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Vigile de Hyam Zaytoun

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une femme dans la nuit. Le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu'elle allume la lampe, elle découvre que l'homme qu'elle aime est en arrêt cardiaque.

 

Avec une intensité et une attention magnifique aux mots, Hyam Zaytoun reconstruit l’dxpérience d’une nuit traumatique où son compagnon s’est retrouvé subitement dans l'antichambre de la mort. Comment raconter l'urgence et la peur ? la douleur et une vie qui bascule dans le cauchemar d'une perte brutale ? Écrit cinq ans après cette nuit, Vigile irradie de l’amour qui habite chaque phrase.

 

C’est une histoire de pulsation. Une certitude physique qui mute en pensée. Ça me traverse, dans la cuisine, alors que tu es là, juste derrière moi. A peine un mètre nous sépare. Nos corps s’activent pour préparer le repas et nos cœurs étrangement battent plus qu’à l’ordinaire.

Ça ne va pas. On ne peut pas continuer comme ça.

Ce que j’en pense : Une fois n'est pas coutume, voilà encore l'exemple d'un livre que beaucoup ont adoré... sauf moi !

 

Dans son récit autobiographique, Hyam Zaytoun nous raconte la nuit où tout a basculé pour elle et ses proches... La nuit noire... un bruit étrange... l'interrupteur qu'elle ne trouve pas... son cœur qui bat la chamade... enfin, la lumière... le visage de l'homme qu'elle aime... ses yeux fixes... une secousse... elle l'appelle... il n'est pas là... une autre secousse... l'infarctus... prévenir les secours... lui sauver la vie... plus rien d'autre ne compte...

 

Je ne peux que reconnaître la sincérité de l'auteure ; l'intensité et l'amour qui émanent de chaque mot sont bien réels. Pourtant, je dois avouer que je suis un peu passée à côté. Tout d'abord parce que ce récit relève de l'intime, de la sphère privée. On est happé par la profondeur de l'écriture de Hyam Zaytoun : on ressent avec elle la souffrance, le monde qui s'écroule, l'angoisse de ne plus jamais revoir la personne que l'on aime le plus et l'appréhension de "l'après". En fait, le lecteur se sent un peu comme un "spectateur" de ces scènes, impuissant ; ça m'a mis mal à l'aise.

 

Ensuite, j'ai trouvé le rythme un peu lent, que l'on tournait en rond, mais c'est sans doute dû au fait que je ne souhaitais pas m'attarder sur la douleur d'autrui. Je me suis également demandée quel était le message de l'auteure avec ce livre et pourquoi elle souhaitait partager avec nous ce moment si personnel, même si je me doute bien que coucher sur le papier cette histoire a dû être salutaire pour elle.

 

En conclusion, si ce livre n'a pas été un coup de cœur pour moi, je suis sûre qu'il le sera pour d'autres qui lui trouveront de nombreuses qualités... comme quoi, un livre ne peut pas plaire à tout le monde !

 

 

Ma note : 2,5/5

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Quand nos souvenirs viendront danser de Virginie Grimaldi

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.

 

Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six : Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.

 

Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos mémoires, nos vies-, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis : nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus ».

 

A travers le récit de leur combat et une plongée dans des souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.

C’est un lundi matin, à l’heure de Motus. Je suis en train de mixer les poireaux lorsqu’on frappe. Je ne me méfie pas, cela ne peut être que la factrice. Elle seule sait que nous avons désactivé la sonnette pour éconduire les vendeurs de véranda ou de religion. J’essuie mes mains sur mon tablier et ouvre la porte en grand. De l’autre côté, le visage rubicond de Gustave me sourit.

Ce que j’en pense : Je viens ajouter ma voix au concert de louanges qui a débuté à la sortie de ce livre et dont le succès est amplement mérité.

 

"Quand nos souvenirs viendront danser" raconte l'histoire des "Octogéniaux". Ils s'appellent Marceline, Anatole, Rosalie, Gustave, Joséphine et Marius ; ils ont 80 ans et vivent depuis toujours impasse des Colibris. Leurs enfants y ont grandi, leurs amitiés s'y sont scellées et ils ont y connu les événements les plus marquants leurs vies. Aussi, lorsque le Maire décide de raser leurs maisons, leurs souvenirs, et leurs vies avec, pour y construire une école à la place, nos Octogéniaux décident de s'opposer frontalement à cette décision et de mener le combat de leur vie, qui sera sans doute leur dernier.

 

Dans ce roman, Virginie Grimaldi choisit de nous parler du temps qui passe, des souvenirs qui restent, des secrets que l'on enfouit au fond de soi, des liens qui font et se défont. C'est un livre sur la vie, tout simplement.

 

Ses mots sonnent comme la mélodie d'une boite à musique. Quand on l'ouvre, on se laisse porter par la musique douce, on se remémore avec nostalgie nos souvenirs et on a le cœur qui tournoie comme les petits personnages qui dansent dans la boite. Et ce qui touche encore plus la lectrice que je suis, c'est qu'on sent que Virginie Grimaldi s'est impliquée personnellement et émotionnellement dans cette histoire inspirée par celle de ses grands-parents et nous en sommes d'autant plus touchées. Merci de partager votre bulle de bonheur avec nous.

 

Seul petit bémol : le dernier chapitre, inutile selon moi.

 

Sans surprise, j'ai donc adoré cette lecture et songe très sérieusement à écrire au Ministère de la Santé pour demander le remboursement par la Sécurité Sociale des livres cette auteure, car ils sont le meilleur antidépresseur que je connaisse.

 

 

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

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King Kong théorie de Virginie Despentes

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de "Baise-moi" conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

J'écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m'excuse de rien, je ne viens pas me plaindre.

