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Partie de rien de Hapsatou Sy

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « J’ai pleinement décidé d’être entrepreneure quand mon père m’a raconté pour la première fois son histoire. J’ai juré de réussir, d’honorer son parcours et tous ses sacrifices. Je voulais être libre, indépendante et forte. Je voulais surtout que mon père n’ait pas enduré tout cela pour rien. »

 

Hapsatou Sy a 24 ans quand elle se lance dans l’aventure entrepreneuriale. Issue d’une famille de huit enfants, d’origine sénégalo-mauritanienne, elle raconte comment elle a choisi cette voie, les idées et les rencontres qui lui ont permis de franchir le pas et créer sa marque de cosmétiques. Les premiers succès, les joies, la reconnaissance, mais aussi les doutes, les difficultés et les échecs, elle livre sans tabou son expérience de créatrice et chef d’entreprise.

 

Et vous, qu’attendez-vous pour vous lancer et changer le monde ?

 

On m’appelait « petite », « frêle », « petit poulet » (le surnom donné par mes frères, en référence à ma maigreur), « toujours pressée », « Madame Propre !»…
Je viens d’une famille de huit enfants. Dès mon plus jeune âge, je me prenais pour une mère de famille nombreuse. Personne ne m’avait imposé ce rôle. Je l’avais pris, c’est tout.

Ce que j’en pense : Tout d’abord, je tenais à remercier les éditions Dunod et Babelio qui m’ont permis de découvrir ce livre dans le cadre de l’opération « masse critique ».

 

La première fois que j’ai tenu un livre des éditions Dunod dans les mains, c’était un manuel sur les techniques de marketing et de communication. J’étais donc étonnée de constater qu’une maison d’édition spécialisée dans le monde de l’entreprise puisse publier la biographie de Hapsatou Sy. Et bien, finalement, après lecture de « Partie de rien », j’ai réalisé que c’était au contraire tout à fait approprié !

 

Hapsatou Sy nous raconte son histoire de chef d’entreprise : comment lui est venue l’envie de créer son entreprise, son parcours pour la créer et l’histoire de son exploitation (la vie d’un entrepreneur n’est pas toujours un long fleuve tranquille).Et effectivement, j’avais l’impression de lire un manuel sur l’entreprenariat en France.

 

Hapsatou est pleine d’ambitions : elle veut réussir, elle sait comment faire pour y arriver et elle s’en donne les moyens. Pas le choix, car l’échec n’est pas permis !

Nous sommes les capitaines de nos âmes, de nos vies. Nous pouvons décider d'en changer le cours. J'y crois car j'ai changé la mienne et celle de mon entourage.

Dans son livre, Hapasatou Sy est la preuve que la réussite est accessible. Je trouve ce type de message réellement positif car elle démontre que tout le monde peut réussir dans la vie à condition de se donner les moyens de son ambition et de travailler dur. Car oui, Hapsatou travaille beaucoup et ne compte pas ses heures. Elle est partout, sur tous les fronts et en même temps. Je la vois comme un modèle à suivre pour les femmes de notre temps. Je suis admirative de sa réussite et je l’en félicite.

 

Le ton du livre est plutôt simple, agréable à lire. J’avais parfois l’impression d’écouter une copine me raconter son histoire. Ce côté rend d’ailleurs l’histoire encore plus accessible au grand public. Elle apparait comme un personnage sympathique, avec qui on prendrait volontiers un café autour duquel on pourrait refaire le monde.

J’ai beaucoup aimé les questionnaires à la fin de chaque chapitre qui nous permettent de réfléchir à notre projet personnel et qui « cassent » un peu le récit pour entrer dans le côté pratique de l’entreprenariat (on rejoint un peu le style du manuel, du coup).

Un jour, une journaliste m'a dit: "Vous qui venez d'un milieu modeste et avez eu une enfance difficile..." (le genre de cliché qui ressort quand on parle à votre place). J'ai répondu : "Vous faites erreur madame. Ma famille est l'une des plus riches de France." Elle a ouvert des grands yeux et, dubitative, m'a demandé :
"Vous êtes bien issue d'une famille nombreuse installée dans la banlieue de Chaville, avec un papa ouvrier et une maman sans emploi ?
- Ouais, c'est à peu près ça. Sauf que Chaville, ce n'est pas la banlieue que vous imaginez et que la pauvreté ne se mesure pas seulement à l'argent."

C’est un livre que je recommande à toutes les femmes voire même les jeunes filles qui aspirent à devenir des « wonder women » et qui souhaitent regarder un jour leur parcours derrière elles en poussant un soupir de soulagement et en disant : « Ca y est. Je l’ai fait. J’ai réussi ».

 

Ma note : 3,5/5

Publié dans Littérature

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L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes de Karine Lambert

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Cinq femmes d’âge et d’univers différents cohabitent dans un immeuble parisien. Elles ne veulent plus entendre parler d’amour et ont inventé une autre manière de vivre. L’arrivée d’une nouvelle locataire va bousculer leur équilibre. Juliette est séduite par l’atmosphère chaleureuse de cette ruche, à un détail près : l’entrée est interdite aux hommes. Va-t-elle faire vaciller les certitudes de ses voisines ou renoncer, elle aussi ?

