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Cinquante nuances de Grey de E.L. James

Publié le par mademoisellechristelle

50-nuances-de-greyL’histoire : Anastasia Steele, étudiante en littérature et complètement nunuche.. euh pardon, un peu maladroite, se retrouve par hasard dans le bureau du beau et psychopathe ténébreux Christian Grey afin de l’interviewer pour le journal de l’université.

Anastasia est une jeune fille très timide qui connait peu (ou pas) les hommes. Lorsqu’elle se retrouve face à lui, Anastasia se sent profondément troublée par Christian et inévitablement attirée par ce dernier. Christian, de son côté, ne semble pas non plus insensible à Anastasia.

Quelques jours plus tard, Christian la croise par le plus grand des hasards dans le magasin où elle travaille et lui propose d’aller boire un café avec lui. Anastasia (Ana pour les intimes) se sent de plus en plus attirée par cet homme qui lui recommande pourtant de ne pas s’approcher de lui car il risque « de lui faire mal ».

Christian et Ana vont alors entamer une liaison tous les deux, mais une liaison tout à fait singulière, puisque régie par un contrat.

Aux termes de ce contrat, Ana s’engage à devenir la petite chose de Christian, qu’il pourra (hyper)contrôler et avec laquelle il pourra s’adonner à des pratiques sadomasochistes, puisque c’est sa seule façon de connaitre le plaisir.

Christian et Ana se fréquentent comme un couple, se présentent leurs familles respectives mais couchent ensemble comme deux amants. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour Ana qui en veut « plus » et voudrait une vraie relation avec son cher et tendre avec un amour partagé et tout le tralala.

Christian va-t-il laisser tomber sa panoplie de sadomaso pour pouvoir en donner « plus » à Ana ?

Ce que j’en pense : Hou la la.. il y a tellement de choses qui me viennent à l’esprit : par où commencer ce billet ?

Tout d’abord, les critiques ont surtout pointé du doigt les nombreuses répétitions de l’auteur. Pour vous en donner une idée plus précise, je me suis lancée dans une sorte d’inventaire à la Bridget Jones, vu que le personnage d’Ana s’en inspire largement (mais s’en éloigne fortement) :

-          nombre de fois où Ana rougit : 898

-          nombre de fois où Ana se pince les lèvres : 732

-         nombre de fois où Christian lui demande d’arrêter de se pincer les lèvres parce que ça l’excite : 732

-          nombre de fois où Ana s’extasie sur la beauté de Christian : 432

-          nombre de fois où Ana a l’appétit coupé : 341

-          nombre de fois où Christian lui ordonne de manger alors qu’elle a l’appétit coupé : 338

-         nombre de jurons prononcés par Ana (étudiante en littérature, je le rappelle) : 987

-        nombre de changements d’avis d’Ana (oui, j’accepte.. non, ça va me faire souffrir.. ah, mais je risque de le perdre.. oh, c’est bon.. non, c’est mal) : 42

-          nombre de scènes sadomaso : 3

-          nombre de scènes d’amour de sexe : 15

-          nombre de « oh oui, jouis pour moi bébé » (avec une variante : « oh oui, crie mon nom bébé ») : 8

-          nombre de fois où le lecteur a baillé : 24

-          nombre de fois où le lecteur a ri : 48

-          oups, je m’égare là..

Par conséquent, on peut considérer que ce livre contient quelques menues redondances.

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Concernant l’histoire en elle-même, vous l’aurez compris, elle ne casse pas deux pattes à une sadomaso. On pourrait presque parler d’un mélange entre « 9 semaines ½ » et un harlequin bas de gamme qui aurait viré.. au gris !

D’ailleurs, pour un roman soi-disant SM, je n’ai pas trouvé beaucoup de scènes de ce type. En réalité, ce qui prend toute la place, ce sont les pensées des personnages..

Donc, attaquons-nous aux personnages.

Commençons par notre vierge préférée, Ana. Sachez qu’Ana est un personnage tout à fait exceptionnel, que l’on ne rencontre que peu de fois dans sa vie de lecteur.

Tout d’abord, Ana a 21 ans, vit aux Etats-Unis de nos jours, et est toujours vierge, même de simples baisers (mais oui, bien sûr on y croit). D’ailleurs, Ana est tellement vierge qu’elle réussit (âmes sensibles s’abstenir) à pratiquer la technique des avaleurs de sabre lors de sa première fellation sans jamais avoir envie de vomir: alors, vous y croyez toujours ?

Il faut savoir aussi qu’Ana est schizophrène. Elle entend des voix émanant de sa conscience et de sa déesse intérieure avec qui elle dialoguera pendant tout le roman. Si sa conscience est une vraie rabat-joie et la ramène au sens des réalités, sa déesse intérieure, quant à elle, danse la samba, fait des saltos arrière ou du saut à la perche ou alors boude dans son coin quand elle n’est pas contente (oui… je sais). Ana n’est donc pas une, mais trois personnages en même temps (vous me suivez là ?).

Ana se décrit comme une fille très moche et insipide (autant que les « fausses moches » des films d’ado américains). Il faudra donc m’expliquer pourquoi tous ses amis garçons sont tous tombés amoureux d’elle et lui font un rentre dedans du feu de dieu. Sans compter le beau Grey qu’elle a également attiré dans ses filets. Bon, c’est décidé, demain, je me fais moche et insipide !

Passons maintenant à Monsieur Gris, euhhh.. Grey, pardon. Christian est beau, intelligent, sait jouer du piano à la perfection et il est immensément riche. Ben oui, Christian a réussi dans les affaires : à son âge (27 ans), il dirige une multinationale de 40.000 salariés (normal, non ?). Il passe la plupart de son temps avec Ana et semble travailler en ayant passé un unique coup de téléphone dans la journée. Et là, tenez-vous bien mais Christian, avec sa super boite, lutte contre la faim dans le monde : n’est-il pas parfait ? Quoi, comment ça, vous avez dit cliché ?

Sinon Monsieur Gris habite dans un appartement gris, porte des costumes gris, fais joujou avec des cravates grises et a les yeux.. gris bien sûr !

imagesCA9G975Z.jpgAh oui, j’oubliais un détail. Christian est sadomaso et ne peut ressentir le plaisir qu’à travers la douleur. Il a été initié à cette pratique par une amie de sa mère alors qu’il n’avait que 15 ans (non, non, ne riez pas !). Il possède dans son appartement une « chambre rouge de la douleur » dans laquelle il ne faut pas le regarder dans les yeux et où il faut l’appeler « Monsieur » : « oui qui ? oui, Monsieur ».

Enfin, Christian possède un lourd secret qu’il ne peut pas dévoiler à Ana tellement ses démons intérieurs le perturbent. Mais il va quand même lui avouer que sa mère biologique était une prostituée accro au crack et qu’il a été adopté à l’âge de 4 ans. Pas étonnant qu’il soit tourmenté ce garçon !

