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Le scandale Modigliani de Ken Follett

Publié le par mademoisellechristelle

le scandale modiglianiL’histoire : un tableau signé Modigliani encore inconnu du grand public et des marchands d’art.. ça attire les convoitises, non ? Eh bien voilà précisément l’objet de la course dans laquelle se sont embarqués une étudiante en histoire de l’art qui rédige sa thèse, un marchand d’art prêt à tout pour décrocher l’exclusivité et un galeriste en manque de notoriété. Sans oublier les personnages secondaires qui viennent compliquer cette course effrénée où tous les coups sont permis.

A la recherche du Modigliani perdu..

Ce que j’en pense : Avis aux âmes sensibles, je risque d’être un petit peu sévère..

La première chose que je me suis dite en refermant ce bouquin fut : « ouais.. bof.. ». Nonobstant cette pensée profonde, je peux vous dire que j’ai été quelque peu déçue par la plume de Ken Follett dont j’avais néanmoins entendu parler à moult et moult reprises.

L’histoire m’avait pourtant paru alléchante : une course-poursuite à la recherche d’un tableau perdu qui passe par l’Angleterre, la France et l’Italie et où tous les coups sont permis ! Sympa, non ?

Malheureusement, pour un roman qui se veut du style policier, j’ai trouvé ça franchement moyen.

Les personnages sont beaucoup trop nombreux à mon goût, et certains ne présentent aucun intérêt pour le déroulement de l’histoire, alors que d’autres devraient faire l’objet de plus amples développements. Certains passages trainent en longueur : par conséquent, on ne comprend pas toujours où l’auteur veut nous emmener. Enfin, l’intrigue se dénoue beaucoup trop facilement à la fin du livre (« quoi tout ça pour ça ?!? »).

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Le thème abordé par Ken Follett dans son roman porte sur le milieu et le marché de l’art et cet aspect reste tout de même assez intéressant. Mais on ne peut vraiment pas dire que j’ai été séduite par le reste.

Il s’agit ici du premier roman de Ken Follett mais également de ma première lecture de Ken Follett. C’est vraiment dommage de rester sur une première mauvaise impression, pour une première lecture. Néanmoins, l’auteur décrit lui-même ce roman comme un « loupé » (« c’est pas moi qui l’ai dit ! »).

Aussi, je ne pense pas que Monsieur Follett et moi-même allons en rester là et je vais sans doute persister et lire la fameuse saga qui a fait de lui l’auteur célèbre qu’il est devenu. Et à en croire mes camarades bloggeurs, avec cette fresque, il se serait bien rattrapé..

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 Et pour finir, une petite citation : « Ils ont démontré que le prix colossaux des œuvres d'art reflétaient le snobisme des acheteurs plutôt que la valeur artistique de l'œuvre, ce que nous savions tous déjà, et qu'un authentique Pissaro ne valait pas mieux qu'une bonne copie. Mais c'est le public qui fait monter les prix, pas les marchands ! »

Publié dans Littérature

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L'élégance du hérisson de Muriel Barbery

Publié le par mademoisellechristelle

l'élégance du hérisson
L’histoire : Deux vies qui se côtoient chaque jour sans jamais se croiser.. Cela aurait pu être une histoire d’amour mais là, c’est une histoire d’être(s) humain(s).
 