Ce roman vif et tendre oscille entre humour et gravité pour nous parler de la difficulté d’aimer, des choix existentiels, des fêlures des êtres humains et de leur soif de bonheur. On s’y sent bien.

« Les passagers du vol 542 pour Bombay sont attendus à l’embarquement porte 7. Dernier appel. » La phrase que les quatre amies redoutaient, celles qui restent à Paris entourent fébrilement la voyageuse.

Ce que j’en pense : je ne vais pas y aller par quatre chemins, je n’ai pas du tout accroché à ce livre.

 

L’idée de départ était pourtant bonne : parler de la difficulté d’aimer et des blessures de chacun qui nous empêchent de franchir le pas. Vraiment, l’idée était séduisante... mais la séduction n’a pas été au rendez-vous !

 

Tout d’abord, l’histoire met beaucoup de temps à démarrer. L’auteure s’attarde beaucoup sur les portraits individuels des personnages du roman, ce que je conçois parfaitement s’il y a une histoire, des rebondissements ensuite. Que nenni ! Le rythme est très lent et l’on peine à avancer dans ce roman (« bon et sinon, quand est-ce que ça commence ? »).

On ne remplace pas l'amour par autre chose. On remplace les illusions, l'attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien, par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaitront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.

Ensuite, la fin est sans surprise, sans goût ni odeur, sans sel ni poivre, sans sucre et sans sel. On tourne beaucoup en rond sur des problèmes auxquels les protagonistes ne veulent pas trouver de solution. Et on termine sur une pointe d’agacement. C’est dommage car le livre est très court et se lit facilement ; je m’attendais franchement à mieux et notamment plus de développement sur l’idée de base.

 

Ai-je l’intention de renoncer aux hommes après la lecture de ce roman ? Il me vient une citation de Sénèque qui dit que « c’est quand on n’a plus d’espoir qu’il ne faut désespérer de rien », ce que je traduis par « quand on touche le fond, on ne peut pas tomber plus bas ». Alors, gardon espoir..

 

Ma note : 1,5/5

 

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La bâtarde d'Istanbul d'Elif Shafak

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ : Chez les Kazanci, Turcs d'Istanbul, les femmes sont pimentées, hypocondriaques, aiment l'amour et parlent avec les djinn, tandis que les hommes s'envolent trop tôt - pour l'au-delà ou pour l'Amérique, comme l'oncle Mustafa.

 

Chez les Tchakhmakhchian, Arméniens émigrés aux Etats-Unis dans les années 20, quel que soit le sexe auquel on appartient, on est très attaché à son identité et à ses traditions.

Le divorce de Barsam et Rose, puis le remariage de celle-ci avec un Turc nommé Mustafa suscitent l'indignation générale. Quand, à l'âge de vingt et un ans, la fille de Rose et de Barsam, désireuse de comprendre d'où vient son peuple, gagne en secret Istanbul, elle est hébergée par la chaleureuse famille de son beau-père.

 

L'amitié naissante d'Armanoush Tchakhmakhchian et de la jeune Asya Kazanci, la " bâtarde ", va faire voler en éclats les secrets les mieux gardés.

Avec ses intrigues à foison, ses personnages pour le moins extravagants et l'humour corrosif qui le traverse, La Bâtarde d'Istanbul pose une question essentielle : que sait-on vraiment de ses origines ?

Enchevêtrant la comédie au drame et le passé au présent, Elif Shafak dresse un portrait saisissant de la Turquie contemporaine, de ses contradictions et de ses blessures

 

Qu’importe ce qui tombe du ciel, jamais nous ne pouvons le maudire. Pas même la pluie.
Qu’importe la violence de l’averse, la froideur de la neige fondue, jamais nous ne devons blasphémer contre ce que le ciel nous réserve. Personne n’ignorait cela. Pas même Zeliha.

Ce que j’en pense : que peut-on retenir d’un roman écrit par une auteure turc avec en toile de fond le génocide arménien ?

 

Moi qui aime les romans de femmes pour les femmes, me voilà servie ! Ce roman est résolument féminin et féministe puisqu’il englobe quatre générations de femmes de la même famille. Ce sont des femmes fières et fortes, pour qui j’ai nourri de l’admiration et de l’attachement.

Toutes ont des caractères complexes brillamment exposés par l’auteure ; du coup, j’ai trouvé qu’Elif Shafak ne tombait pas dans le piège du roman purement manichéen avec des gentils très gentils, et des méchants très très méchants.

 

Parmi ces femmes, deux sont en quête de leurs origines respectives. Armanoush, issue (pour moitié) d’une famille arménienne émigrée aux Etats-Unis, décide de se rendre dans la famille de son beau-père installée à Istanbul pour en savoir plus sur le génocide arménien. Sur place, elle va se lier d’amitié avec Asya, née de père inconnue (la bâtarde d’Istanbul), à la recherche de sa place à la fois dans sa famille et dans la société turque. Ainsi, dès le titre, le lecteur peut comprendre que l’un des thèmes du livre sera la quête de soi.

