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La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : la Princesse de Clèves met en scène, à la Cour du roi Henri II, un trio tragique : le duc de Nemours est épris de la Princesse de Clèves, qui l’aime en retour, mais est adorée de son époux… Par refus de s’abandonner à une passion coupable, la princesse commet l’irréparable : elle avoue tout au prince. Et cet aveu central dont dépend l’issue du drame a fait couler beaucoup d’encre, ainsi que le résume la romancière Marie Darrieussecq : « Mes premiers lecteurs de Mme de Lafayette, au XVIIème siècle, le jugèrent invraisemblable : quelle épouse pense devoir informer son mari de ses tentations adultères ? Au XVIIIème siècle, cet aveu, on l’a trouvé charmant. Au XIXème, immoral. Au XXème, idiot : mais qu’elle l’épouse donc, son bellâtre de cour ! Et au début du XXIème, on dit qu’il ne faut plus lire ce livre, mais c’est encore une autre histoire. »

La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, Duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n’en était pas moins violente, et il n’en donnait pas des témoignages moins éclatants.

Ce que j’en pense : Ahhh la Princesse de Clèves : un si grand modèle de vertu, de rigueur, d’austérité… Quand je n’arrive pas à résister à une boîte de chocolats, elle résiste à l’envie de succomber à l’homme de sa vie…

 

La Princesse de Clèves est secrètement amoureuse du duc de Nemours, l’un des plus beau partis de la Cour du roi Henri II. Mais sa condition de femme mariée du 17ème siècle lui interdit de vivre sa passion au grand jour, d’autant plus que le Prince de Clèves son mari l’aime éperdument. Au plus mal, elle finit par tout avouer à son mari : mais à quel prix ?

 

Transposons cette situation à une situation de nos jours. Tu es mariée à Mister Bean parce qu’il a de l’argent et que cela arrange bien tes parents. Alors que tu découvres la vie de femme mariée avec un mari que tu n’aimes pas (mais qui est bien brave), Bradley Cooper t'envoie des sextos et te dit qu’il t’aime… Tu fais quoi ?

 

En ce qui me concerne, je plaque tout et m’enfuie avec Bradley dans sa décapotable blanche, cheveux au vent et levant mon majeur en l’honneur des conventions et du « qu’en dira-t-on ? ». Mais pas la Princesse de Clèves. Elle choisit de rester fidèle et obéissante à son mari (et à elle-même), quoi qu’il advienne.

 

Courage ou stupidité ? La réponse à cette question diffère selon l’époque où on lit le roman.

 

Les premières pages sont difficiles à aborder en raison de la multiplicité des personnages et des alliances qui y sont décrites par Madame de Lafayette. Passé cela, on est plutôt pris par l’histoire de ce triangle amoureux. De nombreux thèmes sont abordés par l’auteure : l’amour impossible, la condition féminine, le renoncement…

 

Pour quelqu’un qui a décidé de se remettre aux classiques, je trouve que « la Princesse de Clèves » est une bonne entrée en matière car elle est intemporelle. D’autres classiques à me suggérer ?

 

Ma note : 2,75/5

Publié dans Littérature

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Bilan livresque 2018

Publié le par mademoisellechristelle

 

A chaque fin d'année son bilan livresque. Cette année, j'ai choisi de suivre l'idée de @katia_et_ses_livres et de sélectionner mes neuf meilleures lectures de l'année 2018.

Alors...s'il ne devait en rester que neuf en neuf mots, ce seraient (roulement de tambour) :

#ilove de Marion Michau : hilarant 😂

#ilestgrandtempsderallumerlesetoiles de Virginie Grimaldi : resplendissant 

#etsoudainlaliberte de Caroline Laurent et Evelyne Pisier : délivrant ✊🏾

#lavraievie d'Adeline Dieudonne : percutant 👊🏾

#chansondouce de Leïla Slimani : poignant 🔪

#lesbrumesdesapa de Lolita Séchan : dépaysant 🎐

#unfilsparfait de Mathieu Menegaux : ahurissant 😶

#lesloyautes de Delphine de Vigan : attachant 🔗

#culottees de Pénélope Bagieu : inspirant 💪🏾

Initialement, j'ai choisi ces romans en me basant sur mon intuition. Et puis, en y regardant de plus près, j'ai réalisé qu'ils avaient tous un point commun : le personnage principal est à chaque fois une femme qui choisira de reprendre son destin en mains.

