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litterature

Entre deux mondes d'Olivier Norek

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Adam a découvert en France un endroit où l'on peut tuer sans conséquences.

Damas – Syrie. Juin 2016
Section 215 – Military Intelligence (service de renseignements militaire)
Salle d’interrogatoire du centre de détention

Le dernier coup avait fait éclater l’arcade sourcilière sans que les cris de l’homme, nu et ligoté à la chaise, traversent l’épaisseur des murs du sous-sol. Le sang coula sur le carrelage ocre poussiéreux de cette pièce sans fenêtre. Adam attrapa le prisonnier par la nuque et colla son front contre son front, sueurs mélangées de celui qui cogne et celui qui reçoit.

- Tu parleras. Aucune cause n’est assez juste pour te faire supporter la douleur qui t’attend. Tu le sais ?

Ce que j’en pense : En tant que fille d’immigrés, je suis bien évidemment touchée par la question des migrants en France. Souvent, ces gens ont fait ce que n’importe lequel d’entre nous aurait fait à leur place, à savoir fuir un pays en guerre, qui ne peut assurer ni ta sécurité, ni celle de tes enfants. Seulement l’Europe, l’eldorado tant espéré, n’est pas tout à fait celui qu’ils ont trouvé…

 

Parqués dans une zone de non-droit que l’on appelle la jungle (tout est dit dans le nom), vivant dans des conditions plus que précaires et menant une vie de chien errant, les « habitants » de la jungle de Calais rêvent tous de gagner l’Angleterre (« Youké », comme ils disent). Seulement s’il y a beaucoup de candidats à cette aventure clandestine, peu réussissent leur passage et beaucoup y laissent leur vie.

 

C’est dans ce contexte que se déroule l’histoire de « entre deux mondes » d’Olivier Norek…

 

Adam est un soldat syrien qui cherche à fuir son pays. Il envoie sa femme et sa petite fille dans la jungle, pour qu’elles soient en sécurité et afin de les rejoindre dans un second temps. Une fois sur place, il ne trouve ni sa femme, ni sa fille, mais un lieu à l’intérieur duquel règne une criminalité qui ne semble pas préoccuper la police…

 

Bien sûr, le livre raconte le combat des migrants pour gagner la terre promise, mais il traite aussi (et surtout) du cas de conscience des policiers qui doivent faire face à toute cette misère humaine et qui rentrent chez eux le soir en dépression. Et s’ils n’agissent pas, c’est toute l’économie de leur ville qui est en jeu. Les camions trouveront un autre chemin pour aller en Angleterre, les commerces fermeront car la ville sera désertée et l’immobilier sera en chute libre.

 

J’ai adoré cette lecture et ces personnages dont les péripéties m’ont à la fois soulevé le cœur, révolté, fait couler les larmes et m’ont pris aux tripes. L’écriture d’Olivier Norek est addictive, précise : on sent qu’il a fait des recherches assez poussées pour nous livrer autant de détails.

 

Alors oui, vous avez raison la planète bookstagram, ce livre est « poignant » et « bouleversant », mais surtout, il nous renvoie à notre propre humanité : qu’est-ce qui est juste et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Faut-il privilégier la morale ou la justice des hommes ?

 

Le sujet dérange, il est complexe, mais ce qui me dérange le plus, c’est qu’il est toujours non solutionné à ce jour…

 

Ma note : 4/5

 

Publié dans Littérature

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Trouver son ikigaï de Christie Vanbremeersch

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : L'ikigaï, c'est " la raison de se lever le matin " pour les habitants d'Okinawa au Japon, célèbres pour leur longévité, leur bonne santé et leur joie de vivre. C'est la jonction parfaite entre aptitudes, goûts, sens et nécessités.

 

Vous désirez ardemment trouver le vôtre ?

 

Cet ouvrage vous invite à vous poser les bonnes questions : qu'est-ce qui vous rend curieux ? Qu'est-ce qui vous rend jaloux ? Quelle est votre zone de brillance ? Quel est votre style ? Quelles activités vous ressourcent ?

 

Un voyage au coeur de vous-même, émaillé d'histoires, de pistes pratiques et de propositions d'actions simples et concrètes. Il est également nourri d'interviews de personnes ayant trouvé leur ikigaï : elles vous offrent le récit de leurs parcours et leurs plus précieux conseils pour trouver ce qui vous rendra heureux de vous lever chaque matin.

