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Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?

 

Mes voisins de palier n’ont pas froid aux yeux. Ils n’ont pas de soucis, ne tombent pas amoureux, ne se rongent pas les ongles, ne croient pas au hasard, ne font pas de promesses, de bruit, n’ont pas de sécurité sociale, ne pleurent pas, ne cherchent pas leurs clés, leurs lunettes, la télécommande, leurs enfants, le bonheur.

Ce que j’en pense : Si je devais résumer ce livre en un mot ce serait : IR-RE-SIS-TI-BLE !

 

Impossible de ne pas succomber au charme de Violette Toussaint, qui exerce une profession peu commune puisqu’elle est garde-cimetière. A travers « Changer l’eau des fleurs », nous allons apprendre à connaitre Violette, son passé, pourquoi est-elle devenue garde-cimetière, son quotidien, ses espoirs, ses chagrins etc…

 

Il est d’ailleurs très difficile de faire un résumé de ce roman car il renferme plusieurs histoires en une. En fait, c’est un livre qui parle de la vraie vie et des vrais gens, tout simplement.

 

C’est aussi un livre de rencontres. Une rencontre avec Violette, mais pas seulement. Une myriade de personnages gravite autour d’elle. Tous sont extrêmement attachants et vraiment bien travaillés, tout en nuances. J’ai adoré cet univers doux, discret et rempli d’émotions et de poésie.

 

La plume de Valérie Perrin est excellente : je suis devenue très vite addict à ce roman et j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher car je tenais absolument à savoir ce qui allait se passer dans le prochain chapitre (« bon, allez, encore un chapitre et je vais me coucher »…. « bon, cette fois c’est le dernier, hein… »).

 

Ne vous fiez pas à son titre et à sa couverture qui de prime abord m’auraient un peu refroidis, ce livre mérite vraiment d’être découvert et mis en valeur !

 

Vous l’avez compris, « Changer l’eau des fleurs » a été un coup de cœur pour moi. Je suis véritablement tombée en amour pour cette histoire, ses personnages et cet univers… Ce livre est une pépite littéraire comme on les aime : à consommer sans modération !

 

Ma note : 4/5

 

 

Publié dans Littérature

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Né d'aucune femme de Franck Bouysse

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile ». - Et alors, qu'y-a-t-il d'extraordinaire à cela ? Demandais-je. - Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose. Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

Il se trouvait quelque part plus loin que les aiguilles de ma montre. Cela n’a pas encore eu lieu. Il ne sait rien du trouble. Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l’air frais du matin, des odeurs d’abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradé de vert, en anarchie florale confinant à l’explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent.

Ce que j’en pense : certes, j’arrive après tout le monde.... mais je ne regrette absolument pas ! « Né d’aucune femme » fut une lecture intense, parfois dure, mais toujours captivante.

 

Rose est l’ainée d’une famille paysanne de quatre filles. Comme une fille ne rapporte pas d’argent, son père décide de la vendre au propriétaire du domaine des forges. Une fois sur place, Rose est traitée comme une moins que rien, condamnée à servir un homme pervers et sa mère diabolique. Très vite, Rose découvrira à ses dépens que cette famille cache un bien sinistre secret…

 

J’ai toujours aimé lire les destins de femmes hors du commun. Celui de Rose est un véritable calvaire mais elle se montrera toujours digne, courageuse et ne s’avouera jamais vaincue. J’ai beaucoup aimé ce personnage.

 

Franck Bouysse nous entraine sur des chemins sombres pour nous montrer ce qu’il peut y avoir de pire chez l’homme. C’est un roman assez « noir » avec une histoire très manichéenne, un peu à la manière d’un conte, avec des gentils très gentils, des méchants très méchants, des pauvres et des riches. C’est d’ailleurs tellement noir que j’ai vraiment besoin que la prochaine lecture soit un peu plus légère histoire de remonter jusqu’à la lumière !

Le style de l’auteur est vraiment très bon : on est tout de suite happé par le destin de cette pauvre petite créature qu’est Rose et je me suis fait avoir plusieurs fois par les rebondissements que je n’ai pas vu venir.

 

Seule déception : la fin du roman que j’ai trouvé un peu évidente. J’aurais aimé un ultime twist final.

 

Ce roman est un véritable « page turner » dont il est difficilement possible de se détacher une fois commencé, je ne peux que vous le recommander !

 

Ma note : 3,75/5

Publié dans Littérature

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L'amour sous algorithme de Judith Duportail

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : On y découvre – avec stupéfaction, souvent – moult détails sur la technologie de l’application, notamment au sujet de son sexisme.

Je suis en avance au cours d’abdos-fessiers, je m’appuie contre le mur pour attendre. Le grincement de mes baskets sur le lino me rappelle l’EPS au collège, quand on patientait dans le couloir du gymnase mal chauffé pour une poussive heure de handball ou autres « sports co » que je détestais. Sauf qu’ici, la clim est bien réglée et je suis la seule à m’habiller encore pareil qu’à l’époque du collège. Je détonne au milieu des filles aux tresses impeccables qui virevoltent derrière elles quand elles courent sur les tapis avec une aisance de gazelle.

Ce que j’en pense : Love me tinder, love me true.... Outil indispensable de la drague version 2.0, Tinder s'est invité dans les smartphones de la plupart des célibataires du troisième millénaire. Swipe à gauche, swipe à droite... tout le monde connait. Mais ce que l'on sait moins bien, c'est que nos amis de chez Tinder biaiseraient nos rencontres grâce à un algorithme mis en place à notre insu.

