Les victorieuses de Lætitia Colombani

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv' : A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out. Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : " association cherche volontaire pour mission d'écrivain public ".

Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier.

Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation : l'écriture. Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme. Le Palais de la Femme existe.

Tout s’est passé en un éclair. Solène sortait de la salle d’audience avec Arthur Saint-Clair. Elle s’apprêtait à lui dire qu’elle ne comprenait pas la décision du juge à son encontre, ni la sévérité dont il venait de témoigner. Elle n’en a pas eu le temps.
Saint-Clair s’est élancé vers le garde-corps en verre et l’a enjambé.
Il a sauté de la coursive du sixième étage du palais.

Ce que j'en pense : Bouleversant. Lumineux. Inspirant. Ce livre a été un vrai coup de cœur ! Après « La tresse », j’avais hâte de retrouver la plume de Laëtitia Colombani. Et je n’ai absolument pas été déçue !

« Les victorieuses » c'est avant tout une histoire de femmes : des femmes battantes malgré le malheur qui vient les frapper en pleine face, des femmes conquérantes qui choisissent de reprendre leur destin en main, des guerrières abîmées par l’existence mais qui tiennent bon. Elles viennent toutes d’horizons différents mais sont unies par un trait commun : ce sont des victorieuses.

« Les victorieuses », c'est d'abord l'histoire de Solène, une avocate de 40 ans qui voit sa vie basculer le jour où son client se suicide devant ses yeux suite à un mauvais jugement. Solène s’effondre et son médecin prononcera alors deux mots : burn out. « Faites du bénévolat, tournez-vous vers les autres », lui conseille-t-il.

Sauver les autres pour se sauver elle-même ? Solène n’est pas vraiment convaincue. A contrecœur, elle répond à une annonce pour devenir écrivain public bénévole au sein du Palais de la femme, un foyer pour femmes en situation de précarité.

La précarité, Solène ne l’a jamais côtoyée, elle qui vient d’une famille plutôt aisée. Ce nouvel environnement la déstabilise et elle ne sait pas comment se comporter au milieu de ces femmes qui ont des histoires de vie parfois si douloureuses.

Puis, à coups de confidences autour d'un thé à la menthe, de cours de zumba ou d'une lettre à la reine d'Angleterre, Solène va finalement s’attacher à ses femmes issues de toutes les traditions du monde entier.

C’est un magnifique portrait de femmes que nous offre Laëtitia Colombani qui m’a énormément touchée et émue aux larmes. Le livre n’est pas épais mais je trouve que tout est dit. Et d’un point de vue plus personnel, l’histoire de Solène m’a particulièrement remuée car elle fait écho à ma propre histoire. Eh oui, Solène et moi, on a affronté les mêmes combats : le burn out, l’épuisement, le copain qui vous quitte juste à ce moment, et la reconstruction auprès des plus démunis.

« Les victorieuses », c'est aussi l'histoire de Blanche Peyron, qui a vécu dans les années 1920 et qui a fondé le Palais de la femme. Je remercie vivement Laëtitia Colombani, d'avoir mis en lumière cette femme qui a été oubliée par l'Histoire ; tout comme le Palais de la femme, qui existe vraiment, dont j'ignorais l'existence, et qui se situe rue de Charonne à Paris.

Un roman à mettre entre toutes les mains des femmes voire même des jeunes femmes !

 

Ma note : 4,75/5

Publié dans Littérature

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