Ce que j’en pense : Trouver son ikigaï, c'est trouver la raison pour laquelle on se lève le matin, ce pour quoi on est fait. Cela peut être écrire, soigner les autres, se rapprocher de Dieu etc... En somme, votre ikigaï est une jonction entre vos aptitudes, vos goûts, ce qui a un sens pour vous et vos nécessités.

 

Parfois, le chemin est long pour le trouver, parfois c'est une évidence. Mais une fois découvert, l'existence coule de source parce qu'on peut se consacrer à sa passion.

 

Pour ceux qui comme moi n'ont pas encore trouvé leur ikigaï, Christie Vanbremeersch nous donne dans ce livre les clés pour y arriver. Tout d'abord, il faut surtout écouter son intuition, se poser les bonnes questions et guetter les signes qui peuvent se présenter à nous. Il faut également s'entourer des bonnes personnes et ne pas hésiter à s'éloigner des personnes négatives. Enfin, il faut essayer, parfois on échoue, mais il faut persister encore et toujours jusqu'à la réussite.

 

"Trouver son ikigaï" fut une bonne lecture dans l'ensemble. Même si les conseils donnés ne sont pas une nouveauté, il est néanmoins bon de se les rappeler. A présent, c'est à moi de jouer !

 

Ma note : 3/5

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Romy une longue nuit de silence de Sarah Briand

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Le 29 mai 1982, Romy Schneider s’est éteinte à l’âge de 43 ans. Que s’est-il passé la nuit de sa mort au 11, rue Barbet-de-Jouy, dans le VIIe arrondissement de Paris ?

 

Icône du cinéma français à la photogénie incroyable, que sait-on vraiment de Romy, de ses bonheurs, mais aussi de ses chagrins et de ses blessures, notamment depuis la mort de son fils quelques mois plus tôt ?

 

Sarah Briand a marché dans ses pas, du chalet de son enfance à Berchtesgaden en Allemagne, près du nid d’aigle d’Adolf Hitler, jusqu’à l’appartement parisien où elle a passé ses dernières heures, pour nous livrer une série d’instantanés de ces moments intimes.

 

Un portrait nourri de témoignages inédits d’amis, de réalisateurs, ses partenaires de cinéma et parfois de vie, comme celui qui fut son époux, Daniel Biasini, le père de sa fille Sarah, ou encore Alain Delon, qui rend pour la première fois, à la femme qu’il a aimée, un hommage exceptionnel.

29 mai 1982
11, rue Barbet-de-Jouy, Paris

Elle est libre et sereine.
Les pulsations de son pouls se sont espacées et son cœur a cessé de battre. Ce cœur qui a aimé, toujours passionnément, et qui a parfois été blessé, vient de s’arrêter. Un ultime battement comme le coup qui annonce au théâtre le dernier acte de la pièce.

Elle est désormais seule en scène.

Ce que j’en pense : Quand on pense à Romy Schneider, on pense immédiatement à son incroyable beauté et à la lumière qu’elle dégageait (attention, ne l’associez surtout pas à Sissi, elle détestait cela !) ; comme si son apparence était un privilège offert par la vie qui pouvait la préserver de tout. Et pourtant…

 

« Romy une longue nuit de silence » c’est l’histoire d’une femme en quête d’amour. Petite, elle guettait les retours de sa mère qui devait s’absenter pour partir en tournage. Devenue femme, elle connait une histoire passionnelle avec Alain Delon qui laissera des traces indélébiles chez chacun d’eux.

C’est aussi l’histoire d’une femme entière qui vit sa vie passionnément, ce qui se ressent dans son jeu d’actrice tant elle irradie l’écran. Mais c’est surtout l’histoire d’une femme sensible, qui avait en horreur les paparazzis qui étalaient sa vie privée dans la presse à scandale, et d’une mère qui a dû subir la perte de son fils âgé de 14 ans.

 

Son fils, c’était tout pour elle, son étoile, son soleil. Alors quand le soleil ne brille plus, Romy n’a plus envie de vivre comme avant et plonge dans un état de lassitude qui aura une issue fatale pour elle : sa mort. Son cœur, las de vivre sans son fils, lâche suite à la consommation de tranquillisants et d’alcool. Romy s’endort pour ne jamais se réveiller. Apaisée, elle peut à présent rejoindre son petit garçon et lui sourire pour l’éternité.

 

J’ai été touchée en plein cœur par cette biographie que j’ai trouvé vraiment bien écrite et documentée grâce aux témoignages de ceux qui l’ont côtoyé et notamment Alain Delon, qui lui un rend un hommage particulier. Grâce à Sarah Briand, Romy a irradié mon cœur de lumière et j’ai vu son sourire à travers les mots choisis par l’auteure. Quelle belle personne ! Romy für immer.