Renée a 54 ans et est la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois et cossu du 6èmearrondissement de Paris. Les habitants de cet immeuble ont l’image que chacun d’entre nous s’en fait : des riches qui pratiquent encore l’élitisme et persuadés que chaque catégorie de population devrait rester à sa place. Sauf que la place de Renée se trouve parmi les érudits, les penseurs et les philosophes. Mais ça, elle ne le dit pas. Elle se cache sous une image que tout le monde se fait d’une concierge d’immeuble : une personne qui ne prend pas soin de son apparence, sans éducation, peu aimable et inculte.
Jusqu’à ce qu’elle fasse deux rencontres qui vont changer sa vie..
Paloma a 11 ans et habite au 7 rue de Grenelle. Paloma fait partie d’une famille de riches, clichés à souhait : sa mère est droguée aux antidépresseurs, sa sœur est une petite snobinarde égoïste et égocentrique, le tout sous les yeux impuissants du père résigné à être un lâche. Pourtant, Paloma refuse d’appartenir à ce monde et de ressembler au modèle familial avec lequel elle se sent en décalage. Et pour cause, Paloma est intelligente, voire même extrêmement intelligente. Aussi, pour marquer son refus de terminer dans un « bocal à poisson », Paloma a décidé de mettre fin à ses jours.
Jusqu’à ce qu’elle rencontre Renée..
Ce que j’en pense : Mesdames et Messieurs, connaissez-vous les hérissons ? Mais si, vous savez, ce sont ces créatures solitaires et piquantes à l’extérieur (qui s’y frotte s’y pique), mais terriblement raffinées et intelligentes à l’intérieur.
Eh bien, en voici deux spécimens tout droit sortis de l’imaginaire de Muriel Barbery.. ou presque..
« L’élégance du hérisson » n’est pas un roman qui raconte une histoire ; ce livre décrit plutôt des morceaux de vie choisis et accompagnés des pensées des deux personnages principaux.
Ainsi, Renée et Paloma prennent la parole chacune à leur tour et nous font part de leurs réflexions sur le monde qui les entoure sous la forme d’un journal intime. J’ai d’ailleurs trouvé original le fait d’adopter deux polices d’écritures différentes pour chacun des personnages.
Renée et Paloma sont deux personnages que tout semble séparer et qui pourtant sont très proches.
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En effet, toutes deux se sentent en décalage avec la société dans laquelle elles évoluent et toutes deux cherchent à échapper à leurs semblables. Renée possède une grande culture et se cache derrière le cliché de la concierge peu aimable et limitée. Paloma pense et réfléchit sur le monde qui l’entoure contrairement aux autres filles de son âge et de sa condition qui ne pensent qu’à faire la fête et draguer (ou qui ne pensent pas tout court) et envisage de mettre fin à ses jours.
A travers ces deux personnages, l’auteure nous montre le regard différent que peuvent porter des êtres qui se sentent en décalage avec leurs pairs. D'ailleurs, ce ne sont pas n'importe quels êtres : ces êtres-là sont des hérissons, et les hérissons, ils sont particulièrement intelligents. 
Pour Muriel Barbery, l’intelligence et la culture ne sont pas l’apanage d’une certaine caste qui se croit au-dessus de la masse et qui pense détenir la Connaissance. En réalité, ces gens qui se croient mieux que tout le monde n’ont rien compris du tout.
Le livre et ses personnages me rappellent un peu « Ensemble c’est tout » d’Anna Gavalda où le personnage de Camille était femme de ménage mais en réalité ultra diplômée et portait un regard différent sur le monde qui l’entourait (en l’occurrence, Renée la concierge est une fan inconditionnelle de Tolstoï : normal, non ?)
Mais alors, comment vit-on ce décalage avec ses pairs ? Pour remédier à cette différence, Renée et Paloma cherchent un sens à donner à leur existence. L’une pour exister, l’autre pour continuer à vivre.. Et c’est cette quête qu’elles vont mener tout au long du livre.

Pour ma part, j'ai trouvé que« L’élégance du hérisson » fait la part belle aux clichés, notamment quant aux habitants de l’immeuble : des riches qui sont fustigés parce qu’ils sont riches et stupides, beaucoup trop enfermés dans leur petit monde pour voir ce qui se passe à l’extérieur. Même si la description et le caractère des personnages m’ont souvent bien fait rire, l’auteure rentre un peu trop facilement dans la caricature à mon humble avis.

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Le style utilisé par l’auteur est très soutenu (voire même très très soutenu). Avouons-le : j’ai même été obligée de chercher certains mots dans le dictionnaire.. c’est bien la première fois que cela m’arrive en lisant un auteur contemporain !
J’ai pu lire aux termes de certaines critiques que le style adopté par l’auteur était perçu comme un moyen d'étaler sa culture et de se montrer pédant. Admettons.. Mais c’est une écriture qui colle tellement bien aux personnages que finalement, on se demande si on aurait autant apprécié ce livre  s’il en avait été autrement. Du coup, on n’est pas dérangé par le style.
Pour ma part, j’ai trouvé que « l’élégance du hérisson » s’est révélé être une lecture vraiment très agréable. Je pense que ce livre est à mettre dans la catégorie des livres qui vous font réfléchir et auquel on repense de temps en temps a posteriori.
Finalement, je me pose quand même une question (oui, moi aussi, il m’arrive de réfléchir) : l’auteure a-t-elle écrit ce livre par pur hasard ou est-elle elle-même un hérisson ? 
Parce que si les hérissons sont ce qu’on pourrait appeler des génies, se cachent-ils comme nos deux héroïnes ou auront-ils tendance à démontrer ouvertement au petit peuple que nous sommes qu’ils sont des génies ? Le vrai génie est-il humble, ce qui permettrait de le distinguer de l’imposteur ?
Dans ce cas, cela signifierait que le monde serait peuplé de hérissons qui se cacheraient eux aussi.. Ainsi, nous ne sommes donc pas seuls..
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Et pour finir, une petite citation : « au fond, nous sommes programmés pour croire à ce qui n’existe pas, parce que nous sommes des êtres vivants qui ne veulent pas souffrir. Alors nous dépensons toutes nos forces à nous convaincre qu’il y a des choses qui en valent la peine et que c’est pour ça que la vie a un sens ».