Que penser de « cinquante nuance de Grey » de manière générale ? Pour moi, ce livre est un croisement entre un conte de fées de l’an 2000 et un porno pour mémères. Je m’explique.

Christian représente incontestablement LE prince charmant de l’an 2000 : beau, intelligent, mystérieux, caractériel et.. riche surtout ! Ce livre est un temple du consumérisme et de l’idée qu’être riche c’est avoir la belle vie. Quand ton mec t’offre des fleurs, Christian offre à Ana une voiture, et quand ton mec t’emmène au cinéma, Christian, lui, amène Ana faire du planeur. Normal, non ? Ana culpabilise d’ailleurs à plusieurs reprises de tous ces petits cadeaux : « suis-je une pute ? », « oh non, il a travaillé dur pour pouvoir m’offrir ces cadeaux, bon d’accord, je les accepte ». Bon Ana, décide-toi à les accepter, sinon, je vais prendre tous ces cadeaux à ta place !

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Les films pornographiques constituent un fantasme masculin indéniable. La plupart d’entre eux rêvent de voir leur femmes ressembler aux actrices (ouais, bah, qu’ils continuent à rêver, hein !). Et bien, ce livre constitue, à mon avis, un fantasme féminin indéniable. En effet, toutes les mémères qui n’ont pas souvent de rapports sexuels (tout comme les hommes qui matent des pornos), meurent d’envie de se retrouver à la place d’Ana, d’avoir une vie facile parce qu’elles auront pleins de cadeaux, de ne plus avoir à réfléchir puisque Christian le fera à leur place, d’avoir des orgasmes à répétition et surtout avoir été choisie, elles si moches et insipides (la boucle est bouclée) par le célibataire le plus en vue de tout le pays. Les mots que Christian dit à Ana (même les plus osés), ce sont les mots qu’elles fantasment d’entendre ; les gestes de Christian envers Ana (même les plus osés), ce sont les gestes qu’elles fantasment de connaitre.

Enfin, j’ai quand même vu une petite dimension philosophique dans ce livre (eh oui, une toute petite). L’histoire illustre tout à fait la théorie de Hegel sur le maitre et l’esclave. Au fur et à mesure de leur relation, c’est le maitre qui devient esclave de son esclave tant la dépendance s’est installée entre eux. Exactement comme nos deux amants terribles.

Malgré tout cela, je dois quand même avouer que ce livre est addictif et que je l’ai dévoré telle la mémère qui s’ignore que je suis. Cela m’a d’ailleurs fait penser à mon addiction pour « les feux de l’amour ». Je sais que l’histoire est peu crédible voire ridicule, je sais que c’est « gnan-gnan », et pourtant, je meurs d’envie de savoir ce qui se passera au prochain épisode.

Alors, si vous me demandez si je lirai le deuxième tome ? Je vous répondrai oui (oui qui ? oui, Monsieur !). Je dois être finalement moi aussi un peu sadomaso.

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Et pour finir, une petite citation : pour lire les meilleures ou les pires citations du livre, c’est par ici.

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Diam's autobiographie de Mélanie Georgiades

