Dura Lex de Bruce DeSilva

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : À la fin des années 1980, Kwame Diggs, le plus jeune tueur en série de l’histoire, a sauvagement assassiné deux femmes et trois petites filles avec des couteaux de cuisine avant même d’être en âge de conduire. Lors de son arres­tation, il y a dix-huit ans, le Code pénal de Rhode Island prévoyait que tout délinquant juvénile, quel que soit son crime, soit libéré à vingt et un ans.

 

Il devrait donc être sorti de prison depuis des années mais il est toujours derrière les barreaux, à cause de condamnations supplémentaires pour possession de drogue et agression de deux gardiens. Le fait que ces accusations soient montées de toutes pièces est un secret de Polichinelle, mais ça ne gêne personne, et surtout pas Mulligan, qui avait enquêté pour le Dispatch à l’époque des faits et qui redoute d’autres meurtres si le tueur est re­mis en liberté.

La direction du journal, en revanche, n’est pas du même avis : si l’administration n’est pas inquiétée pour ce coup monté contre un tueur, elle pourra se per­mettre le même type d’agissements avec n’importe qui.

 

Peut-on prendre des libertés avec la loi au nom de la sécurité ? C’est autour de ce dilemme éthique que le journal, et l’opinion, se déchirent. Mulligan, de son côté, reprend ses investigations et se lance dans une course contre la montre pour maintenir le criminel en détention. Parce que si le meurtrier est relâché, partisans du droit et défenseurs de l’éthique risquent de se retrouver dans le même camp : celui des proies

Mai 1989

L’enfant tient le bocal à la lumière et examine ce qui grouille à l’intérieur. Les antennes qui frémissent, les pattes qui s’agitent, les yeux à facettes, les ailes transparentes repliées contre les abdomens verts et segmentés. Il y en a plein dans les herbes hautes derrière sa maison. Il a passé la moitié de la matinée à les traquer parmi les tiges de panic érigé, à saisir ces petits morceaux de vie dans ses mains puissantes.

Ce que j’en pense : Dura Lex. Rassurez-vous, ce n'est pas une histoire de vaisselle mais plutôt un polar qui nous fait comprendre que le droit et la morale sont parfois incompatibles...

 

A la fin des années 1980, Kwame Diggs a 18 ans lorsqu'il se fait arrêter pour des crimes commis alors qu'il en avait 16. Et pas n'importe quel crime. Kwame a poignardé sauvagement deux femmes et trois fillettes avec des couteaux de cuisine. Des scènes de crimes à vous faire froid dans le dos et cauchemarder la nuit. Petit détail : à l'époque, le code pénal de Rhode Island prévoyait qu'un mineur pouvait être libéré à l'âge de vingt et un ans, quel que soit son crime. Il ne restait donc à Kwame que trois ans à purger après son arrestation.

 

Cette spécificité législative n'étant pas du goût de tout le monde, l'établissement pénitentiaire dans lequel il séjournait s'est attaché à lui imputer de fausses infractions afin de le maintenir en prison le plus longtemps possible. La version de Kwame ? L'Etat cherche à le maintenir en prison parce qu'il est noir. L'explication de l'Etat ? L'Etat cherche à protéger ses citoyens d'un dangereux criminel et prédateur sexuel qui pourrait récidiver si on le laissait sortir

Lorsque les personnes qui ont juré de faire respecter la loi s’associent dans le but de l’enfreindre, quelle que soit la cause qu’elles défendent, elles sapent les principes mêmes sur lesquels repose notre système judiciaire. De tels actes, dignes d’un Etat policier, sentent le despotisme à plein nez et ne peuvent être tolérés dans une société démocratique.

Ce livre pose deux questions éthiques : 1) peut-on faire justice soi-même ? 2) doit-on obéir aux lois et libérer un criminel dont on sait qu'il recommencera à coup sûr ? 

 

Que faire lorsque la loi impose une conduite que la morale réprouverait ? Selon Bruce DeSilva, même si l'éthique est à prendre en compte, on ne juge qu'avec des faits objectifs et incontestables. C'est ce qui garantit l'équité d'un procès. En somme, est-ce que tu libères un homme encore plus coupable que Marc Dutroux et Guy George réunis si la loi te le commande ?

 

Je suis plutôt du même avis que l'auteur à savoir que l'objectivité garantit l'équité et qu'il est important d'avoir tous les éléments d'un dossier avant de le juger. Mais bon sang, comme je n'aimerais pas être à la place de celui qui devra prendre une telle décision !
 
J'ai apprécié cette lecture mais elle n'est pas un coup de cœur pour moi. 
 
L'histoire traîne en longueur et est parsemée de petits détails inutiles. Le lecteur est plongé dans une ambiance très "américaine" : les noms des personnages (Mulligan, Mason, Jennings) ressemblent à des noms de personnages de mauvaises séries télé (on se croirait dans "Walker Texas Ranger") ; un journaliste sportif (ex champion universitaire) qui aide à résoudre un meurtre... sont autant d'indices de mauvais goût (sans doute le goût de la bière, que l'on consomme environ toutes les 4 pages, tel un signe de virilité) qui ne m'ont pas franchement séduits 
 
Les fans de polar apprécieront sans doute mais je n'ai pas été emporté par ce livre. Dommage.
 

Ma note : 3/5

Publié dans Littérature

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