Je n’ai jamais réussi à être arménienne. J’ai besoin d’aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D’aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand mère parle sans cesse de leur magnifique demeure d’Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. Le Paradoxe Janissaire continuera à me hanter tant que je n’aurai rien fait pour découvrir mon passé.

L’Histoire tient également une place prépondérante dans le roman. Les deux jeunes femmes en ont une vision radicalement opposée. Pour Armanoush, l’Histoire définit l’identité et l’individu. C’est là que j’ai compris l’importance du génocide aux yeux des arméniens. On leur apprend très tôt les souffrances de leur peuple, mais surtout, on leur apprend très tôt à ne jamais oublier.

Pour Asya, au contraire, l’Histoire n’est qu’un outil pour comprendre le présent mais ne détermine pas ce que nous sommes aujourd’hui. Aussi, lorsque Armanoush interrogera la famille turque sur le génocide arménien, cette dernière acquiescera à la douleur du peuple arménien, mais ne se sentira pas le moins du monde concernée.

A ce propos, il faut savoir que la publication de « la bâtarde d’Istanbul » a valu un procès à l’auteure, Elif Shafak, pour « insulte à l’identité nationale turque » parce qu’elle y évoquait précisément le génocide arménien. Je ne peux que donc saluer l’attitude courageuse qu’a eue l’auteure en maintenant la publication de son roman et en choisissant de garder son libre arbitre malgré le risque de condamnation. Fort heureusement, Elif Shafak a été acquittée (Ouf ! La liberté d’expression est sauvée !).

- Tu sembles fascinée par l'histoire.
- Pas toi ?
- A quoi bon s'intéresser au passé ? Les souvenirs sont des boulets trop lourd à traîner.

Le point négatif (parce qu’il faut bien en trouver) serait pour moi la multiplicité des personnages. Parfois, on a l’impression de ne plus savoir qui est qui, car les histoires sont imbriquées les unes dans les autres. La lenteur du récit m’a parfois dérangé également. Certaines scènes à mon sens sont inutiles et ajoutent de la lourdeur au livre qui est déjà bien assez épais.

 

Malgré tout, je ne peux conseiller la lecture de ce roman qui reste résolument bien écrit et utile pour comprendre l’Histoire.

 

 

Ma note : 3,5/5

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Celle que vous croyez de Camille Laurens

Publié le par mademoisellechristelle

Celle que vous croyez de Camille Laurens

Ce que dit la quatrième de couv’ : Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook : vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette photo où vous êtes si belle n'est pas la vôtre, hélas. C'est pourtant de ce double fictif que Christophe - pseudo Kiss Chris - va tomber amoureux.

 

En un vertigineux jeu de miroirs entre réel et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d'une femme qui ne veut pas renoncer au désir.

J’ai déjà tout raconté dix fois à vos collègues, vous n’avez qu’à lire mon dossier.
Je sais que vous êtes nouveau, je le vois bien. C’est votre premier poste ? Car vous n’avez que trente ans tout au plus.
Vous ne les faites pas.
Je ris parce que je vous récite du Marivaux et que vous n’y voyez que du feu. On n’a pas toujours mis la littérature au programme, chez vous.

Ce que j’en pense : J’ai choisi ce livre de Camille Laurens car on en parlait beaucoup sur la blogosphère. Je me suis donc lancée sans vraiment connaître l’auteure et en ayant simplement une vague idée de l’histoire (je préfère de loin me faire surprendre par mes lectures, plutôt que de partir avec un a priori).

 

Et ce fut un véritable coup de cœur ! Ce roman est teeeeellement riche que j’ai eu du mal à trouver un axe pour cette chronique.

 

Commençons tout d’abord par l’histoire. Claire Milcam, 48 ans, divorcée, veut surveiller Jo, son amant d’une trentaine d’années, en créant un faux profil Facebook (avouez qu’on y a toutes songé au moins une fois). Elle se fait passer pour Claire Antunes, une belle brune de 24 ans, passionnée de photographie. Du coup, Claire/Claire décide de faire ami-ami avec Chris, le colocataire de Jo, photographe de métier (tiens, ça tombe bien) afin de se rapprocher de son amant.

Les deux personnages vont alors entretenir une relation épistolaire qui va prendre le goût et la couleur d’une relation amoureuse. Même si elle croit maîtriser cette « relation» virtuelle, les événements vont prendre une tournure inattendue pour notre cyber-cougar.

 

Dans sa forme, le roman est divisé en trois parties. Dans la première, Claire se confie à Marc, son psychiatre. Dans la seconde, Marc expose l’histoire de Claire à ses pairs. Et enfin, une certaine Camille, écrivain, écrit à son éditeur en lui racontant l’histoire de Claire. Il est rédigé comme une histoire à tiroirs, un récit dans le récit.