Publié le par mademoisellechristelle

diam-s autobiographieL’histoire : dans ce livre, Mélanie a décidé de mettre son cœur à nu et de révéler la véritable histoire de Diam’s. Pour cela, elle a choisi de s’adresser à nous comme si elle se confiait à une amie. Son autobiographie est divisée en quatre parties qui se suivent chronologiquement.
Dans la première partie, Mélanie revient sur son enfance. Elle y décrit la rencontre de ses parents, sa naissance, puis leur séparation. Mélanie raconte ses relations avec sa mère, pleines de pudeur mais vides de « je t’aime » ; elle décrit également ses relations de plus en plus distantes avec son père jusqu’à leur rupture. On comprend tout de suite que le fait d’avoir coupé les ponts avec son père constituera le premier grand traumatisme de sa vie.
Puis, Mélanie grandit, et s’intéresse de plus en plus à la musique, au rap tout particulièrement. Rien d’étonnant à tout cela. Sa mère, organisatrice de concerts des artistes les plus en vogue dans les années 90, l’a plongé dans le milieu artistique depuis son plus jeune âge. C’est ainsi qu’à huit ans, elle fait partie de la troupe de bambins qui se retrouve sur scène derrière Michael Jackson qui interprète sa chanson « bad ». Rien que ça.
Ainsi, pendant toute son enfance, Mélanie s’en allait à l’école la journée, et le soir, elle dinait avec les vedettes que l’on voyait à la télévision. Ces stars n’ont donc jamais fait « rêver » Mélanie qui les voyait comme des personnes tout à fait normales puisqu’elle les côtoyait quotidiennement. C’est pourquoi, par la suite, elle a eu tant de mal à comprendre la réaction des gens face à sa célébrité. Pourquoi l’adulaient-ils tellement alors qu’elle n’était qu’une personne comme les autres ?
Puis, Mélanie commence à écrire des textes. D’abord un peu, puis beaucoup ; finalement, « elle écrit comme elle respire ». Mélanie s’essaie à toutes les formes d’écriture : la poésie, le rap sont ses compagnons à l’époque où elle était élève en pensionnat.
Mais, sous des apparences de jeune fille forte et sûre d’elle, Mélanie va mal, voire même très mal. Seulement, elle ne sait pas quels mots mettre sur sa souffrance. Alors à treize ans, elle fait une première tentative de suicide.
Mélanie fréquente de plus en plus le milieu du hip-hop, malgré les mises en garde de sa mère. Elle se fait petit à petit un nom dans la musique et deviens Diam’s. Diam’s, l’incassable, celle qu’on ne peut casser que par un autre diamant.
La carrière de Diam’s met un peu de temps à démarrer mais une fois lancée, elle atteint desdiams.jpg sommets. Et là, c’est le grand kiffe. Concerts, tournées mondiales, des millions de fans dans le monde, voiture avec chauffeur, hôtels de luxe, invitations aux soirées VIP, de l’argent qui coule à flots.. Bref, tout ce qu’elle  attendait depuis tant d’années. Et pourtant..
Diam’s a du mal à supporter ce succès qui lui tourne la tête. Elle va découvrir, à ses dépens, qu’une carrière dans la musique ne lui apporte pas ce qu’elle espérait et ce qu’elle attendait de l’existence.
C’est sur le mal être de Diam’s que s’ouvre la deuxième partie de son autobiographie, qui va retracer sa descente aux enfers. Avec beaucoup de pudeur et d’humilité, Diam’s décrit son mal être, sa souffrance, ses tentatives de suicide et ses séjours en HP.
Mélanie va alors réaliser que ce ne sont pas les disques d’or ou le bonheur matériel qui vont la rendre heureuse et surtout, qui vont donner du sens à son existence. Car oui, Mélanie cherche à tout prix à connaitre et comprendre le sens de la vie pour mieux savoir qui elle est et ce qu’elle fait sur terre. Même si elle est ovationnée par des millions de fans, Mélanie se sent seule le soir quand elle rentre chez elle, elle ne sait plus qui elle est ni comment être dans ce monde qu’elle ne comprend plus.
Elle va alors prendre du recul sur sa situation et réfléchir sur qui elle est et où elle va ; un recul plutôt forcé du à ses différents séjours en HP. On se souvient d’ailleurs tous de l’une de ses prestations aux victoires de la musique qui l’avait émue aux larmes : des larmes non pas dues à un trop plein d’émotion, mais parce qu’elle était entre deux séjours à l’hôpital et qu’elle se sentait vide à l’intérieur.
Mélanie a cru trouver un sens à sa vie dans la musique mais c’est finalement dans la religion qu’elle trouvera le salut. Et dans la quatrième partie, Mélanie se relève, devient plus forte et trouve le sens de la vie, de sa vie. Mélanie peut enfin être elle-même et être heureuse.
Elle mène aujourd’hui un projet qui lui tient particulièrement à cœur (le big up project) pour lequel elle récolte des fonds afin d'aider les enfants défavorisés d’Afrique.
Ce que j’en pense : c’est toujours difficile d’avoir un avis critique sur une autobiographie. Comment peut-on en effet juger la vie de quelqu’un ou la souffrance d’autrui ?
Voici néanmoins mon humble avis sur l’autobiographie de Diam’s par Mélanie.
Si j’ai choisi de lire l’autobiographie de Diam’s, c’est parce que les rares fois où je l’avais vu s’exprimer à la télévision, je l’avais trouvée touchante. Je trouvais qu’il y avait un fond juste dans ses discours et qu’elle avait vraiment quelque chose à dire, qui valait la peine d’être écouté. Cela m’intriguait..
Du coup, quand sa biographie est sortie, je ne pouvais faire autrement que la lire pour essayer de comprendre ce personnage que je connaissais finalement fort peu.
Mélanie/Diam’s est une femme qui a eu le « mal de vivre », c’est incontestable. C’est aussi un personnage torturé et angoissé qui se pose constamment un millier de questions. Je n’ai pas toujours été d’accord avec les questions et les réponses qu’elle a trouvées car elles sont parfois emmurées dans ses propres croyances et sans confrontation avec une opinion extérieure à son monde qui pourrait être contraire à la sienne. Mais il est vrai que le propre d’une auto-biographie est d’être ego-centrique alors..
DIAMS--1.JPGNéanmoins, j’ai trouvé certaines réflexions vraiment intéressantes, notamment ses questions sur le sens de la vie. Mélanie a pu remarquer très tôt que, qui que tu sois, riche ou pauvre, célèbre ou pas, notre destinée sera la même : on finira tous par mourir dans le dénuement le plus total. Aussi, tout au long de sa vie, le fait de donner du sens à son existence a été fondamental pour elle.
Et pour cela, je lui tire ma révérence. En effet, on aura beau critiquer ses chansons ou sa façon de s'exprimer, personnellement, je ne connais qu’une petite poignée de personnes qui s’interrogent et qui cherchent un sens à leur existence.
Mélanie a trouvé un sens à sa vie à travers l’islam. Franchement, je ne comprends pas la polémique que cela a pu susciter (quand il n’y en a aucune). Pour moi, tant que personne ne fait de mal à personne, je ne vois pas où est le problème. Chacun fait ce qu’il veut chez soi. Et si Mélanie est heureuse depuis qu’elle a trouvé l’islam et bien, grand bien lui fasse. Qu’on la laisse tranquille et que ce qui se déroule dans la sphère privée reste privé.
J’ai également apprécié ses réflexions sur le consumérisme et le « faux » bonheur matériel dans lequel je me suis plus ou moins retrouvée. Contrairement aux gens de sa génération, Mélanie préfère l’intelligence (surtout celle du cœur) au matériel. Elle a découvert avec le star system que le bonheur que l’on nous a promis en achetant plus et en consommant plus est éphémère. Pire même, il n’existe pas.
Son autobiographie se lit très facilement car elle écrit comme elle parle. Mais cet aspect ne m'a pas dérangé outre mesure car j’ai aimé le fait qu’elle ait rédigé son livre comme si elle se livrait à une amie et lui racontait sa vie de A à Z.
Un seul regret toutefois : Mélanie n’évoque pas sa vie amoureuse. C’est dommage, je pense que cet aspect aurait été nécessaire pour la comprendre et la connaitre plus.
Bref, j’ai lu l’histoire d’une jeune demoiselle mortelle..
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Et pour finir, une petite citation : « La gloire ? Elle m’éblouissait. L’argent ? Je n’arrivais pas à le transformer en sérénité. Un mari ? Je ne le trouvais pas. Un enfant ? J’en étais moi-même encore un. Des bijoux ? Ils m’étranglaient. On m’avait dit pourtant que je serai heureuse, et qu’une star, c’est une étoile, et qu’une étoile, elle brille toujours… Seulement, quand tu gravis la montagne que tout le monde vise et que tu atteints le sommet, quand ton rêve est à portée de main, et bien tu t’aperçois que c’est un leurre, un piège. On nous fait croire que le bonheur est forcément ailleurs, toujours plus haut, toujours plus bling, toujours plus loin, mais quand tu suis le parcours tracé sur la carte, et que tu arrives au bout de la course, là tu t’interroges : « Eh, au fait, qui a dessiné ce plan ? Qui dessine nos rêves ? ».
Voici deux vidéos qui m’ont particulièrement touchées à propos de Diam’s. La première, c’est sa fameuse prestation lors des victoires de la musique ; l’autre, l’un des derniers titres qu’elle a écrit (et si c’était le dernier ?) et qui selon moi est l’un des meilleurs de sa carrière..
 
 

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L'abandon du mois : Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

Publié le par mademoisellechristelle

Cent-ans-de-solitudeAlors là, grosse déception.. Nombreux sont les commentaires dans lesquels les internautes vantent les méritent de Gabriel Garcia Marquez et crient au génie ! Aussi, j’étais très enthousiaste lorsque je suis ressortie de la bibliothèque avec ce livre en main.

Je veux bien croire que « cent ans de solitude » soit un livre hors du commun et contienne des messages plus ou moins subliminaux. Néanmoins.. je dois avouer que je suis complètement passée à côté !

« Cent ans de solitude » retrace l’histoire de la famille Buendia ayant fondé le village de Macondo en Amérique du sud.

En ce qui me concerne, j’ai trouvé l’histoire très confuse (et le fait que les membres de la famille portent presque tous le même nom n’arrange pas grand-chose) et que le livre tournait plutôt en rond car j’avais souvent l’impression de relire un passage que j’avais déjà lu auparavant.

Je n’ai pas non plus compris pourquoi intituler ce roman « cent ans de solitude » alors que tous les personnages vivent en communauté en permanence.

Bref, je suis complètement passée à côté ! Vraiment dommage..

