros mensonges de ce couple, qui tente de sauver les apparences à tout prix.

L'écriture de Gillian Flynn va superbement révéler ses personnages proches de la folie, machiavéliques à souhait et dont les agissements font parfois froid dans le dos (ambiance malsaine garantie). J'ai A-DO-RE !

Malheureusement, tout développement supplémentaire s'avèrerait impossible pour cause de tentative de révélation du dénouement (in)volontaire, ce qui est constitutif d'un délit dans le code pénal des bloggeurs..

Aussi, le mot de la fin sera tout simplement : amis lecteur(trices), allez au-delà des apparences et LISEZ-LE !!!

 

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Et pour finir, une petite citation : « Cette putain d'énergie avait quitté peu à peu mon corps à mesure que mon cerveau moulinait frénétiquement pour essayer de trouver un moyen de la rendre heureuse, et que chaque action, chaque tentative était accueillie par un regard atterré ou un petit soupir triste. Un soupir qui disait : Tu ne comprends rien ».

 

Et quoi de mieux qu'une présentation d'un livre par son auteur lui meme..

 


 

 

 

 

Publié dans Littérature

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Orgueil et préjugés de Jane Austen

Publié le par mademoisellechristelle

Orgueil et préjugésL'histoire: Dans l'Angleterre du début du 19ème siècle, le lecteur (ou plutôt, soyons honnête, la lectrice) fait connaissance avec la famille Bennet.

La mère est ce que l'on appellerait communément aujourd'hui une pintade. Elle n'est pas très intelligente, ni très cultivée, elle adore les commérages qu'elle s'empresse de rapporter aux voisins, elle se soucie constamment de ce que les autres vont penser, a une légère tendance matérialiste et intéressée, et n'a qu'un seul objectif dans la vie : marier ses filles.

Le père est beaucoup plus lucide que sa pintade de femme et un brin cynique sur les bords. Il aime s'isoler et ne demande rien à personne, à part vivre sa vie tranquillement et lire ses bouquins dans sa bibliothèque.

Le couple a cinq filles. L'ainée, Jane, est un résumé de la femme parfaite : elle est aussi belle que douce (je l'imagine d'ailleurs avec de longs cheveux blonds et soyeux, ne me demandez pas pourquoi), respectueuse des bonnes manières et qui ne dit jamais un mot de travers. C'est le genre de fille à n'avoir ni mèche ni bourrelet qui dépasse.. Bref, celle que je ne serai jamais..

bennett-family.jpgLa seconde, Elisabeth, est l'héroïne du roman. C'est un peu une princesse rebelle. Elle dit tout haut ce qu'elle pense tout bas, se fiche des convenances, et fait même fait 2 kilomètres à pied (what ?) toute seule, sans calèche, et sous la pluie (double what ?). Mais c'est aussi une jeune femme très intelligente, vive d'esprit, avec le sens de la répartie (les punchliners d'aujourd'hui n'ont rien à lui envier) et une amie sincère à qui l'on peut se confier. Bref, la parfaite héroïne..

Lydia, la troisième, est une espèce de délurée complètement écervelée qui a le feu aux fesses à chaque fois qu'elle voit passer un officier. Quant aux autres sœurs, elles sont tellement insignifiantes qu'on en parle quasiment jamais.

Or, la venue d'un nouveau voisin riche et célibataire, accompagné de son ami (encore plus riche et célibataire aussi, ça tombe bien) va venir bouleverser la vie de tout ce petit monde..


Ce que j'en pense : Je sais que je vais faire figure d'extra-terrestre ici, mais je n'avais jusqu'alors ni lu un roman de Jane Austen, ni vu l'une des adaptations ciné ou TV.. De plus, cela faisait un moment que je n'avais pas lu de classique et ce petit pavé qui m'attendait bien sagement au dessus de ma PAL était l'occasion de m'y remettre !

J'ai un avis plutôt partagé sur Orgueil et préjugés.

Tout d'abord, je trouve que le titre qu'a donné Jane Austen à son roman résume parfaitement ce que l'on va trouver à l'intérieur.

collin firthSelon la définition du dictionnaire, l'orgueil est un sentiment exagéré de sa propre valeur, une estime excessive de soi-même, qui porte à se mettre au-dessus des autres. Quant au préjugé, il s'agit d'une opinion adoptée sans examen, souvent imposée par le milieu, l'éducation.