J'ai toujours admiré ces femmes battantes connues et reconnues pour leur travail et leur persévérance. Ce sont de vraies sources d'inspiration pour moi. Ce n'est donc pas un simple hasard si j'ai choisi ces livres. Je crois plutôt que c'est un signe du destin 😉

Inconsciemment, grâce à ce post, j'ai sans doute trouvé mon credo pour 2019 : décider de mon destin et surtout, lui donner un sens...

Merci à tous ces auteurs pour ces moments de lecture. Je vous souhaite à toutes et tous une merveilleuse année livresque !

 

Publié dans Littérature

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La comédie (in)humaine de Julia de Funès et Nicolas Bouzou

Publié le par mademoisellechristelle

 

Voilà un essai qui dézingue complètement le management d'aujourd'hui.

Pour Julia de Funès (philosophe) et Nicolas Bouzou (économiste), les salariés aiment généralement leur entreprise et leur job, mais ils n'ont pas assez d'autonomie et ne trouvent pas assez de sens à leur travail. 

Pour les deux auteurs encore, le "happiness management", très en vogue en ce moment, n'a aucune chance de fonctionner si le management est défaillant. Ainsi, installer un baby foot ou une piscine ne sert à rien, tant que les gens ne sont pas mis en valeur par le management et tant que l'on ne priorise pas les compétences sur le reste.

Sont dans le collimateur des deux auteurs les réunions à rallonge, les reportings à tout va, sans oublier les seminaires qui frisent parfois le ridicule. Mention spéciale à France télévisions qui, pour tester la résistance au stress de ses collaborateurs, a simulé une prise d'otages au cours d'un séminaire...

Leurs préconisations ? Moins de réunions (on s'en doute), le développement du télétravail, des formations plus humaines.

Certains passages sont parfois un peu exagérés et à nuancer, mais le fond est tout de même là. Le tout est de savoir si les entreprises françaises sont prêtes à revoir leur façon de gérer les ressources humaines. A l'arrivée de la nouvelle génération sur le marché du travail, le management paternaliste doit-il encore subsister ? Ou au contraire doit-on considérer que le changement, c'est maintenant...

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La vraie vie d'Adeline Dieudonné

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.

 

Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.

 

D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing.

A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres.

Des daguets, des sangliers, des cerfs. Et puis des têtes d’antilopes, de toutes les sortes et de toutes les tailles, springboks, impalas, gnous, oryx, kobus… Quelques zèbres amputés du corps. Sur une estrade, un lion entier, les crocs serrés autour du cou d’une petite gazelle.

Et dans un coin, il y avait la hyène.

Ce que j’en pense : bon.. okay… j’arrive après la bataille…

 

J’ai toujours aimé les livres forts, qui nous bousculent, qui nous secouent. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on passe par beaucoup d’émotions avec ce livre ! Adeline Dieudonné nous raconte « La vraie vie », celle qui te percute en plein visage, qui te prend aux tripes et te sert si fort qu’elle t’empêche de respirer.

Je ne savais pas s'il existait des vies réussies, ni ce que ça pouvait signifier. Mais je savais qu'une vie sans rire, sans choix et sans amour était une vie gâchée.

La narratrice (dont on ne connaitra pas le prénom) est une petite fille de 10 ans. Elle vit avec un père alcoolique et violent, une mère invisible et passive, et son petit frère, qu’elle protège de cet univers. Mais un jour, un événement va traumatiser son petit frère.

Lui qui était jusqu’ici un enfant innocent et rieur, va basculer dans le mutisme. La colère va prendre possession de son corps, et grignoter chaque centimètre carré de peau, jusqu’à atteindre ses yeux, son rire, sa joie de vivre. La narratrice se fixe alors un objectif : devenir Marie Curie pour créer une machine à remonter le temps (comme dans le film), pour tout effacer et empêcher son frère de sombrer dans la violence.