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Les heures silencieuses de Gaëlle Josse

Publié le par mademoisellechristelle

43798822 9886399L’histoire : dans « Les heures silencieuses » Magdalena van Beyeren nous fait lire son journal intime et nous raconte l’histoire de sa vie. Magdalena vit dans la Hollande du XVIIème siècle et est l’épouse de Pieter van Beyeren, un administrateur de la compagnie néerlandaise des Indes Orientales.  

Magdalena nous révèle dès le début que, c’est elle, qui est représentée sur la toile d’Emmanuel de Witt que l’on voit en couverture du livre. On la voit assise de dos en train de jouer de son épinette, son instrument préféré. Puis, au fur et à mesure que le lecteur avance, Magdalena nous révèlera les secrets de chaque détail du tableau.

Magdalena ne se contente pas seulement de décrire une toile, elle nous dessine aussi le tableau de sa vie. Au fur et à mesure, le lecteur découvrira Magdalena dans son intimité : les traumatismes de son enfance, sa frustration ne pouvoir gérer les affaires de son père en raison de son statut de femme, la rencontre avec son mari, ses enfants, ses pensées intimes en tant que mère, en tant qu’épouse mais aussi en tant que femme.

Et ce que Magdalena veut nous dire c’est que parfois, sous « ces heures silencieuses », se cache en réalité une grande agitation.

Ce que j’en pense : un tableau qui prend vie.. en voilà une perspective bien alléchante ! Et pourtant..Emmanuel-de-Witt.jpg

« Les heures silencieuses » est un roman très court qui se lit très facilement. La preuve, je l’ai lu en une matinée. Le style de Gaëlle Josse est très agréable et la lecture plutôt fluide.

Mais voilà : le livre est beaucoup trop court ! En à peine 88 pages, le lecteur n’a que très peu de temps pour découvrir Magdalena et s’y attacher. De plus, les thèmes abordés par l’auteur sont largement sujets à développements : le traumatisme vécu pendant l’enfance du personnage, le fait qu’elle ne puisse pas reprendre les affaires de son père parce que c’est une femme, ses sentiments et ses choix en tant que femme.

Bref, il manquait un peu de longueur et de développement pour faire de ce livre un coup de cœur (pour un fois que l’on reproche à un livre de ne pas trop trainer en longueur !). La lectrice que je suis est restée sur sa faim : on en veut encore !

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Et pour finir, une petite citation : « Je m’appelle Magdalena Van Beyeren. C’est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l’épouse de Pieter Van Beyeren, l’administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, et la fille de Cornelis van Leeuwenbrock. Pieter tient sa charge de mon père ».

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Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan

Publié le par mademoisellechristelle

Tout sur ma mère, comme disait le film.. Notre mère, on l’a aimée, on l’a détestée, on lui a tourné le dos, parfois elle a été notre meilleure amie, parfois on l’a rejetée.. Delphine de Vigan, elle, l’a tellement aimée qu’elle lui a consacré un livre.
rien ne s'oppose à la nuitL’histoire : Le livre est divisé en plusieurs parties. Une première partie est consacrée à l’enfance de Lucille, la mère de l’auteure. Lucille a grandi au sein d’une fratrie composée de neuf enfants. Le père, Georges, est autoritaire et tient à régner en maître sur sa petite famille. La mère, Liane, est entièrement dévouée à sa famille et son mari et ne vit que pour faire des enfants auxquels elle vouera un amour inconditionnel. La famille de Lucille mène bon train et a même plutôt tendance à vivre au-dessus de ses moyens. Le plus important dans cette famille est de toujours sauvegarder les apparences.
Lucille a eu du mal à se construire une identité et trouver sa place au sein de cette famille nombreuse. C’est très jeune qu’elle va commencer à côtoyer ces drames qui ponctueront son existence par la suite. Puis Lucille grandit et tombe amoureuse de Gabriel, avec qui elle aura deux enfants.
C’est à partir de la deuxième partie que le livre de Delphine de Vigan prend tout son sens. Delphine de Vigan va alors nous décrire l’état de folie dans lequel plonge sa mère, sous les yeux impuissants de ses deux filles. Lucille est psychologiquement instable et est diagnostiquée bipolaire. De nouveaux drames familiaux vont par la suite la précipiter dans sa chute.
Mais surtout, Lucille a un lourd secret qui la ronge depuis des années et qu’elle n’a jamais avoué. Pas même à elle-même.
Ce secret, elle va un jour choisir de le révéler à ses parents et ses frères et sœurs. Personne dans sa famille n’en a tenu compte et tout le monde a fait comme si de rien n’était. Quelques temps après, Lucille se faisait interner.
Ce que j’en pense : j’ai entendu beaucoup d’éloges à propos de ce livre et je ne savais vraiment pasvigan.jpg à quoi m’attendre quand je l’ai ouvert pour la première fois. Pour être honnête, je me suis même demandée pourquoi on lui a attribué autant d’éloges pendant environ les 200 premières pages..
En effet, ce n’est véritablement qu’à partir de la deuxième partie que le livre démarre et.. que le lecteur devient accro !
On comprendra plus tard que la première partie, même si elle n’est pas particulièrement passionnante, est néanmoins nécessaire car elle pose les bases du roman (que l’on pourrait plutôt qualifier de biographie).
Delphine de Vigan nous plonge donc dans l’univers de sa mère dont elle essaie de saisir les aspects de sa personnalité et l’origine du trouble qui l’a tant affecté. Mais comment saisir cette mère insaisissable ? Comment comprendre les actes et les pensées d’une mère que la folie sépare de sa fille ?
Ce sont notamment ces questions que se pose l’auteure au travers de différents interludes qui ponctuent le livre et aux termes desquels elle nous expose les raisons de sa démarche.
Alors, pourquoi avoir écrit un livre entier sur sa mère ?
J’ai pu lire un peu partout sur la blogosphère que l’écriture de « Rien ne s’oppose à la nuit » était une manière pour Delphine de Vigan de rendre hommage à sa mère. Néanmoins, je ne suis pas si sûre que cela soit si simple..
A mon avis, « Rien ne s’oppose à la nuit » n’est pas un simple hommage d’une fille à sa mère. Non, c’est bien plus que ça..
Il me semble plutôt que l’auteure a cherché un moyen de se rapprocher de sa mère et de créer un lien unique avec elle.
Je pense également qu’elle a écrit ce livre pour mieux comprendre qui elle était elle-même et qu’elle a utilisé l’écriture à des fins thérapeutiques. Et pour cela, elle a couché ses idées et son raisonnement sur les pensées de Lucille sur le papier comme on couche parfois certaines pensées pour mieux les identifier et les analyser. Eh oui, tout le monde sait bien que pour comprendre où l’on va, il faut comprendre d’où l’on vient..
Enfin, comme elle dit elle-même, grâce à ce livre, Delphine de Vigan a donné à sa mère un rôle qu’elle n’avait jamais eu et qu’elle avait toujours fantasmé jusqu’à présent, elle lui a offert un « destin de personnage », un « cercueil de papier ».
« Rien ne s’oppose à la nuit » va au-delà des mots pour raconter tout l’amour que cette mère a pu avoir pour ses enfants et tout l’amour qu’une enfant peut avoir pour sa mère. Car ce livre est, quoi qu’on en dise, rempli d’amour..
mere-et-sa-fille.jpgIl y a une chose que j’ai réellement apprécié dans ce livre c’est que lecteur n’est à aucun moment plongé dans le « pathos » ou la complainte. Ce livre ne dit pas : « Oh pauvre moi ! Plaignez-moi, aimez-moi ! ».
Bien au contraire, Delphine de Vigan est vraiment très digne et décrit les faits avec une grande sobriété voire même une certaine froideur.
« Rien ne s’oppose à la nuit » aborde également à mon sens un autre thème : le fait de s’occuper de l’un de ses parents malade et l’attitude à adopter lorsque l’on se sent impuissant face à la maladie qui le ronge.
Certains estiment que la maladie est trop lourde à gérer seul et délèguent cette tâche. D’autres au contraire, prennent le problème à bras le corps. C’est pour ce dernier choix qu’a opté Delphine de Vigan.
Aussi, même si sa mère l’a souvent rejetée ou s’est parfois montrée violente, Delphine de Vigan, tout comme sa sœur, l’a toujours soutenue et est restée à ses côtés jusqu’au bout. Jusqu’au bout, elle avait besoin de sa mère.
 Pour moi, ce livre est un véritable coup de cœur. Passé l’ennui des 200 premières pages, je n’ai pu me dégager que très difficilement de sa lecture. « Rien ne s’oppose à la nuit » est d’une force et d’une puissance qui font définitivement les bons livres.
Un aspect m’a tout de même dérangé. A raconter ces histoires de famille et laver son linge sale en public, le lecteur a l’impression de s’introduire clandestinement au sein de cette famille et de les observer en tant que spectateur invisible de leur déchéance. L’histoire relève donc quelque part du voyeurisme ou de la curiosité mal placée. On se sent finalement assez gêné.
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Et pour finir, une petite citation : « J'ai pensé qu'être adulte ne prémunissait pas de la peine vers laquelle j'avançais, que ce n'était pas plus facile qu'avant, quand nous étions enfants, qu'on avait beau grandir et faire son chemin et construire sa vie et sa propre famille, il n'y avait rien à faire, on venait de là, de cette femme; sa douleur ne nous serait jamais étrangère. »
 