Lorsque l'on commence le livre, on a l'impression que l'orgueil et les préjugés se concentrent sur la seule personne de Mr Darcy, dans la mesure où il toise tout le monde à son arrivée, n'adresse la parole à personne lors d'un bal donné par son ami, et au cours duquel il n'invitera aucune jeune femme à danser (Oh ! Le goujat !) et où il dira haut et fort qu'Elisabeth est moche (Oh ! Le double goujat !).

Mais l'apparence hautaine de Mr Darcy cache en réalité une grande timidité. La véritable orgueilleuse qui a des préjugés... c'est Elisabeth ! Et à cause de ses défauts, elle manquera de discernement lorsqu'elle préfèrera Mr Wickham à Mr Darcy. La suite du roman lui permettra de découvrir qui sont réellement ces deux hommes..

Ainsi, si les apparences peuvent être trompeuses, il est essentiel de mettre de coté son orgueil et ses préjugés. Seuls les véritables sentiments comptent. C'est un peu « la morale de l'histoire ».

Le thème du roman est le mariage ou plutôt, la quête du mari idéal..

bennet.jpgEn cela, je dois dire que le roman est résolument moderne et que les critères d'aujourd'hui pour trouver un mari n'ont pas beaucoup changé. On le préfère riche (c'est souvent le premier critère), jouissant d'une bonne réputation, aimant s'amuser et danser en boite dans les bals et plaisant à papa-maman.

Toutefois, je dois avouer que je trouve ce thème quelque peu réducteur, notamment d'un point vue féminin. On a l'impression que le seul but dans la vie de ces femmes est de trouver un mari pouvant leur offrir une situation confortable. Une fois leur objectif atteint, il ne leur reste plus qu'à jouer les maîtresses de maison modèles et chercher à marier à leur tour les enfants.

En toute honnêteté, mon seul but dans la vie n'est pas de marier, de tenir mon foyer et de faire des enfants. Le sens de ma vie passe aussi par mon épanouissement personnel, mais peut être suis-je trop féministe pour l'Angleterre du 19ème siècle et que je me ferais fouetter en place publique pour tenir de tels propos.

Seule la personnalité d'Elisabeth ressort un peu de ce rôle pré-établi que l'on donnait aux femmes. Elle essaye de s'affranchir des conventions et cherche d'abord à être heureuse pour elle, et non plaire à tout prix à un mari.

orgueil_prejuges_vf_WT_Poster.jpgDans son roman, Jane Austen présente aux lecteurstrices toute une galerie de personnages, parfois un peu loufoques (spéciale kass-dédi au cousin Collins). Tout cela pour attirer notre attention sur les relations en société. Là encore, Jane Austen est intemporelle.

En effet, l'hypocrisie et la jalousie qui régnaient entre les femmes de l'époque est toujours d'actualité. Aussi, quand on lit que la sœur de Mr Bingley a tout fait pour éloigner Jane de celui-ci, et Elisabeth de Mr Darcy (dans le seul but de se le garder), c'est un comportement que l'on peut tout à fait retrouver aujourd’hui.

En somme, même si l'oeuvre de Jane Austen date de quelques siècles, elle reste à mon sens résolument moderne (à moins que ce ne soit l'homme qui ne change pas). Le style d'écriture, toutefois est d'époque, et malgré quelques petites difficultés au début, je me suis plutôt habituée à l'écriture classique que j'avais délaissée ces derniers temps.

Orgueil et préjugés m'a fait passer un moment de lecture tout à fait plaisant et charmant (pour parler comme l'auteur) mais ne m'a pas transcendé pour autant (et là, je sens que je vais me faire des ennemies vu que tous les articles que j'ai lu et qui l'élisent « coup de cœur de l'année » ou autre « livre préféré »).

Je lui préfère notamment Jane Eyre où j'ai trouvé la relation entre les deux personnages beaucoup plus sincère alors que j'ai eu l'impression que la relation entre Elisabeth et Mr Darcy était un peu plus intéressée..

Quoi qu'il en soit, je pense que ce ne sera pas mon dernier Jane Austen : ne restons pas sur un préjugé..

 

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Et pour finir, une petite citation : « L'orgueil, observa Mary qui se piquait de psychologie, est, je crois, un sentiment très répandu. La nature nous y porte et bien peu parmi nous échappent à cette complaisance que l'on nourrit pour soi-même à cause de telles ou telles qualités souvent imaginaires. La vanité et l'orgueil sont choses différentes, bien qu'on emploie souvent ces deux mots l'un pour l'autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L'orgueil se rapporte plus à l'opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous ».


 

La version bollywood d'orgueil et préjugés (que j'adore et que personne ne cite) :

 

 


 


 

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