Tout se mêle, s’entremêle et se démêle à tel point qu’on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux. Où commence la fiction, où s’arrête la réalité ? J’ai beaucoup de mal à le dire, mais c’est pour mon plus grand plaisir.

 

« Celle que vous croyez » est un bijou de narration. L’écriture de Camille Laurens est intelligente, incisive, parfois drôle, mais elle vise toujours juste. Ce roman est à mon sens profondément féminin et féministe en ce qu’il traite majoritairement de la condition des femmes.

J’en conseillerais d’ailleurs la lecture aux hommes qui ont envie de comprendre comment fonctionnent les femmes.

 

Vous connaissez ce sketch, je ne sais plus de qui, sur la date de péremption des boîtes de conserve : " A consommer jusqu'au 25 mars 2014. " Mais qu'est-ce qui se passe au fond de cette boîte dans la nuit du 25 au 26 ? Nous les femmes, nous sommes toutes des boîtes de conserve.

L’un des principaux thèmes abordés dans le livre est un sujet dont on parle de plus en plus puisqu’il s’agit désir de la femme à 50 ans. Madonna en tête, comment comprendre ces femmes qui ne veulent renoncer ni au désir ni à l’amour (l’amour, qu’elles trouvent dans les bras d’un petit jeune de 30 ans, par exemple).

A-t-on le droit de sentir encore désirable à 50 ans ? A-t-on même finalement le droit d’exister et de montrer que l’on veut exister ? Et surtout dans les yeux d’un amant plus jeune que vous.. Le débat est ouvert !

 

J’ai beaucoup aimé la complexité des personnages du roman. Claire est une femme vulnérable et fragile psychologiquement. Sa sensibilité m’a énormément touchée. Claire ne ressent l’amour que s’il est passion ; et cette passion la conduira jusqu’à la folie. Elle va devenir la proie de Jo, puis de Chris ; cet homme égocentrique et complètement immature qui va la faire sentir vivante et désirable en dépit de la goujaterie dont il est naturellement doté.

Le contraste entre les deux amants est saisissant. Claire est agrégée et professeur de lettre à l’université tandis que Chris ne semble pas avoir un haut niveau d’études. Il vivote avec des petits boulots mais a décidé de retourner vivre dans le HLM de ses parents à Sevran pour se consacrer uniquement à sa passion pour la photographie. Si l’une parle un français correct et soutenu, l’autre utilise des « d’acc » ou des « peace » pour ponctuer ses phrases.

Pour les gens comme moi qui ne tolèrent pas l’absence… Internet est à la fois le naufrage et le radeau : on se noie dans la traque, dans l’attente, on ne peut pas faire son deuil d’une histoire pourtant morte, et en même temps, on surnage dans le virtuel, on s’accroche aux présences factices qui indiquent que l’autre est en ligne.

L’un des autres sujets mis en avant par l’auteure est bien évidemment le rapport que nous pouvons entretenir avec les réseaux sociaux. Il est fascinant de constater que l’on peut véritablement s’inventer une vie et la mettre en scène sur les réseaux sociaux afin de pouvoir s’attirer le regard et l’envie des autres.

Et c’est ce que Claire va faire dans « Celle que vous croyez ». Grâce à cette nouvelle vie, elle va vivre une relation virtuelle via Facebook avec Chris. Si elle croit pouvoir manipuler le jeune homme, c’est en réalité elle qui va se prendre à son propre piège. Mais je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir ce magnifique roman.

 

Bref, vous l’aurez compris à mon enthousiasme, ce roman est un véritable coup de cœur que je ne peux que vivement vous recommander.

 

Je ne suis pas "Celle que vos croyez".. je suis bien pire encore !

 

 

Ma note : 4,5/5

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Un fils en or de Shilpi Somaya Gowda

Publié le par mademoisellechristelle

Un fils en or de Shilpi Somaya Gowda

Ce que dit la quatrième de couv’ : Anil est un jeune indien qui commence des études de médecine dans le Gujarat puis part faire son internat aux Etats-Unis. Sa redoutable mère rêve pour lui d’une union prestigieuse. Or, depuis qu’il est petit, elle le sait très proche de Leena, la fille d’un métayer pauvre. Quand celle-ci devient une très belle jeune fille, il faut l’éloigner, en la mariant au plus vite.

 

Les destins croisés d’Anil et de Leena forment la trame de ce roman – lui en Amérique, qui est loin d’être le paradis dont il rêvait ; et elle en Inde, où sa vie sera celle de millions de femmes victimes de mariages arrangés. Ils se reverront un jour, mais chacun prêt à prendre sa vie en main. Mais auront-ils droit au bonheur ?

Anil Patel avait dix ans la première fois qu’il assista à une audience d’arbitrage tenue par son père. Normalement, ces séances étaient interdites aux enfants, mais on fit une exception pour Anil car, un jour, il reprendrait le rôle de son père.

Ce que j’en pense : c’est donc avec un bon thé (j’aurai quand même préféré un authentique tchai indien) que j’ai choisi de vous parler de l’un de mes derniers coups de cœur. Pour cela, je dois d’abord remercier les éditions Folio-Gallimard sans qui j’aurai pu passer à côté de ce chef d’œuvre.