« Rien ne s’oppose à la nuit » fait référence au titre de Bashung, « Osez Joséphine ». Personnellement, ce livre m’a plutôt rappelé cette chanson..

 

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Le silence des Chagos de Shenaz Patel

Publié le par mademoisellechristelle

 
le silence des chagosL’histoire : « Le silence des Chagos » raconte l’histoire de Charlesia et de Désiré. Tous les deux sont originaires de Diego Garcia, une île qui fait partie de l’archipel des Chagos, archipel voisin de l’île Maurice.
La vie est paisible et douce à Diego Garcia : on travaille pour la communauté le matin, on pêche l’après-midi et on danse le séga tous les samedis soir. Chacun y mène une vie simple, proche de la nature et dénuée de toute superficialité matérielle (on n’achète rien sur l’ile, chacun reçoit la même ration de nourriture).
Et pourtant, Charlesia et Désiré seront contraints par la force de quitter Diego Garcia, dans des circonstances dramatiques, pour être déportés à l’île Maurice.
C’est à travers ces deux voix que l’auteur raconte la détresse et l’incompréhension d’un peuple à qui l’on a volé sa terre natale, à qui on a volé ses racines, et qui est resté malgré tout silencieux et digne.
Ce que j’en pense : Avant de vous donner mon avis, je pense qu’il serait utile de vous parler un peu de l’histoire du peuple chagossien.
L’archipel des Chagos était auparavant annexé à l’île Maurice qui était elle-même colonie britannique. En 1965, alors que Maurice négociait son indépendance, des pots de vin auraient été versés aux autorités politiques afin d’échanger les Chagos contre l’indépendance de l’île.
Une fois l’archipel des Chagos sous la main britannique, ces derniers louèrent les Chagos aux Etats-Unis qui en firent une base militaire. Les habitants de Diego Garcia ont été précipitamment évacués, sans qu’aucune explication ne soit leur fournie. Certains ont été déportés à Maurice, d’autres aux Seychelles. Ce n’est que bien plus tard qu’ils ont découvert la raison de leur exil forcé.
Depuis ces départs forcés, le Groupe réfugiés Chagos a déposé plusieurs plaintes. Le 3 novembre 2000, la Haute cour de justice de Londres reconnaissait l’illégalité de la déportation et le droit au retour de ce peuple. Mais en dépit de ce jugement, cette décision n’a jamais été appliquée.
Voilà un livre qui sent bon le sable chaud et les épices.. Mais ces épices ont un goût bien amer pourdiego-garcia.jpg le peuple chagossien..
C’est le premier auteur mauricien que je lis (je suis moi-même d’origine mauricienne) et je dois avouer que je ne suis pas déçue.
En effet, je ne connaissais que très peu l’histoire de Diego Garcia et de l’archipel des Chagos. Je l’ai vécue à travers deux personnages : Charlesia qui est née et a vécu une grande partie de sa vie à Diego Garcia et Désiré qui est né sur le bateau qui emmena sa famille à Maurice.
Charlesia est une âme en peine qui ère au port en espérant qu’un bateau l’emportera un jour chez elle. Elle ne comprend pas pourquoi plus aucun bateau ne repart pour son île et pourquoi elle ne peut pas retrouver sa maison. Charlesia est nostalgique de son ancienne vie à Diego Garcia et vit constamment à travers ses souvenirs.
Ces souvenirs, elle va les partager avec Désiré, qui pourrait être son fils. Désiré n’a pas connu Diego Garcia. Sa mère l’a mis au monde sur le bateau qui l’a exilé à l’ile Maurice. Désiré ne connait ni ses racines, ni son origine et il a besoin de savoir d’où il vient pour savoir qui il est. Désiré a grandi sur une terre qu’il ne connait pas et qui ne le reconnait pas (on refuse de donner des papiers d’identité à Désiré). Il doit pouvoir comprendre pour pouvoir se construire.
C’est une bien triste histoire que vient nous raconter Shanez Patel : le déracinement d’un peuple au profit d’intérêts pécuniaires et politiques, des intérêts qui ne sont pas les leurs. Une fois le livre fermé on se pose d’ailleurs la question suivante : « mais comment a-t-on pu ? ».
Suite à leur exil, les chagossiens ont tout perdu et ont été entassé dans des bidons villes. Ils n’ont eu droit à rien : aucune explication, aucune prise en charge et ont subi la tyrannie du profit de plein fouet.
Charlesia et Désiré ont réellement existé et c’est pour leur rendre hommage et porter leur voix et leur combat que Shenaz Patel a écrit ce roman, que l’on pourrait qualifier de témoignage. Il se lit très facilement et contient quelques dialogues en créole local, ce qui donne une petite touche d’authenticité au récit.
J’ai pris plaisir à le lire mais j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose à l’écriture pour qu’il devienne un coup de cœur. Néanmoins, ce livre a l’avantage d’attirer notre attention sur l’histoire du peuple chagossien ; et en tout état de cause, on ne peut que ressortir bouleversé de l’histoire du « silence des Chagos ».
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Et pour finir, une petite citation : "Létan mo ti viv Diego.. Mo ti kouma payanké dan lézer.. Dépi mo apé viv dan Moris.. Mo amenn lavi kotomidor" (Poème composé par les chagossiens en exil à Maurice)
Voici une chanson mauricienne (la musique typique traditionnelle s’appelle le séga) qui parle de l’exil des chagossiens (avec quelques images de la merveilleuse ile de mon cœur)
 