 

 

Ma note : 4/5

 

 

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En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Devant leur petit garçon, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Mon père m’avait dit qu’avant ma naissance, son métier c’était de chasser les mouches avec un harpon. Il m’avait montré le harpon et une mouche écrasée.

- J’ai arrêté car c’était très difficile et très mal payé, m’avait-il affirmé en rangeant son ancien matériel de travail dans un coffret laqué. Maintenant j’ouvre des garages, il faut beaucoup travailler mais c’est très bien payé.

A la rentrée des classes, lorsque aux premières heures on fait les présentations, j’avais parlé, non sans fierté, de ses métiers mais je m’étais fait gentiment gourmander et copieusement moquer.

- La vérité est mal payée, pour une fois qu’elle était drôle comme un mensonge, avais-je déploré.

Ce que j’en pense : Lorsque j'ai commencé la lecture de « En attendant Bojangles », j'ai été plutôt mitigée...

 

Ce livre raconte la vie d'une famille quelque peu extravagante et qui s'aime à la folie, au sens propre comme au figuré. Il s'agit d'un roman à deux voix puisque le père et le fils racontent tour à tour leur histoire.

 

Leur univers n'est pas sans rappeler l'univers loufoque et décalé de Boris Vian qui n'est pas vraiment le mien. Même si je reconnais le côté poétique et onirique de l'écriture, je peine toujours à pénétrer dans ces mondes pas comme les autres.

 

Dans celui d'Olivier Bourdeaut, les personnages ont pour animal domestique une grue (un oiseau) qu'ils appellent « Mademoiselle Superfétatoire », le père fait son sport en buvant du gin et appelle cela la « gym tonic », et on danse tous les jours sur la chanson de Nina Simone, « Mr Bojangles ». Celle qui mène la danse est incontestablement la mère, atteinte d'une folie douce qu'elle aura de plus en plus de mal à contrôler...

 

Si je n'ai pas accroché au début, je dois dire que la fin de cette histoire m'a bouleversée, presque jusqu'à m'en tirer les larmes. Aussi, si vous êtes comme moi, je vous invite vivement à poursuivre votre lecture car la fin vaut vraiment le coup ! Et bien évidemment, je vous invite aussi à découvrir la jolie chanson de Nina Simone qui vous accompagnera tout au long de votre lecture...

 

 

Ma note : 2,75/5

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Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?

 

Mes voisins de palier n’ont pas froid aux yeux. Ils n’ont pas de soucis, ne tombent pas amoureux, ne se rongent pas les ongles, ne croient pas au hasard, ne font pas de promesses, de bruit, n’ont pas de sécurité sociale, ne pleurent pas, ne cherchent pas leurs clés, leurs lunettes, la télécommande, leurs enfants, le bonheur.

Ce que j’en pense : Si je devais résumer ce livre en un mot ce serait : IR-RE-SIS-TI-BLE !

 

Impossible de ne pas succomber au charme de Violette Toussaint, qui exerce une profession peu commune puisqu’elle est garde-cimetière. A travers « Changer l’eau des fleurs », nous allons apprendre à connaitre Violette, son passé, pourquoi est-elle devenue garde-cimetière, son quotidien, ses espoirs, ses chagrins etc…

 

Il est d’ailleurs très difficile de faire un résumé de ce roman car il renferme plusieurs histoires en une. En fait, c’est un livre qui parle de la vraie vie et des vrais gens, tout simplement.

 

C’est aussi un livre de rencontres. Une rencontre avec Violette, mais pas seulement. Une myriade de personnages gravite autour d’elle. Tous sont extrêmement attachants et vraiment bien travaillés, tout en nuances. J’ai adoré cet univers doux, discret et rempli d’émotions et de poésie.

 

La plume de Valérie Perrin est excellente : je suis devenue très vite addict à ce roman et j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher car je tenais absolument à savoir ce qui allait se passer dans le prochain chapitre (« bon, allez, encore un chapitre et je vais me coucher »…. « bon, cette fois c’est le dernier, hein… »).

 

Ne vous fiez pas à son titre et à sa couverture qui de prime abord m’auraient un peu refroidis, ce livre mérite vraiment d’être découvert et mis en valeur !

 

Vous l’avez compris, « Changer l’eau des fleurs » a été un coup de cœur pour moi. Je suis véritablement tombée en amour pour cette histoire, ses personnages et cet univers… Ce livre est une pépite littéraire comme on les aime : à consommer sans modération !