Ce que j’en pense : J'ai toujours aimé le ton de Virginie Despentes : corrosif, acide, qui tape là où ça fait mal mais qui vise juste. Elle a un style vraiment bien à elle, une "patte" reconnaissable entre mille et c'est ce qui fait une partie de son talent. Surtout, c'est une femme qui a des choses à dire et qui valent la peine d'être entendues. A l'époque du "balance ton porc" et du "me too", je me suis dit que la lecture de "King kong théorie" était toujours d'actualité....

 

 

Il s'agit d'un essai sur le féminisme et plus généralement sur la perception des femmes dans notre société. L'auteure y fait état du clivage entre femmes et hommes et du rapport de domination que ces derniers nous imposent. Viriginie Despentes encourage les femmes à s'affranchir du contrôle et de la domination masculine. Elle prône la liberté de la femme et son droit de disposer de son corps comme elle le veut.

Pour illustrer ses propos, Virginie Despentes se sert de sa propre expérience. Elle nous parle du viol qu'elle a subi étant jeune et qui l'a marqué au fer rouge. Elle évoque également son expérience dans le milieu de la prostitution et je la crois volontiers lorsqu'elle décrit ses anciens clients comme des hommes souffrant de solitude.

 

Pour mieux comprendre l'univers de Virginie Despentes, j'ai visionné son film "Baise-moi" (disponible sur Netflix) : en le regardant, j'ai ressenti la souffrance, la révolte, l'impuissance. Tout ce qui constitue sa plume et son être. Que ce soit dans ses livres ou dans son film, Viriginie Despentes a un discours assez radical, que je ne rejoins pas toujours, mais il est bon de rappeler les fondamentaux de temps en temps...

 

Ma note 3/5

 

Publié dans Littérature

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Le nouveau nom d'Elena Ferrante

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : "Si rien ne pouvait nous sauver, ni l'argent, ni le corps d'un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement."

 

Le soir de son mariage, Lila, seize ans, comprend que son mari Stefano l'a trahie en s'associant aux frères Solara, les camorristes qu'elle déteste. De son côté, Elena, la narratrice, poursuit ses études au lycée. Quand l'été arrive, les deux amies partent pour Ischia. L'air de la mer doit aider Lila à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano.

 

L'amie prodigieuse, Le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste, sont les trois premiers tomes de la saga d'Elena Ferrante.

Au printemps 1966, Lila, dans un état de grande fébrilité, me confia une boite en métal contenant huit cahiers. Elle me dit qu’elle ne pouvait plus les garder chez elle car elle craignait que son mari ne les lise. J’emportai la boite sans faire de commentaires, tout juste quelques remarques ironiques sur la quantité de ficelle qu’elle avait utilisée pour la fermer.

Ce que j’en pense : Je ne m'étais pas vraiment emballée à la lecture du premier tome de la saga d'Elena Ferrante ("l'amie prodigieuse"), que j'avais apprécié, mais sans plus. Raison pour laquelle j'ai mis tant de temps à lire le deuxième. Eh bien... j'ai vraiment bien fait de persister car ce deuxième tome est bien meilleur que le premier !

 

Nous voilà de retour à Naples, mais dans les années 60 cette fois. Les deux amies Lila et Lena entrent dans l'âge adulte, mais à des rythmes différents. Lila, la flamboyante, l'exubérante, va connaitre la vie de femme mariée avec Stefano, qu'elle a épousé très jeune. Stefano est l'épicier du quartier où vivent Lila et Lena et l'épouser représente une ascension sociale pour Lila, qui a dû arrêter ses études. Bien que Stefano offre à sa jeune femme tout ce qu'elle demande, la vie de femme mariée est loin de ce dont rêvait Lila : elle découvre le soir de son mariage que Stefano l'a trahie en s'associant à la famille Solara, il la frappe régulièrement et la force à avoir des rapports sexuels avec lui. Lena, la discrète, quant à elle, va continuer ses études : d'abord au lycée puis à l'université où elle va découvrir des milieux intellectuels complètement différents des gens de son quartier. Elle est toujours secrètement amoureuse de Nino, un brillant élève de son lycée et de quelques années son aîné.

 

C'est lors d'un séjour sur l'île d'Ischia que la vie des deux amies va basculer et les conséquences en seront irréversibles pour l'une comme pour l'autre...

 

"Le nouveau nom" est clairement un récit initiatique centré sur la découverte de l'amour chez nos deux personnages. En parallèle, Lila et Lena vont chercher leur place au sein de la société, chacune à leur manière (l’une en faisant un beau mariage et l’autre en poursuivant ses études), mais toutes deux éprouvent le besoin de s'affranchir de leur condition sociale. Comme dans "l'amie prodigieuse", on retrouve cette ambiance napolitaine que j'aime tant : on entend les personnages hurler, on ressent la chaleur italienne, la mafia qui tient d'une main de fer le quartier etc... mais le roman traite également de l'amitié féminine (Lila et Lena vont tour à tour s'adorer, se détester, s'admirer, se concurrencer) ou encore de la condition de la femme dans l'Italie machiste des années 60 (l'omerta qui règne autour de la violence faite aux femmes est d'ailleurs révoltant).

 

J'ai adoré tous les personnages du roman ; Lena en particulier pour qui j'ai eu beaucoup d'affection. Les personnages secondaires ne sont pas en reste car ils possèdent tous un caractère bien trempé et typiquement napolitain !

 

Vous l'avez compris, ce roman un vrai coup de cœur en ce qui me concerne. On est totalement captivé par l'histoire et l'écriture d'Elena Ferrante qui a réalisé un chef d'œuvre à l'italienne. Bravissimo !

Ma note : 4/5

Publié dans Littérature

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