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Mon Père de Grégoire Delacourt

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Ce monde ne sera guéri que lorsque les victimes seront nos Rois »

 

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu’un attentait à l’un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force, quelle faiblesse. Et tandis que je cherchais la réponse, une autre question a surgi : sommes-nous capables de protéger nos fils ?

Il y avait cette histoire au catéchisme qui m’avait sérieusement décontenancé quand j’avais douze ou treize ans. Celle de ce type, Abraham, à qui Dieu dit « Prends ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac » - je m’étais d’ailleurs étonné qu’il le nomme puisqu’il n’en avait qu’un-, « va au pays de Moriah et là, tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai ». Je m’étais attendu à ce que proteste celui qui deviendrait le père du peuple juif, qu’il défende la vie de son fils, se batte pour elle comme un démon, donne la sienne en échange. Mais non.

Ce que j’en pense : "Mon père" c'est l'histoire d'un huit clos entre un père et un prêtre. Le père décide de séquestrer le prêtre car ce dernier aurait violé son fils.  Maintenant que sonne l'heure de la vengeance, le père a besoin de comprendre pourquoi...

 

L'histoire fait froid dans le dos. L'écriture de Grégoire Delacourt est magistrale, sublime. Il fait un parallèle avec l'histoire d'Isaac, le fils d'Abraham qui donne de l'intensité au récit et un parallèle avec le propre père du narrateur.

 

"Mon père" c'est aussi une réflexion sur le pardon et la vengeance : comment faire face à une telle ignominie ? Peut-on se faire justice soit-même quand on touche à la chair de sa chair ? Comment répare-t-on son enfant abusé ?

 

Lisez-le, mais ayez le cœur bien accroché...

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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Les gratitudes de Delphine de Vigan

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ? Un vrai merci. L’expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette.

 

A qui ?

 

On croit toujours qu’on a le temps de dire les choses, et puis soudain c’est trop tard.

 

Après Les loyautés, Delphine de Vigan poursuit dans Les gratitudes son exploration des lois intimes qui nous gouvernent.

Vous êtes-vous demandé combien de fois par jour vous disiez merci ? Merci pour le sel, pour la porte, pour le renseignement.

Merci pour la monnaie, pour la baguette, pour le paquet de cigarettes.

Des merci de politesse, de convenance sociale, automatiques, mécaniques. Presque vides.

Parfois omis.

Parfois exagérément soulignés : Merci à toi. Merci pour tout. Merci infiniment.

Grand merci.

Des merci de profession : Merci pour votre réponse, votre attention, votre collaboration.

Ce que j’en pense : Je passe ma vie à dire « merci ». Je pense que c’est l’un des mots que j’emploie le plus, avec « pardon » ; « merci » à la boulangère, « merci » à un collègue, « merci » au conducteur de la voiture qui m’a cédé le passage. Bref, des « merci » de politesse et de convenance.

 

Mais des vrais « Merci », je n’en dis que très peu… Tout simplement parce que je n’en prends le temps ou que je n’y pense pas. C’est sur ces « Merci » que porte le nouveau roman de Delphine de Vigan.

 

Pour cela, elle choisit de nous raconter l’histoire de Michèle Seld alias Michka. Les mots, elle les connait bien car elle travaillait en tant que correctrice dans un grand journal. Mais à l’aube de sa vie, Michka est atteinte d’aphasie : doucement, ses mots s'en vont, se confondent ; ils « s'enfouillent », « s'enfuitent ».

 

Michka va s’installer dans un EHPAD où Jérôme, orthophoniste, va tenter de lui faire retrouver ses mots et où Marie, sa petite fille de cœur, viendra lui rendre visite. Michka décidera alors d’exprimer son ultime gratitude, avant qu’il ne soit trop tard. Et cette gratitude ira vers un couple de la Ferté sous Jouarre, dont elle ignore le nom, mais qui a sauvé la petite fille juive qu’elle était pendant la guerre.

 

Comme le précédent, ce roman est un véritable condensé d'émotions. Ouvrir ce livre c'est ressentir à la fois la tendresse, la nostalgie, le chagrin, l'empathie, la joie, le soulagement, les gratitudes. C’est assez incroyable, car le livre ne comporte que très peu de pages !

 

Les personnages sont très touchants et d’ailleurs, une relation de gratitude va même s’installer entre eux. J’ai adoré le personnage de Michka : c’est un peu la grand-mère que tout le monde voudrait avoir et l’on ne peut que s’attacher à elle avec son langage inventé, presque poétique.

 

Ce livre est donc un coup de cœur pour moi et pour cela : « merdi » Delphine de Vigan.

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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Une sirène à Paris de Mathias Malzieu

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Surprisiers : ceux dont l’imagination est si puissante qu’elle peut changer le monde – du moins le leur, ce qui constitue un excellent début. »

 

Il pleuvait en plein soleil sur Paris, ce 3 juin 2016. La tour Eiffel se laissait pousser des arcs-en-ciel, le vent coiffait leurs crinières de licorne. Les grelots de pluie rythmaient la métamorphose du fleuve. Les embarcadères se transformaient en plages de bitume. L’eau montait, montait et montait encore. Comme si quelqu’un avait oublié de fermer le robinet de la Seine.

Ce que j’en pense : Paris, juin 2016. Il pleut tellement que la Seine déborde, « comme si quelqu'un avait oublié de fermer le robinet ». Un soir, Gaspard Snow, rentrait chez lui lorsqu'il trouva une sirène blessée sur les quais. Il décida de la ramener dans son appartement, et de la plonger dans sa baignoire pour en prendre soin. Atteint d'une « pierre-richardite » aiguë, le jeune homme est assez maladroit dans sa façon de faire mais il finit par toucher le cœur de la sirène.

Problème : comment vit-on une histoire d'amour avec une sirène à Paris ?

 

Ce livre est fait pour les amateurs d'univers où le réel flirte avec l'imaginaire. Si vous avez envie de côtoyer un Flowerburger, des surprisiers ou des touk touk qui foncent à travers tout Paris, je vous conseille de vous plonger (c'est le cas de le dire !) dans « une sirène à Paris » de Mathias Malzieu (aka le chanteur de Dionysos).

 

C'est la première fois que je lisais cet auteur et son univers m'a beaucoup rappelé celui de Boris Vian dans « l'écume des jours ». Si vous aimez les conteurs d'histoires, vous pouvez vous ruer sur ce livre qui sera fait pour vous. Si au contraire, comme moi, vous préférez un univers un peu plus terre à terre, la magie risque de ne pas d'opérer...

 

Ma note : 2,75/5

Publié dans Littérature

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