 

« Un fils en or » met en valeur à mon sens un thème cher à la littérature et au cinéma indien : l’opposition entre la tradition et la modernité.

 

La tradition est incarnée par Leena, une jeune fille de condition modeste et entièrement dévouée à ses parents. Ses parents qui, croyant bien faire et rester dans les traditions, la marieront à une sorte de monstre dépourvu de toute humanité. Leena qui n’a comme modèle de couple que celui de ses parents, va bien vite déchanter lorsqu’elle arrivera dans sa belle-famille qui la réduira en esclavage et extorquera de l’argent aux parents de la jeune femme.

 

« Elle n’a qu’à divorcer », me direz-vous. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples dans la société indienne et la femme qui choisit délibérément de quitter son mari jette le déshonneur sur sa famille pour avoir commis un tel acte. Leena endurera des souffrances qu’aucun être humain ne mérite sur cette Terre (j’ai encore en tête la scène de la nuit de noces qui n’est ni plus ni moins qu’un viol) jusqu’à finalement prendre courageusement le large pour vivre une vie à l’écart de tous.

Ce soir là, Leena se coucha après avoir revêtu la nouvelle chemise de nuit en coton que sa mère avait rangé dans la malle et attendit que Girish la rejoigne. Épuisée par le voyage et les festivités du voyage, elle sentait ses paupières de plus en plus lourdes. Elle fut réveillée quelques temps après par le poids du corps de Girish contre le sien. Elle ouvrit les yeux et chercha à se redresser, mais il l'obligea à se rallonger.

La modernité est incarnée par Anil. Anil est un brillant jeune homme issu d’une bonne famille parti faire son internat médecine aux Etats-Unis. Une fois sur place, la chute sera rude pour lui également. Les méthodes de travail et le matériel médical sont radicalement différents de ce qu’il a connu en Inde. Une période d’adaptation est plus que nécessaire pour le jeune homme d’un naturel plutôt timide et réservé.

 

Anil est un jeune médecin ambitieux qui cherche à aller plus vite que la musique et qui va se brûler les ailes à plusieurs reprises.. jusqu’à finalement réussir à faire ses preuves. A cela s’ajoute les problèmes de racisme auxquels Anil sera confrontés à la fois à l’hôpital mais aussi à l’extérieur. Ses fréquents aller-retour en Inde vont le faire s'éloigner de sa terre natale sentant que sa place se trouve ailleurs. Le jeune homme se trouvera perpétuellement tiraillé entre deux mondes : la terre qui l’a vu naître et celle qu’il a choisie.

Comment avaient-ils pu s'éloigner autant l'un de l'autre, après avoir commencé leur vie au même endroit ? Il essayait de démêler l'enchevêtrement des émotions qu'il sentait venir en lui, des sensations qu'il n'avait jamais éprouvées auparavant

Alors que nous suivons en parallèle le destin de ces deux personnages, la quatrième de couverture nous invite à réfléchir à la question suivante : « auront-ils le droit au bonheur ? ». Le bonheur, chacun y a droit, que l’on naisse à Panchanagar en Inde ou à Dallas au Texas, homme ou femme, de bonne condition ou non.. encore faut-il aller le chercher là où il est, et le bâtir avec les armes que l’on a.

 

Ma note : 4/5

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Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans de Malala Yousafzai

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ : Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l’ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battre pour continuer d’aller à l’école. Son courage faillit lui coûter la vie.

 

Le 9 octobre 2012, alors qu’elle n’avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n’a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l’enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune candidate de l’histoire au prix Nobel de la paix.

 

Moi, Malala est le récit bouleversant d’une famille exilée à cause du terrorisme ; d’un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l’ont encouragée à s’instruire, à écrire, à dénoncer l’insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l’accès au savoir.

A ma naissance, les gens de notre village s’apitoyèrent sur ma mère et personne ne félicita mon père. Je suis arrivée au moment où la nuit laisse place au jour et où la dernière étoile s’éteint, ce qui, pour nous autres Pachtounes, est de bon augure.

Ce que j’en pense : l’autobiographie de Malala est un des rares livres qui m’a tiré une larme (ou deux). Plongé dans son histoire, le lecteur n’est pas plongé dans le pathos, mais dans la vraie vie. Celle où les jeunes filles de 15 ans se font tirer dessus parce qu’elles se battent pour avoir le droit à l’éducation.

Ce beau visage symétrique, ce visage rayonnant n’est plus, elle a perdu son sourire et son rire. Les talibans ont été très cruels, ajouta-t-il. Ils lui ont volé son sourire. On peut donner à quelqu’un des yeux ou des poumons, mais on ne peut pas lui rendre son sourire.

Le récit de Malala commence par une description de son pays d’origine, le Swat, un district du Pakistan. Le Swat est une région extrêmement verdoyante et montagneuse où il fait bon vivre.. tout du moins, jusqu’à ce que les talibans s’en mêlent. Malala raconte comment ils ont peu à peu pénétré le territoire et les mentalités et comment ils ont interféré dans son univers de petite fille. D’abord isolé, le mouvement a pris de plus en plus d’ampleur en étant véhiculé par les medias (journaux et radios).