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La part de l'autre de Eric-Emmanuel Schmitt

Publié le par mademoisellechristelle

la-part-de-l-autre-copie-1.jpgL’histoire : Vienne, 8 octobre 1908 : une voix résonne à l’Ecole des Beaux-Arts et va, sans le savoir, modifier à jamais le cours de l’histoire. « Hitler Adolf : recalé ! » Bon, je sais, cela n’a l’air de rien comme cela mais si...
Et si Hitler avait été accepté ? En plus de changer le cours de son existence, cela aurait-t-il changé le cours de la nôtre ?
Eric-Emmanuel Schmitt va envisager les deux hypothèses et leur influence sur l’histoire : celle d’un Adolf H. accepté aux Beaux-Arts et celle d’un Hitler recalé.
Adolf H. est un garçon plutôt sensible et dénué de toute agressivité. Il déteste la guerre et préfère plutôt l’ambiance de franche et bonne camaraderie avec ses amis autour d’une bière. Grâce aux séances de psychanalyse du Docteur Freud (j’ai d’ailleurs adoré ce clin d’œil de l’auteur), Adolf H. va résoudre ses problèmes avec les femmes, qu’il collectionnera par la suite en grand charmeur qu’il est (eh oui, Dolfi est un séducteur !). 
C’est d’ailleurs auprès de ces dernières qu’Adolf H. va rechercher la douceur et la chaleur dont il a tant manqué étant petit (les deux parents d’Adolf sont décédés lorsque celui-ci était encore très jeune). C’est également auprès des femmes qu’Adolf va trouver sa plus grande source d’inspiration artistique.
Puis Adolf H. va connaitre l’Amour, le grand. Celui qui chamboule notre vie et la transforme à tout jamais..
Hitler, au contraire, est quelqu’un de très fier et imbu de sa personne. On sent dès le début qu’il se plait à marquer une certaine distance entre lui et les autres. Il n’ose pas avouer à sa famille et à son entourage qu’il a été recalé et reste néanmoins convaincu qu’il est un artiste.
Après avoir vécu une vie de bohème, Hitler va connaitre la guerre. Grâce à un habile stratagème, ilHitler-Eva.jpg réussit à éviter l’armée autrichienne et fait son service militaire dans l’armée allemande, la mère patrie. Une fois enrôlé, Hitler va se révéler être un fin stratège et un excellent élément pour l’armée allemande : il est perfectionniste, entièrement dévoué à la cause allemande et intransigeant envers lui-même et ses camarades, qu’il n’hésitera pas à dénoncer en cas de faute (étonnant, non ?). C’est également au cours de la première guerre mondiale qu’Hitler se découvre une passion pour l’ordre et la morale.
Hitler ne va jamais digérer la défaite de l’Allemagne dont il impute la responsabilité aux juifs. Il sera alors repéré par les membres du parti nazi qui vont en faire leur leader. Grace à sa fougue et ses qualités d’orateur, Hitler va gagner les élections et devenir chancelier de l’Allemagne.
La suite, on la connait bien. Mais ce qu’on connait moins, c’est la folie qui s’est emparée du personnage d’Hitler jusqu’à son suicide avec sa femme (depuis deux jours) Eva Braun.
hitler-portrait.jpgCe que j’en pense : On a tous dû se poser cette question au moins un million de fois au cours de notre existence : et si ? Et si j’étais arrivée 5 minutes plus tôt ? Et si j’avais refusé ce travail ? Et si j’avais épousé mon premier amour ? etc..
En l’occurrence, il s’agirait de se demander : et si Hitler avait été accepté à l’Ecole des Beaux-Arts, la face du monde serait-elle changée ?
Vaste question à laquelle Eric-Emmanuel Schmitt tente de répondre. A cet effet, il nous raconte l’histoire d’une vie mais de deux destins.. et deux destins qui diffèrent totalement l’un de l’autre.
Il est évident que l’auteur a voulu attirer notre attention sur la part d’ombre qui sommeille en chacun d’entre nous, autrement dit le côté obscur de la force. Eric-Emmanuel Schmitt nous montre que l’homme ne nait pas mauvais, il le devient par ses expériences, ses choix, ses rencontres..