 

Ma note : 4/5

 

 

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Né d'aucune femme de Franck Bouysse

Publié le par mademoisellechristelle

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile ». - Et alors, qu'y-a-t-il d'extraordinaire à cela ? Demandais-je. - Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose. Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

Il se trouvait quelque part plus loin que les aiguilles de ma montre. Cela n’a pas encore eu lieu. Il ne sait rien du trouble. Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l’air frais du matin, des odeurs d’abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradé de vert, en anarchie florale confinant à l’explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent.

Ce que j’en pense : certes, j’arrive après tout le monde.... mais je ne regrette absolument pas ! « Né d’aucune femme » fut une lecture intense, parfois dure, mais toujours captivante.

 

Rose est l’ainée d’une famille paysanne de quatre filles. Comme une fille ne rapporte pas d’argent, son père décide de la vendre au propriétaire du domaine des forges. Une fois sur place, Rose est traitée comme une moins que rien, condamnée à servir un homme pervers et sa mère diabolique. Très vite, Rose découvrira à ses dépens que cette famille cache un bien sinistre secret…

 

J’ai toujours aimé lire les destins de femmes hors du commun. Celui de Rose est un véritable calvaire mais elle se montrera toujours digne, courageuse et ne s’avouera jamais vaincue. J’ai beaucoup aimé ce personnage.

 

Franck Bouysse nous entraine sur des chemins sombres pour nous montrer ce qu’il peut y avoir de pire chez l’homme. C’est un roman assez « noir » avec une histoire très manichéenne, un peu à la manière d’un conte, avec des gentils très gentils, des méchants très méchants, des pauvres et des riches. C’est d’ailleurs tellement noir que j’ai vraiment besoin que la prochaine lecture soit un peu plus légère histoire de remonter jusqu’à la lumière !

Le style de l’auteur est vraiment très bon : on est tout de suite happé par le destin de cette pauvre petite créature qu’est Rose et je me suis fait avoir plusieurs fois par les rebondissements que je n’ai pas vu venir.

 

Seule déception : la fin du roman que j’ai trouvé un peu évidente. J’aurais aimé un ultime twist final.

 

Ce roman est un véritable « page turner » dont il est difficilement possible de se détacher une fois commencé, je ne peux que vous le recommander !

 

Ma note : 3,75/5

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L'amour sous algorithme de Judith Duportail

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : On y découvre – avec stupéfaction, souvent – moult détails sur la technologie de l’application, notamment au sujet de son sexisme.

Je suis en avance au cours d’abdos-fessiers, je m’appuie contre le mur pour attendre. Le grincement de mes baskets sur le lino me rappelle l’EPS au collège, quand on patientait dans le couloir du gymnase mal chauffé pour une poussive heure de handball ou autres « sports co » que je détestais. Sauf qu’ici, la clim est bien réglée et je suis la seule à m’habiller encore pareil qu’à l’époque du collège. Je détonne au milieu des filles aux tresses impeccables qui virevoltent derrière elles quand elles courent sur les tapis avec une aisance de gazelle.

Ce que j’en pense : Love me tinder, love me true.... Outil indispensable de la drague version 2.0, Tinder s'est invité dans les smartphones de la plupart des célibataires du troisième millénaire. Swipe à gauche, swipe à droite... tout le monde connait. Mais ce que l'on sait moins bien, c'est que nos amis de chez Tinder biaiseraient nos rencontres grâce à un algorithme mis en place à notre insu.

 

Tout a commencé lorsque Judith Duportail a découvert que Tinder, dans sa magnificence, attribuait à ses utilisateurs une note secrète de désirabilité, autrement appelée "Elo score" à laquelle nous n'avons pas accès. Ainsi, si une personne dite "désirable" a liké votre profil, votre note augmente ; au contraire, si une personne jugée peu désirable like votre profil, votre note diminue.

 

En poussant un peu plus son enquête, Judith Duportail découvre que Tinder va plus loin en se servant de nos données personnelles pour nous proposer des matchs : date de naissance, pages likées sur facebook, voire même notre QI. Ainsi, si je suis une jeune cadre dynamique qui aime les voyages et les grands bruns barbus, j'ai plus de chances de matcher sur Tinder avec un grand brun barbu de la même catégorie socio-professionnelle que moi et qui a liké les mêmes pages facebook que moi. En somme, les beaux et riches matchent avec les beaux et riches et les moches et pauvres matchent avec les moches et pauvres...