 

Et cet objectif, il compte plus que tout…

 

J’ai été véritablement emportée par la plume d’Adeline Dieudonné car une fois le livre ouvert, il devient physiquement impossible de le lâcher. Je ne me rappelle pas avoir lu quelque chose d’aussi original depuis bien longtemps : ce livre ne ressemble à aucun autre et c’est ce qui a fait son succès, je pense.

 

J’ai adoré les personnages de ce roman et je me suis totalement identifiée à la jeune narratrice qui aime son petit frère d’un amour inconditionnel, quasi maternel. « La vraie vie » est clairement un roman initiatique. Le lecteur assiste à l’évolution de la narratrice qui grandit, manifeste une volonté de s’émanciper, éprouve du désir et se transforme en une véritable guerrière.

 

Il m’a également fait réfléchir sur la ténacité, la violence, les classes sociales : bref, la vraie vie. Malgré la noirceur du décor et de certains personnages, j’ai trouvé qu’il y avait tout de même de l’amour et de la bienveillance dans ce roman. Adeline Dieudonné accomplit un tour de magie : en 260 pages, elle dit tout. Bravo, c’est un coup de au cœur.

 

Ma note : 4/5

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Chanson douce de Leïla Slimani

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.


À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture.

 

Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous. Dans l’ambulance qui la transportait à l’hôpital, elle était agitée, secouée de convulsions. Les yeux exorbités, elle semblait chercher de l’air. Sa gorge s’était remplie de sang. Ses poumons étaient perforés et sa tête avait violemment heurté la commode bleue.

Ce que j’en pense : Que dire de plus que ce qui a déjà été dit depuis deux ans que ce livre est paru ?

 

« Chanson douce » c’est un suspens à l’envers : on commence par la fin et on déroule ensuite l’histoire. Et quelle histoire ! Les premiers mots vous glacent le sang. Le cri de la mère qui découvre ses enfants est resté dans ma tête. Non seulement ce cri m’a transpercé les tympans, mais il m’a également transpercé le cœur et tordu les intestins.

En entrant dans la chambre où gisaient ses enfants, elle a poussé un cri, un cri des profondeurs, un hurlement de louve. Les murs en ont tremblé. La nuit s’est abattue sur cette journée de mai. Elle a vomi et la police l’a découverte ainsi, ses vêtements souillés, accroupie dans sa chambre, hoquetant comme une forcenée. Elle a hurlé à s’en déchirer les poumons. L’ambulancier a fait un signe discret de la tête, ils l’ont relevée, malgré sa résistance, ses coups de pied.

Faire garder son enfant, c’est quelque chose de bouleversant pour une mère. On confie tout de même la prunelle de ses yeux à un(e) inconnu(e) ! Et que dire du lien entre la mère et la nounou qui la substitue la journée. Je déconseille donc ce livre aux trentenaires qui songent à faire garder leur enfant par une nounou !

 

Les personnages sont complètement dans l’ère du temps. Il s’agit d’un couple de trentenaires bobos parisiens, tous deux ambitieux, pour qui la vie est devenue une succession de tâches, d’engagements et de rendez-vous à ne pas manquer. Ce sont ces couples qui passent leur vie à courir, qui n’ont le temps de rien, et qui considèrent leur mode de vie comme un signe de réussite.

Et puis il y a la nounou, qui vit dans un autre monde : un monde où l’argent est un problème car il fait défaut, un monde où l’on doit se contenter de peu, des restes, voire du médiocre, un monde que ne voit pas (ou refuse de voir) notre couple de bobos car il est peu habitué à se mélanger avec des gens de condition sociale inférieure à la leur.

 

Leïla Slimani raconte tout en subtilité la confrontation entre ces deux mondes et les tensions qui peuvent en résulter. C’est sociologiquement très intéressant et tellement révélateur du monde moderne.

Ce livre est un coup de cœur pour moi : Leïla Slimani a vrai talent d’écriture, elle nous tient en haleine, manipule nos émotions, elle nous donne un rôle dans cette histoire où le lecteur connait la fin avant les personnages. Alors on tourne frénétiquement les pages pour savoir la suite, pour trouver une réponse à nos questions et comprendre pourquoi…

 

Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit que ce livre aurait pu faire un excellent film. Ça tombe bien, j’ai appris qu’un tournage était en cours avec à l’affiche Leïla Bekhti et Karine Viard. Vite, vite, j’ai hâte !

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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