Ce billet intègre le challenge de Géraldine279733ILEDESERTE2

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La jouissance de Florian Zeller

Publié le par mademoisellechristelle

la jouissanceL’histoire : « La jouissance » raconte l’histoire d’un jeune couple d’une trentaine d’années, Pauline et Nicolas, issus de la « génération Y ». Nicolas est passionné de cinéma et rêve d’en faire son métier à la manière de Godard. Pauline, elle, est angoissée par l’avenir et travaille dans une grande entreprise de cosmétique où elle espère faire carrière.

 

Pauline et Nicolas se rencontrent, se découvrent, se désirent, s’aiment, vivent ensemble. Si Pauline voit Nicolas comme l’homme de sa vie et celui avec lequel elle se voit vieillir, Nicolas, quant à lui, est beaucoup moins sûr de lui, et a peur de passer à côté de sa vie en restant avec une seule partenaire.

Un jour, Pauline annonce à Nicolas qu’elle est enceinte.  La routine s’installe ; leurs pulsions égoïstes et leur envie de fuir l’engagement aussi.

Ce que j’en pense : pour moi, «la jouissance » est plus une analyse psycho-sociologique du couple moderne qu’un véritable roman. En effet, l’histoire est plutôt sommaire et banale et le lecteur attachera beaucoup plus d’importance à l’analyse des sentiments de chacun des personnages (dès les premières pages, j’ai eu envie de prendre mon carnet et mon stylo pour prendre des notes).

D’ailleurs, Florian Zeller avoue volontiers avoir rédigé ce livre après observation de son entourage. La plupart de ses amis, trentenaires, se sont tous installés en couple et ont commencé à faire des enfants… pour se séparer peu de temps après. Etonnant ? Pas tant que ça pour une génération qui a, selon l’auteur, « désappris » à faire des enfants.

Mais alors, « la jouissance » de quoi ça parle ?

Tout d’abord, on peut y voir assez nettement la différence de conception de l’amour et du couple entre l’homme et la femme.

L’amour au masculin est très terre à terre et cartésien. L’homme a notamment besoin de définir etRobert-Doisneau----chez-Philippe-dit-Arthos.jpg d’identifier chaque sentiment avant de pouvoir leur donner une existence. Il a également un besoin chronique de comparaison entre ses différentes partenaires pour s’assurer qu’il a bien ce qu’il y a de meilleur. En effet, l’homme supporte assez mal l’idée de rester avec une seule partenaire toute sa vie car il ne pourra satisfaire tous ses désirs et il aura l’impression de passer à côté de sa vie. C’est notamment cette pensée qui le fait fuir (en courant) l’engagement.

La femme, au contraire, place l’amour sur un piédestal et donne plus d’importance aux sentiments et au spirituel qu’au pragmatisme. Contrairement à l’homme, elle a une vision monogame de l’amour et croit à l’amour pour la vie. Ce qu’elle attend de l’amour, c’est avant tout un moyen de se rassurer. Pour cela, elle souhaitera trouver un homme en qui elle verra un protecteur et qui la rassurera sur ses angoisses à propos du futur. C’est donc pour cela qu’elle recherche l’engagement.

On peut aussi noter que la vision de la femme selon le personnage de Nicolas est binaire : soit elles sont des femmes d’une vie (Pauline), soit elles sont des femmes d’une nuit (Sofia). Mais il n’existe pas de troisième catégorie.

Une question essentielle est également posée dès le début du livre et constitue son thème principal : pour qui peut-on encore se sacrifier aujourd’hui ?

Dans « la jouissance », il est question d’enfant et de maternité. On sait tous que la naissance d’un enfant bouleverse la vie d’un individu qui devra alors faire de nombreux sacrifices pour cet enfant.

Néanmoins, « la génération Y » que nous sommes, qui nous regardons constamment le nombril en quête d’amour et d’estime de soi, qui ne jurons que par les loisirs et par les plaisirs solitaires… sommes-nous vraiment prêts à accueillir un enfant ? Sommes-nous vraiment prêts à disparaitre et reléguer notre individualisme au second plan pour un enfant ?

Vraisemblablement pas pour l’auteur.

anne-geddes.jpgCe livre pose définitivement la question de la place du MOI dans le couple aujourd’hui. Pour Nicolas, l’engagement et les sacrifices que cela implique lui donnent envie de fuir à toutes jambes ! Hors de question de sacrifier ses sorties, ses potes, ses envies, sa carrière (bref tout ce qui excite ses pulsions narcissiques et égoïstes) pour sa compagne ou son enfant qu’il relèguera au second plan (ou à sa mère). C’est d’ailleurs cette absence de sens du sacrifice qui va le conduire à l’infidélité ; il se révèlera incapable de placer son MOI après son enfant et après sa compagne.

Pauline, quant à elle, rêve du type de relation qui existait au siècle dernier mais surtout d’une relation où elle pourrait totalement maitriser son compagnon et le modeler selon l’image qu’elle souhaite. Pauline fera donc passer ses désirs avant ceux de son compagnon et de sa personnalité.

Ainsi, Pauline et Nicolas représentent une génération qui n’a plus le sens du sacrifice. Ils n’aspirent qu’à la jouissance individuelle. C’est ce qui explique, selon l’auteur, le nombre de séparation des jeunes parents trentenaires de nos jours.

Par ailleurs, pour nous parler du couple, Florian Zeller a choisi de comparer la construction du couple à la construction de l’Europe. En ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé cette analyse particulièrement pertinente et percutante, donc je passerai sur ce sujet.

Enfin, « la jouissance » est un livre qui se lit en très peu de temps (une journée peut suffire) et très facilement. Le lecteur n’éprouve pas de sensation d’ennui : les phrases sont courtes, le rythme dynamique constant, le style est incisif mais fait passer intelligemment le message de l’auteur.

Après avoir refermé ce livre, je me suis dit que beaucoup de couples ont sans doute dû se reconnaitre à travers Pauline et Nicolas. Et qui sait, peut-être même l’auteur le premier..

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Et pour finir, une petite citation :

-          « Ça se passe bien entre vous ?

-          Pourquoi ?

-          Non je te pose la question.

-          Ça va.