 

La famille Yousafzai a résisté à l’invasion des talibans dans la culture pakistanaise et le clamait haut et fort. Le père est propriétaire de plusieurs écoles dans le Swat et milite activement pour l’instruction des filles. Sous le pseudonyme « Gul Makai » Malala dénonce dès 2009 les violences des talibans qui brûlent les écoles près de chez elle. Elle est également interviewée par la presse et on la voit dans un documentaire. En 2011, elle reçoit le premier prix national de la jeunesse pour la paix du gouvernement pakistanais, des mains du Premier ministre Youssouf Raza Gilani.

Je suis « tombée en amour » du père de Malala car il me rappelle mon propre père qui a toujours souhaité une instruction pour ses enfants. Ziauddin Yousafzai a toujours tiré sa fille vers le haut en l’encourageant et en l’entourant d’un amour profond. Il a le courage de ses opinions malgré le contexte difficile et les traditions ancestrales. Il est prêt à mourir pour ses idées. Et pour cela, il a tout mon respect.

 

J’ai adoré l’idée des photos insérées au milieu du bouquin. En les regardant, j’avais l’impression d’être au plus proche de la famille Yousafzai et j’avais l’impression de partager leurs souffrances lors de l’hospitalisation de Malala.

 

Même si le livre met un peu de temps à démarrer, je l’ai adoré ! Je ne jugerai bien évidemment pas du contenu car je n’ai pas pour habitude de juger la vie des gens. Et pour le mot de la fin, je vais citer l’auteure : « Un enfant, un professeur, un livre, un crayon peuvent changer le monde » (Discours aux Nations Unies, 12 juillet 2013).

 

Ma note : 4/5

 

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La fille du train de Paula Hawkins

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ : Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : à 8h04 le matin, à 17h56 le soir. Et chaque joue elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connait par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l’être par le passé, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.

 

Jusqu’à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. La jeune femme aurait-elle une liaison ? Bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, Rachel décide d’en savoir plus. Quelques jours plus tard, elle découvre avec stupeur la photo d’un visage désormais familier à la Une des journaux : Jess a mystérieusement disparu…

Une pile de vêtements repose au bord de la voie ferrée. Un tissu bleu clair - une chemise, j'imagine - entortillé dans quelque chose d'un blanc sale. Ce sont probablement des vieux habits à jeter échappés d'un paquet balancé dans le petit bois miteux un peu plus haut, près de la berge.

Ce que j’en pense : je crois que ce roman fut l’un des plus populaires de l’année 2016. J’ai vu sa couverture partout : sur les blogs, sur youtube, sur instagram et même sur les affiches de cinéma, Steven Spielberg ayant racheté les droits du livre pour l’adapter devant le grand écran.

 

Mesdames et Messieurs, bienvenus à bord de ce TGV n°3812 en direction de Londres King’s cross. Il desservira les gares de suspens city et thriller town. Un wagon bar est à votre disposition dans la voiture n°4 dans laquelle vous pourrez déguster toutes nos boissons alcoolisées. Nous vous souhaitons un agréable voyage en notre compagnie.

 

«La fille du train» est écrit sous la forme d’un journal à trois voix : Rachel, alcoolique et dépressive qui passe son temps dans les trains à mater un couple qu’elle ne connait pas, Anna l’ex maîtresse de l’ex-mari de Rachel devenue à présent son épouse légitime et qui a l’impression d’être en permanence épiée par Rachel, et enfin Megan, alias «Jess», blonde indécente qui se pavane sur son balcon en petite tenue légère et visiblement avec des hommes différents.

Ce qui fait la force de ce roman, ce sont ces personnages. Ils ont tous un côté clair-obscur que l’on découvre au fur et à mesure du roman et témoignent bien du fait que les apparences sont parfois trompeuses.

 

Je sais que beaucoup de lecteurs ont détesté le personnage de Rachel. Pas moi. Elle m’a fait plutôt de la peine. Cette femme est complètement déboussolée : son mari la trompe, il la quitte, il garde avec la maison qu’il occupe avec sa maitresse et elle perd son boulot. A sa place, j’aurai bien débouché un ou deux bouteilles de rouge pour me remonter le moral ! Et accessoirement rayé la voiture de la maitresse, juste comme ça, en passant..

 

Et cerise sur le Mon Chéri : le couple qu’elle affectionnait particulièrement part à vau l’eau. Jess se met d’un coup à tromper Jason et disparait mystérieusement quelques jours plus tard. Avouez qu’il y a de quoi péter un plomb, non ?

 

Vous l’aurez compris, le roman tourne autour de la disparition de Megan et de la découverte de son ravisseur, avec au passage, quelques squelettes cachés dans le placard pour chacun de nos personnages et révélés au fur et à mesure de la lecture.