 

Tout a commencé lorsque Judith Duportail a découvert que Tinder, dans sa magnificence, attribuait à ses utilisateurs une note secrète de désirabilité, autrement appelée "Elo score" à laquelle nous n'avons pas accès. Ainsi, si une personne dite "désirable" a liké votre profil, votre note augmente ; au contraire, si une personne jugée peu désirable like votre profil, votre note diminue.

 

En poussant un peu plus son enquête, Judith Duportail découvre que Tinder va plus loin en se servant de nos données personnelles pour nous proposer des matchs : date de naissance, pages likées sur facebook, voire même notre QI. Ainsi, si je suis une jeune cadre dynamique qui aime les voyages et les grands bruns barbus, j'ai plus de chances de matcher sur Tinder avec un grand brun barbu de la même catégorie socio-professionnelle que moi et qui a liké les mêmes pages facebook que moi. En somme, les beaux et riches matchent avec les beaux et riches et les moches et pauvres matchent avec les moches et pauvres...

 

Moi qui pensait que mes match étaient le fruit du hasard et de la géolocalisation, je me suis bien mise le doigt dans l’œil (aïe, ça fait mal !)

 

Judith Duportail met également l'accent sur un point que j'ai trouvé très intéressant. Lorsqu'on est une fille, aller sur Tinder permet de se prendre un shot de narcissisme : on se sent belle, désirable, il y a tout de suite pleins de garçons qui veulent nous rencontrer. Et puis quand on a obtenu ce frisson d’égocentrisme, quand Tinder a comblé le vide que l'on était venu combler, on a souvent tendance à lâcher son téléphone et à oublier de répondre aux messages. Comportement que l'on reproche d'ailleurs souvent à la gente masculine...

 

J'ai adoré ma lecture de "l'amour sous algorithme" et j'ai trouvé que cet essai présenté sous la forme d'une enquête journalistique était extrêmement intéressant et révélateur, non seulement sur le réel fonctionnement de Tinder, mais également quant au comportement amoureux de notre fameuse génération Y. Bravo !

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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Filles de la mer de Mary Lynn Bracht

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.

 

Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.

 

Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.

 

Hana

Ile de Jéju, été 1943

Hana a seize ans et ne connait rien d’autre qu’une vie sous l’occupation. Le Japon a annexé la Corée en 1910, et Hana parle couramment le japonais, a appris à l’école l’histoire et la culture japonaises et n’a pas le droit de parler, de lire ou d’écrire dans sa langue maternelle, le coréen. Elle est dans son propre pays une citoyenne de seconde zone à qui ne sont laissés que des droits de seconde zone, mais cela n’entache en rien sa fierté d’être coréenne.

Ce que j’en pense : ATTENTION : Ceci est une alerte à la bombe livresque ! Pour moi, c'est LE livre de l'année et sans doute l'un des meilleurs que j'ai lu.

 

1943.La Corée est occupée par le Japon et subit les affres de la seconde guerre mondiale. Deux sœurs, Hana et Emi vivent sur l'île de Jeju avec leurs parents et appartiennent à la communauté des haenyeo, dont les femmes font vivre leur famille en pêchant en apnée. Hana a été initiée aux rites de la pêche et plonge tous les jours avec sa mère dans les eaux profondes. Emi, trop jeune pour plonger, reste sur la plage et surveille le butin.

 

Un jour, Hana aperçoit au loin un soldat japonais qui s'approche de l'endroit où se trouve sa petite sœur. Elle se remémore alors les paroles de sa mère qui lui ordonnait de ne jamais s'approcher des soldats japonais et de ne surtout jamais se retrouver seule avec eux. Sans réfléchir, Hana se précipite hors de l'eau pour cacher sa petite sœur et la mettre à l'abri. Le soldat japonais se retrouvera alors nez à nez avec Hana et va l'envoyer en Mandchourie afin qu'elle y devienne une "femme de réconfort", c'est à dire une esclave sexuelle pour satisfaire les désirs des soldats japonais.

 

Emi, de son côté, n'a jamais oublié le geste de sa sœur et va tout faire pour retrouver cette dernière, jusqu'à son dernier souffle...

 

"Filles de la mer" fut une lecture bouleversante : je ne suis même pas sûre de trouver les mots justes pour vous dire combien j'ai été transpercé par l'histoire de ces deux sœurs et plus généralement par le destin de ces "femmes de réconfort". Le calvaire d'Hana, sacrifiée au nom de l'effort de guerre, est d'autant plus difficile à lire quand on sait que de tels faits se sont réellement produits. Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler des "femmes de réconfort" et je ne me souviens pas non plus que mes livres d'histoires aient traité de ce sujet.

 

Ce livre résonne comme le cri de femmes à qui on a volé leur identité, leur condition d'être humain, et même leur âme. Il est d'une puissance et d'une intensité incroyables. La force et la dignité de ces femmes m'ont parfois émue aux larmes... C'est vraiment un bel hommage que leur rend Mary Lynn Bracht dont l'écriture est époustouflante : on est immédiatement happé par l'histoire et on lit le roman d'une traite, en apnée.

 

Si vous ne l'avez pas encore compris, ce livre est un immense coup de cœur pour moi. Il est passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie en librairie, alors rendez-lui hommage et lisez-le !

Ma note : 4,5/5

Publié dans Littérature

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