 

Moi qui pensait que mes match étaient le fruit du hasard et de la géolocalisation, je me suis bien mise le doigt dans l’œil (aïe, ça fait mal !)

 

Judith Duportail met également l'accent sur un point que j'ai trouvé très intéressant. Lorsqu'on est une fille, aller sur Tinder permet de se prendre un shot de narcissisme : on se sent belle, désirable, il y a tout de suite pleins de garçons qui veulent nous rencontrer. Et puis quand on a obtenu ce frisson d’égocentrisme, quand Tinder a comblé le vide que l'on était venu combler, on a souvent tendance à lâcher son téléphone et à oublier de répondre aux messages. Comportement que l'on reproche d'ailleurs souvent à la gente masculine...

 

J'ai adoré ma lecture de "l'amour sous algorithme" et j'ai trouvé que cet essai présenté sous la forme d'une enquête journalistique était extrêmement intéressant et révélateur, non seulement sur le réel fonctionnement de Tinder, mais également quant au comportement amoureux de notre fameuse génération Y. Bravo !

 

Ma note : 4/5

 

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Filles de la mer de Mary Lynn Bracht

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.

 

Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.

 

Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.

 

Hana

Ile de Jéju, été 1943

Hana a seize ans et ne connait rien d’autre qu’une vie sous l’occupation. Le Japon a annexé la Corée en 1910, et Hana parle couramment le japonais, a appris à l’école l’histoire et la culture japonaises et n’a pas le droit de parler, de lire ou d’écrire dans sa langue maternelle, le coréen. Elle est dans son propre pays une citoyenne de seconde zone à qui ne sont laissés que des droits de seconde zone, mais cela n’entache en rien sa fierté d’être coréenne.

Ce que j’en pense : ATTENTION : Ceci est une alerte à la bombe livresque ! Pour moi, c'est LE livre de l'année et sans doute l'un des meilleurs que j'ai lu.

 

1943.La Corée est occupée par le Japon et subit les affres de la seconde guerre mondiale. Deux sœurs, Hana et Emi vivent sur l'île de Jeju avec leurs parents et appartiennent à la communauté des haenyeo, dont les femmes font vivre leur famille en pêchant en apnée. Hana a été initiée aux rites de la pêche et plonge tous les jours avec sa mère dans les eaux profondes. Emi, trop jeune pour plonger, reste sur la plage et surveille le butin.

 

Un jour, Hana aperçoit au loin un soldat japonais qui s'approche de l'endroit où se trouve sa petite sœur. Elle se remémore alors les paroles de sa mère qui lui ordonnait de ne jamais s'approcher des soldats japonais et de ne surtout jamais se retrouver seule avec eux. Sans réfléchir, Hana se précipite hors de l'eau pour cacher sa petite sœur et la mettre à l'abri. Le soldat japonais se retrouvera alors nez à nez avec Hana et va l'envoyer en Mandchourie afin qu'elle y devienne une "femme de réconfort", c'est à dire une esclave sexuelle pour satisfaire les désirs des soldats japonais.

 

Emi, de son côté, n'a jamais oublié le geste de sa sœur et va tout faire pour retrouver cette dernière, jusqu'à son dernier souffle...

 

"Filles de la mer" fut une lecture bouleversante : je ne suis même pas sûre de trouver les mots justes pour vous dire combien j'ai été transpercé par l'histoire de ces deux sœurs et plus généralement par le destin de ces "femmes de réconfort". Le calvaire d'Hana, sacrifiée au nom de l'effort de guerre, est d'autant plus difficile à lire quand on sait que de tels faits se sont réellement produits. Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler des "femmes de réconfort" et je ne me souviens pas non plus que mes livres d'histoires aient traité de ce sujet.

 

Ce livre résonne comme le cri de femmes à qui on a volé leur identité, leur condition d'être humain, et même leur âme. Il est d'une puissance et d'une intensité incroyables. La force et la dignité de ces femmes m'ont parfois émue aux larmes... C'est vraiment un bel hommage que leur rend Mary Lynn Bracht dont l'écriture est époustouflante : on est immédiatement happé par l'histoire et on lit le roman d'une traite, en apnée.

 

Si vous ne l'avez pas encore compris, ce livre est un immense coup de cœur pour moi. Il est passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie en librairie, alors rendez-lui hommage et lisez-le !

Ma note : 4,5/5

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Quand nos souvenirs viendront danser de Virginie Grimaldi

Publié le par mademoisellechristelle

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : « Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.