 

A mon sens, ce livre un bon thriller psychologique. Le style est agréable à lire, on se prend assez vite au jeu de deviner qui est le coupable, mais je dois l’avouer, d’un niveau moyen. «La fille du train» me fait penser un peu au roman de Gillian Flynn «Les Apparences» mais en moins bon.

Cher lecteur,

Nous sommes tous des voyeurs. Les gens qui prennent le train tous les jours pour se rendre au travail sont les mêmes partout dans le monde : chaque matin et chaque soir, nous sommes installés sur notre siège, à lire le journal ou écouter de la musique ; nous observons d'un oeil absent les mêmes rues, les mêmes maisons et, de temps à autre, nous apercevons un éclair de la vie d'un inconnu. Alors on se tord le cou pour mieux voir.

Oui, nous sommes tous des voyeurs. Comment blâmer Rachel qui observe un couple à travers les vitres d’un train alors que nous-mêmes épions la vie des autres à travers nos écrans de télévision ou les réseaux sociaux.

 

Ce roman nous le confirme, les apparences sont trompeuses.. alors attention au matage !

 

Ma note : 3/5

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Harry Potter et l'enfant maudit de Jack Thorne

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ : Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

La gare est bondée et plongée dans une grande agitation. L’endroit déborde d’une foule de gens qui essayent tous d’aller quelque part. Au milieu de ce tohu-bohu, bouillonnant et tourbillonnant, deux grandes cages brinquebalent sur des chariots surchargés de bagages, poussés par deux jeunes garçons : JAMES POTTER et ALBUS POTTER. Ils sont suivis de GINNY, leur mère. Un homme de trente-sept ans, HARRY, porte sa fille, LILY, sur ses épaules.

Ce que j’en pense : « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises »..

 

Comme tous les fans, lorsque j’ai découvert qu’un huitième tome de la saga «Harry Potter» allait sortir, j’ai ouvert de grands yeux ronds en hurlant un « Noooooonnnnnnnnn ?!!!!! » sorti du plus profond de mon excitation. Un huitième tome ? Mais qu’y a-t-il donc de plus à écrire ? Voldemort va-t-il ressusciter ? Un nouveau méchant va-t-il faire son apparition ? Trop de questions, trop de suspens : vite, vite, il me le faut !!! 

 

Et à présent, le précieux est à moi.. Euh.. je me trompe peut être de saga là..

 

Sur le principe, je me suis dit que s’il y a bien eu un Star Wars 7, il pouvait bien y avoir un Harry Potter 8. Pourquoi pas, après tout.. si c'est bien écrit et si les lecteurs arrivent encore à être surpris. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu'avec cette pièce de théâtre, Jack Thorne était attendu au tournant du chemin de Traverse ! Et on ne peut pas dire que le résultat a eu le succès escompté..

- Est-ce que tu peux imaginer un tout petit peu ce que je vis ? Est-ce que tu as jamais essayé ? Non. Parce que tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. Parce que tu es incapable de dépasser ton histoire idiote avec ton père. Il sera toujours Harry Potter, tu n'y peux rien. Et toi, tu seras toujours son fils.

Je comprends que beaucoup de lecteurs n’aient pas accroché à ce nouvel opus, car il est différent des autres.

 

Dans la forme tout d’abord, car il est écrit sous la forme d’une pièce de théâtre. On ne peut donc pas le lire comme on lirait un roman. Dans le fond ensuite, car le roman raconte l’histoire du fils de Harry Potter : Albus Severus Potter (tiens, tiens, il me semble que ces prénoms sont familiers).

Même si j'ai éprouvé du plaisir à retrouver mes héros favoris, il y a à mon sens deux histoires distinctes : celle de Harry et celle d’Albus. Et on ne peut qu’être déçu lorsqu’on s’attend à retrouver l’univers de Harry alors que l’on est dans celui d’Albus. C’est d’ailleurs précisément le sujet du roman et ce que recherche Albus : s’émanciper de son père et se construire sa propre identité. «Harry Potter et l'enfant maudit» raconte l'histoire de la nouvelle génération de sorciers. Beaucoup de lecteurs n'ont pas approuvé la personnalité de Harry, Ron et Hermione, mais ils sont un choix et un parti pris de l'auteur.

 

Aussi, pour apprécier le livre faut-il s’émanciper de la saga Harry Potter.

Albus est différent et c'est plutôt une bonne chose, non ? Tu sais, il voit très bien que tu fais ton Harry Potter. Ce qu'il veut, c'est voir qui tu es vraiment.

Je vous laisse la surprise de l’intrigue et en juger par vous-même, fan ou non. Le roman porte avant tout sur la quête de soi et le rapport que l’on peut entretenir avec son passé. A dire vrai, le personnage d’Albus m’a un peu agacée parfois. Je lui trouve les mêmes travers que son père (ça va être difficile, pour l’émancipation) et j’ai souvent eu l’envie de lui secouer les puces !

 

« Harry Potter et l’enfant maudit » reste tout de même un bon page turner avec une intrigue bien ficelée. Ce n’est pas l’histoire philosophique du siècle (et ce n’est pas ce qu’on lui demande) mais je trouve que l’on passe tout de même un bon moment. A conseiller pour les longues soirées d’hiver au coin du feu.