-          Parce que j’ai remarqué que la plupart des gens qui font un enfant se séparent dans l’année qui suit…

-          Tu dis ça pour me remonter le moral ?

-          Non, non, je te dis ça sérieusement. Tu n’as pas remarqué ? Moi, en tous cas, autour de moi, c’est flagrant. […] C’est quelque chose qui me frappe. Pas toi ? Il me semble qu’avant, le fait d’avoir un enfant avait plutôt tendance à consolider les liens entre les parents... Non ?

-          Je ne sais pas. Moi, mes parents se sont séparés quand j’avais quinze ans. Les tiens aussi ».

 

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Le coeur cousu de Carole Martinez

Publié le par mademoisellechristelle

coeur-cousuL’histoire : c’est à travers la plume de Soledad que nous allons suivre l’histoire de sa mère, Frasquita Carasco, et celle de ses enfants.

Frasquita est née dans un petit village au sud de l’Espagne dans les années 1930. Mais Frasquita n’est pas une jeune fille comme les autres : certains la qualifieraient de magicienne, d’autres la qualifieraient de sorcière. En réalité, Frasquita possède un secret qui se transmet de générations en générations.

Lorsqu’elle devint une jeune fille, sa mère l’initia à des prières ancestrales et lui transmis une boite mystérieuse que l’on transmet dans sa famille depuis la nuit des temps. Frasquita y découvre alors des fils et des aiguilles et s’initie à la couture.

Mais Frasquita ne se contente pas seulement de rapiécer de simples chiffons, elle fait bien plus que cela : elle coud les êtres ensembles, elle raccommode les êtres à la vie, elle reprise les hommes effilochés. Ainsi, Frasquita développe un don extraordinaire pour la couture.

Puis vient le temps où ses parents décident de la marier. Ils choisissent pour elle José, jeune forgeron du village, avec qui elle aura cinq enfants. Personnage particulièrement égoïste et méprisable, José délaisse fort vite sa femme et ses enfants pour s’adonner à l’une de ses passions : les combats de coqs.

C’est d’ailleurs au cours de l’un d’eux que José perdra sa femme. Frasquita préfèrera alors prendre la fuite, prenant ses enfants sous le bras, et trainant tant bien que mal sa charrette à bras.

A ce moment, commence pour Frasquita et ses enfants un long périple à travers l’Espagne, au cours duquel elle croisera des personnages dignes des contes et légendes tels que le meunier fantôme, les guerriers révolutionnaires ou encore l’ogre chasseur d’enfants.

Mais surtout, durant ce voyage, les enfants de Frasquita développeront eux aussi tour à tour des dons tous plus singuliers les uns que les autres et apprendront plus ou moins à les maitriser.

 

Ce que j’en pense : ce livre a suscité de nombreux coeur-cousu-copie-1.jpgcoups de cœur parmi mes collègues de la blogosphère... coups de cœur auquel je me joins bien volontiers !

L’engouement suscité par « Le cœur cousu » réside avant tout dans le style adopté par l’auteur. En effet, tout comme Frasquita a reçu un don pour la couture, il semblerait que l’auteur ait reçu elle aussi un don pour l’écriture.

Carole Martinez nous offre un récit où se mêlent et s’entremêlent gaiement la poésie (omniprésente dans le livre), le merveilleux, ou encore la magie. L’histoire de Frasquita nous est racontée sous la forme d’un conte écrit avec une élégance et une finesse que j’ai rarement connues. Par conséquent, le lecteur se retrouve comme pris au piège par ce roman duquel il ne peut plus se détacher et n’a qu’une envie : tourner les pages encore et encore pour connaître la suite des aventures de Frasquita.

Il s’agit d’un récit plein de sensibilité et on sent bien que les émotions de chacun des personnages sont développées et analysées avec une réelle passion et une intensité tout à fait singulière. Et ceci est d’autant plus impressionnant quand on sait qu’il s’agit de son premier roman !

Aussi, je ne peux que conseiller vivement ce livre à ceux qui ne lisent pas (ou peu) : il vous réconciliera sans aucun doute avec la lecture !

Sur le fond, « Le cœur cousu » aborde également différents thèmes.

eventail.jpgPour ma part, j’ai notamment retenu celui du jugement, de notre regard sur les autres, de ceux qui sont différents de nous. La famille Carasco est une famille singulière en bien des points. Et c’est cette singularité qui fera qu’ils ne seront jamais acceptés par les gens du village qui les regarderont toujours comme des gens différents, des sortes de « bêtes de foire » avec lesquelles il ne faut pas se lier.

Alors qu’au fond, les femmes de la famille n’ont pas choisi ces dons et ne font aucun mal à la population locale. Elles feront toujours face aux critiques avec dignité. C’est d’ailleurs cette dignité et cette force de caractère qui font des femmes de ce roman des personnages attachants.

Un autre thème que j’ai pu retenir est celui de la vision de l’homme et de la femme par l’auteur. En effet, il est incontestable que les hommes ont le mauvais rôle dans cette histoire. José, le mari de Frasquita, est présenté comme un homme égoïste et égocentrique qui perd tout ce qu’il possède au jeu, y compris sa propre femme. L’auteur dresse également un portrait plutôt noir et sombre de l’homme aux oliveraies. Enfin, Pedro, le seul fils de la famille, commet un méfait impardonnable à la fin de l’histoire.

La vision des femmes, en revanche, est totalement opposée et ce sont elles qui prennent toute la place dans le roman. L’auteure leur donne une dimension mystique voire même presque divine. Ainsi, les femmes sont perçues comme les gardiennes de la magie et des traditions séculaires telles un temple sur lequel les hommes pourraient se reposer (Frasquita s’occupe de son mari comme une mère s’occupe de son enfant). Ce sont elles qui guérissent ou qui accouchent, elles ont un véritable rôle maternel. Les hommes, quant à eux, se contentent de travailler et de se livrer bataille. Les femmes, au final, sont les gardiennes de la vie.

La conception de l’amour est également différente chez les hommes et les femmes. Si les hommes ne conçoivent l’amour qu’à travers le physique et la chair, les femmes, quant à elles, lui donnent une dimension spirituelle. L’acte sexuel, maintes fois évoqués par l’auteure, représentent pour les femmes une véritable communion avec leur partenaire, une manière de s’associer pour ne former plus qu’un. Contrairement aux hommes, les femmes éprouvent un désir qui les touche au plus profond de leur être.

Enfin, les enfants de Frasquita ont tous reçu un don qui encombrera plus ou moins leur vie. Je les trouve plutôt attachants dans leur ensemble. Ce qui m’a surtout plu, c’est leur pureté et leur authenticité car ils semblent exempts de tout vice. Une pureté qui leur a été très clairement transmises par la mère.

Finalement, l’histoire n’étant qu’un éternel recommencement, on se demande, lorsqu’on referme ce bouquin, s’il existe quelque part dans le monde une petite fille qui attend ; une petite fille qui attendrait avec impatience, elle aussi, d’ouvrir un beau jour sa boîte..