 

Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six : Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.

 

Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos mémoires, nos vies-, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis : nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus ».

 

A travers le récit de leur combat et une plongée dans des souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.

C’est un lundi matin, à l’heure de Motus. Je suis en train de mixer les poireaux lorsqu’on frappe. Je ne me méfie pas, cela ne peut être que la factrice. Elle seule sait que nous avons désactivé la sonnette pour éconduire les vendeurs de véranda ou de religion. J’essuie mes mains sur mon tablier et ouvre la porte en grand. De l’autre côté, le visage rubicond de Gustave me sourit.

Ce que j’en pense : Je viens ajouter ma voix au concert de louanges qui a débuté à la sortie de ce livre et dont le succès est amplement mérité.

 

"Quand nos souvenirs viendront danser" raconte l'histoire des "Octogéniaux". Ils s'appellent Marceline, Anatole, Rosalie, Gustave, Joséphine et Marius ; ils ont 80 ans et vivent depuis toujours impasse des Colibris. Leurs enfants y ont grandi, leurs amitiés s'y sont scellées et ils ont y connu les événements les plus marquants leurs vies. Aussi, lorsque le Maire décide de raser leurs maisons, leurs souvenirs, et leurs vies avec, pour y construire une école à la place, nos Octogéniaux décident de s'opposer frontalement à cette décision et de mener le combat de leur vie, qui sera sans doute leur dernier.

 

Dans ce roman, Virginie Grimaldi choisit de nous parler du temps qui passe, des souvenirs qui restent, des secrets que l'on enfouit au fond de soi, des liens qui font et se défont. C'est un livre sur la vie, tout simplement.

 

Ses mots sonnent comme la mélodie d'une boite à musique. Quand on l'ouvre, on se laisse porter par la musique douce, on se remémore avec nostalgie nos souvenirs et on a le cœur qui tournoie comme les petits personnages qui dansent dans la boite. Et ce qui touche encore plus la lectrice que je suis, c'est qu'on sent que Virginie Grimaldi s'est impliquée personnellement et émotionnellement dans cette histoire inspirée par celle de ses grands-parents et nous en sommes d'autant plus touchées. Merci de partager votre bulle de bonheur avec nous.

 

Seul petit bémol : le dernier chapitre, inutile selon moi.

 

Sans surprise, j'ai donc adoré cette lecture et songe très sérieusement à écrire au Ministère de la Santé pour demander le remboursement par la Sécurité Sociale des livres cette auteure, car ils sont le meilleur antidépresseur que je connaisse.

 

 

Ma note : 4/5

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King Kong théorie de Virginie Despentes

Publié le par mademoisellechristelle

 

 

Ce que dit la quatrième de couv’ : En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de "Baise-moi" conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

J'écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m'excuse de rien, je ne viens pas me plaindre.

Ce que j’en pense : J'ai toujours aimé le ton de Virginie Despentes : corrosif, acide, qui tape là où ça fait mal mais qui vise juste. Elle a un style vraiment bien à elle, une "patte" reconnaissable entre mille et c'est ce qui fait une partie de son talent. Surtout, c'est une femme qui a des choses à dire et qui valent la peine d'être entendues. A l'époque du "balance ton porc" et du "me too", je me suis dit que la lecture de "King kong théorie" était toujours d'actualité....

 

 

Il s'agit d'un essai sur le féminisme et plus généralement sur la perception des femmes dans notre société. L'auteure y fait état du clivage entre femmes et hommes et du rapport de domination que ces derniers nous imposent. Viriginie Despentes encourage les femmes à s'affranchir du contrôle et de la domination masculine. Elle prône la liberté de la femme et son droit de disposer de son corps comme elle le veut.

Pour illustrer ses propos, Virginie Despentes se sert de sa propre expérience. Elle nous parle du viol qu'elle a subi étant jeune et qui l'a marqué au fer rouge. Elle évoque également son expérience dans le milieu de la prostitution et je la crois volontiers lorsqu'elle décrit ses anciens clients comme des hommes souffrant de solitude.

 

Pour mieux comprendre l'univers de Virginie Despentes, j'ai visionné son film "Baise-moi" (disponible sur Netflix) : en le regardant, j'ai ressenti la souffrance, la révolte, l'impuissance. Tout ce qui constitue sa plume et son être. Que ce soit dans ses livres ou dans son film, Viriginie Despentes a un discours assez radical, que je ne rejoins pas toujours, mais il est bon de rappeler les fondamentaux de temps en temps...

 

Ma note 3/5

 

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