 

« Méfait accompli ».

Ma note : 3,75/5

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And the winner is..

Publié le par mademoisellechristelle

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Mesdames et Messieurs, 

Bienvenus pour celle nouvelle édition du Livre d'or édition 2016 ! Les grands gagnants de cette année sont : 

  1. Comme par magie d'Elizabeth Gilbert
  2. Les crevettes ont le coeur dans la tête de Marion Michau
  3. Pour quelques milliards et une roupie de Vikas Swarup
  4. Petit pays de Gaël Faye
  5. En attendant demain de Natacha Appanah

Et vous, quel livre a marqué votre année ? 

 

Et bien évidemment, je vous souhaite une merveilleuse année 2017, riche en lecture et en découverte !

 

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Petit pays de Gaël Faye

Publié le par mademoisellechristelle

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Ce que dit la quatrième de couv’ : Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique centrale brusquement malmené par l’Histoire.

 

Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites jours d’orage, les jaracandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur qui ne nous quittent jamais.

Je ne connaîtrai jamais les véritables raisons de la séparation de mes parents. Il devait pourtant y avoir un profond malentendu dès le départ. Un vice de fabrication dans leur rencontre, un astérisque que personne n’avait voulu ou voulu voir.

Ce que j’en pense : moi qui suis plutôt sceptique concernant les livres primés, je dois avouer que ceux ayant récompensé le livre de Gaël Faye sont amplement mérités. Si je l'ai choisi, c'est parce qu'il traite notamment du génocide rwandais, un sujet dont on ne parle pas assez à mon goût.

 

« Petit pays », c'est l'autobiographie histoire de Gabriel, dix ans, qui vit avec son père français, sa mère rwandaise et sa petite soeur Ana dans un quartier résidentiel de Bujumbura, la capitale du Burundi. Le roman est divisé en deux parties. La première relate l’enfance de Gabriel : une enfance pleine d’innocence, à l'ombre des manguiers. Gabriel vit sa vie sans se l’expliquer : il fait les quatre cents coups avec sa bande de copains, va à l’école française, vole des mangues.. bref, la vie sans se poser de questions.

 

Puis, la guerre vient rompre cet équilibre. Elle va tout d’abord séparer ses parents. Sa mère, qui rêvait jusqu'alors de retourner dans son pays natal, quitte le domicile familial et se rend au Rwanda. Sur place, elle a vu toute sa famille décimée à cause du génocide et en restera marquée à vie.

Mais il y a aussi le conflit qui règne au Burundi : d'abord gangrène puis guerre ouverte et armée qui décime le peuple. Celui qui oppose deux ethnies : les hutu et les tutsi.

Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie.

En 1993, sont organisées les premières élections libres et pluralistes au Burundi depuis son indépendance en 1962, élections remportées par Melchior Ndadaye, candidat hutu du Front pour la démocratie du Burundi (Frodebu). Cette victoire cristallise les conflits entre les deux ethnies majoritaires, hutu et tutsi; les Tutsi acceptent mal la victoire d'un Hutu à la tête du pays. Le 21 octobre 1993, le gouvernement est victime d'un coup d'État mené par l'armée (constituée majoritairement de Tutsis). Melchior Ndadaye et plusieurs membres du Frodebu sont tués. Rapidement, des Tutsis se font massacrer par des Hutus, dans le centre, le nord et l'est du territoire. Les militaires, quant à eux, contre-attaquent et massacrent des centaines de milliers de Hutu pour venger leurs frères tutsi tués par les Hutu en colère (Source : Wikipedia).

Cet après-midi là, pour la première fois de ma vie, je suis entré dans la réalité profonde de ce pays. J'ai découvert l'antagonisme hutu et tutsi, infranchissable ligne de démarcation qui obligeait chacun à être d'un camp ou d'un autre. Ce camp, tel un prénom qu'on attribue à un enfant, on naissait avec, et il nous poursuivait à jamais. Hutu ou Tutsi. C'était soit l'un, soit l'autre. Pile ou face.

Il y a un net basculement entre la première et la deuxième partie du roman. Si la première partie est plus lente et descriptive, le rythme s’accélère nettement dans la deuxième partie du roman et l’histoire devient plus haletante. On vibre pour le Burundi en même temps que l’on progresse le roman et l’on se prend d’empathie pour un peuple meurtri à jamais.

 

La seconde partie marque la fin de l’enfance, le passage à la vie d’adulte pour Gabriel dit Gaby, qui commence à prendre conscience du monde qui l’entoure. Et il le fait avec beaucoup de sagesse et d'intelligence. J'ai adoré ce personnage, peu d'enfants auraient réagi comme lui. 

 

Ce roman est un coup  de coeur. L’écriture de Gaël Faye est visuelle, odorante même, percutante, émouvante. J’ai terminé le roman la gorge nouée. Pour un premier roman, je suis scotchée !

«Petit pays » mais « grand roman »..

 

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Ma note : 4/5

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