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Et pour finir, une petite citation : « la mère la fait tourner sur elle-même, plusieurs fois. Plus de repères. Le sol se dérobe. Vertige. Les yeux cherchent, cherchent la lumière. S'échapper. Alors une voix s'élève dans la nuit. Pas celle de la mère. Une voix qui semble venir du cœur de la terre, une voix d'outre-tombe, et la voix, énorme, murmure, à la fois proche et lointaine, à la fois hors de Frasquita et sous sa peau, à la fois claire et sourde. La jeune fille devra tout répéter. Tout retenir. Elle n'a que quatre nuits pour engranger un savoir millénaire ».

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La déception du mois : La domination masculine de Pierre Bourdieu

Publié le par mademoisellechristelle

La_domination_masculine_petit-ddeeb.jpgEn voilà un livre compliqué et fastidieux à lire !

Et pourtant le sujet principal du livre, à savoir la place de la femme dans la société, déchaine chez moi les plus grandes passions, c’est dire ! Du coup, moi qui ai commencé à lire « La domination masculine » avec enthousiasme et entrain, je me suis vite heurtée au style de l’auteur qui rend la lecture de cet ouvrage.. réellement pénible !

A travers cet essai, Pierre Bourdieu tente de démontrer combien la domination masculine s’est ancrée tout naturellement dans notre société, au point de passer complètement inaperçue. Pour appuyer sa démonstration, Pierre Bourdieu se livre notamment à une comparaison entre notre société et la société kabyle.

Et c’est là tout ce que j’ai pu saisir de cet ouvrage.. En ce qui me concerne, j’ai trouvé l’écriture confuse, les idées mal organisées (même s’il y a parfois un fond véritablement intéressant) et le vocabulaire beaucoup trop technique pour être accessible à des profanes. En somme, je n’ai pas été touché par les idées de Bourdieu et je n’ai absolument pas saisi son message.

Sur la question de la place de la femme dans notre société, l’ouvrage de référence reste pour moi « Beauté Fatale » de Mona Chollet.

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Le Ramayana, conté selon la tradition orale

Publié le par mademoisellechristelle

le-ramayana-conte-selon-la-tradition-orale_big-copie-1.jpgL’histoire : Le Râmâyana est, avec le Mahābhārata, l’un des textes fondateurs de la mythologie et de la religion hindoue. On attribue son écriture à l’ermite Valmiki. Il est constitué à l’origine de 24.000 couplets et de 7 livres et raconte l’histoire de Râma, l’un des avatars de Vishnou.

Dans le royaume d’Ayodhyâ, le roi Dasharatha peine à avoir des enfants et surtout un fils, pour lui succéder. Après avoir pratiqué un rituel sacré, les femmes du roi Dasharatha lui donnent finalement quatre fils : Râma, Lakshamana, Bharata et Satrughna. Les quatre princes s’entendent à merveille et deviennent au fur et à mesure des hommes forts et justes, tout comme leur père. Râma, l’aîné, développe tout particulièrement mille et une vertus.

Un jour, le sage Vishwamitra vint trouver le roi. Une démone interrompait systématiquement les rites sacrés que lui et les autres sages pratiquaient. Sachant qu’il était la réincarnation du dieu Vishnou, le sage demanda à Râma de l’accompagner afin de tuer la démone. Râma accepta et, aidé de son frère Lakshamana, il tua la démone.

Le sage mena alors les deux frères au royaume de Mithila. Le roi Janaka avait juré de donner en mariage sa merveilleuse fille, la princesse Sita, à l’homme qui pourrait soulever et bander l’arc de Shiva. Râma souleva et banda l’arc sans difficulté aucune, devant une foule médusée. Le roi Janaka lui donna alors sa fille en mariage.

Les deux époux se plurent immédiatement et formaient un couple idyllique,  dévoués l’un à l’autre.

Un beau jour, le roi Dasharata décida de désigner l’un de ses fils comme successeur. Comme le voulait la tradition, il choisit l’aîné, Râma, pour lui succéder à la tête du royaume.

Ayant eu vent de la décision de son mari, Kaikeyi, l’une des épouses du roi, et mère de Bharata, craignit pour sa place ainsi que celle de son fils.

Grâce à un perfide subterfuge, elle fit promettre au roi de nommer Bharata prince régent et d’exiler Râma dans la forêt pendant quatorze années. Le roi Dasharata n’eut d’autre choix que de s’exécuter ; profondément bouleversé, il dû se résoudre à répudier son fils ainé dans la forêt.

Sita, ne pouvant abandonner son mari, et Lakshamana, résolu à suivre son frère, accompagnèrent Râma dans sa nouvelle vie d’ermite. Le roi Dasharata, quant à lui, mourût de chagrin de voir partir son fils.

La vie dans la forêt s’écoula paisiblement pendant dix années jusqu’au jour où le terrible démon Ravana, fou de désir pour Sita, enleva cette dernière et la retint prisonnière.

Commencent alors les aventures de Râma et Lakshamana qui vont tout faire pour délivrer la princesse Sita..

Ce que j’en pense : J’ai toujours aimé les mythes et la mythologie en général. Je ne connaissais queRamayana%202 pas (voire peu) la mythologie hindoue et je n’ai pas été déçue de la découvrir au travers de cette lecture. On y retrouve tous les ingrédients qui caractérisent ce type de récit : des trahisons sur fond de couloirs de palais, une femme qui se fait enlever, la quête d’un héros à la recherche de spiritualité, des rencontres marquantes tout au long de son parcours, deux héros qui tombent amoureux, des batailles acharnées etc.. Bref, une sorte de Dallas avant l’heure..

Le Râmâyana est une très jolie histoire qui nous est présentée sous la forme d’un conte, d’une légende qu’on raconte aux enfants le soir avant de s’endormir. Le récit est très bien écrit, je dirais même plus, très bien retranscrit. Il se lit assez facilement malgré l’épaisseur du livre (480 pages).

Le Râmâyana véhicule des valeurs que je partage également comme la dignité, le respect, l’amour, l’humilité ou encore le don de soi, ce qui a rendu ma lecture encore plus agréable.  

Ce livre est donc fait pour les amateurs d’aventures que l’on retrouve dans les contes et légendes anciennes ; il peut également servir de base à ceux qui souhaitent découvrir la mythologie indienne, malheureusement très peu connue dans le monde occidentale.

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Et pour finir, une petite citation :

« Né dans la race d’Ikshvâku, la noble dynastie solaire,

Celui vers qui ton cœur espère

Est le beau prince d’Ayodhyâ

Le bien aimé seigneur Rama.

 

Vaste poitrine, épaules d’archer,

Bras puissants, brisant les rochers,

Cou telle une conque de mer :

Voici Râma, flamboyant et fier.

 

Sa tête d’or au large front,

Ses beaux yeux au regard profond,

Tous les signes de sainteté sur sa personne :

Râma est la beauté faite homme. »

 

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