Aussi, je pense que « la part de l’autre » appelle à réfléchir sur la fameuse question du gène du mal. En effet, si Adolf H. s’avère être un personnage sensible, qui aime les femmes et la vie en général, ouvert sur les autres et le monde et qui déteste la guerre car elle lui a volé son meilleur ami, Hitler, au contraire, se renferme de plus en plus sur lui-même, sombre du côté obscur, descend vers l’enfer, développe un sentiment de haine élevé à son paroxysme et apparait au lecteur tel un monstre. Et pourtant, ses deux personnages ne sont en réalité qu’un..
Plutôt troublant non ? Je trouve que la question mérite en tous cas d’être développée.
Pour ma petite expérience personnelle (et étant une ancienne avocate), cette histoire me rappelle la défense d’un accusé dans un procès pénal. En effet, lorsqu’on défend un serial killer ou un serial violeur-pédophile devant une Cour, on axe sa défense non pas sur l’acte en lui-même, qui est injustifiable (comment en effet justifier les actes commis par un Guy George ou un Emile Louis ?), mais on essaie d’amener la Cour à comprendre pourquoi cet individu a commis cet acte. Quels sont les évènements dans sa vie qui l’auront conduit jusque devant une Cour car il aura commis des actes horribles ?
C’est bien là la démarche accomplie par Eric-Emmanuel Schmitt : ne pas justifier les actes, mais l'homme en lui même, essayer de comprendre l’originehitler jeune armée de la monstruosité de ce personnage qu’est Adolf Hitler, celui dont on ne doit pas prononcer le nom.  Pourquoi Adolf Hitler est devenu cet homme pétri de haine et hanté par la folie et la paranoïa à la fin de sa vie ? Aurait-il pu être un autre s’il avait fait des choix différents dans sa vie ?
Toutes ces questions en amènent à mon sens une autre subsidiaire : si l’on a connaissance des erreurs du passé, aurons-nous le courage de ne pas les répéter à l’avenir ?
Je dois dire que j’apprécie toujours autant la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt : subtile, intelligente et qui fait toujours des petits clins d’œil que j’apprécie beaucoup. Malgré tout cela, je n’ai pas vraiment été « bouleversée » par la lecture de ce livre.
Le thème ou le personnage choisis ne m’ont pas dérangé outre mesure, contrairement à d’autres lecteurs. Je ne saurai pas vraiment dire pouquoi mais j’ai un peu moins accroché sur ce livre que sur d'autres du même auteur. Toutefois, « la part de l’autre » reste une bonne lecture que je conseillerais à tous ceux qui cherchent à comprendre et analyser la part de l’autre qui sommeille en soi.
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Et pour finir, deux petites citations : « Mais désormais, je suis là. J’ai foi en moi. Je montrerai le chemin. Je braquerai ma torche sur les tranchées qui grouillent de rats, je montrerai le réseau souterrain qui nous engloutira si nous ne réagissons pas. Après tout, cette défaite sera une bonne chose pour l’Allemagne. Une vraie crise qui mettra au jour le virus jusque-là invisible. Pardon, Nietzsche ! Pardon, Wagner ! Pardon, Schopenhauer ! Vous m’aviez déjà dit cent fois ce que je reçois ce soir comme une révélation. Une illumination. Les médecins ont beau nous prévenir, on se méfie plus de la peste que de la tuberculose. Car la peste est spectaculaire, ravageuse, rapide, alors que la tuberculose est silencieuse et chronique. Du coup, l’homme domine la peste alors que la tuberculose le domine. Il nous fallait cette catastrophe. Maintenant, les microbes sont démasqués. Il faut organiser la guérison. Je serai le médecin de l’Allemagne. J’éradiquerai la race juive. Je les dénoncerai, les empêcherai de se reproduire et les évacuerai ailleurs. Qu’ils aillent salir ce qui n’est pas allemand. Je ne faillirai pas. J’ai confiance en ma mission ».
« A quarante ans, vous décidez de faire des enfants et vous décidez de ne plus peindre. En fait, ce que vous désirez, c’est décider. Maîtriser votre vie. La dominer. Fut-ce en étouffant ce qui s’agite en vous et ce qui vous échappe. Peut-être ce qu’il y a de plus précieux. Voilà, vous avez supprimé la part de l’autre en vous comme à l’extérieur de vous. Et tout ça pour contrôler. Mais contrôler quoi ? ».
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